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Lexus UX 250 h AWD

Une question de standing ?

Texte et photos :  Denis Duquet

14 juin 2021

 

Chez Lexus, on identifie ce modèle comme étant  un « explorateur urbain ».Voilà qui dit tout et rien à la fois. En effet, pour profiter de l’engouement général pour les VUS, on a décidé d’associer ce modèle compact à cette catégorie alors qu’il s’agit en fait d’un modèle à hayon sans autre caractéristique capable d’aller rouler hors route comme pourraient le faire d’authentiques véhicules tout terrain. 

Il est vrai que la version que nous avons mise à l’essai, le 250 h AWD, était à quatre roues motrices, mais cette configuration est essentiellement destinée à assurer une meilleure traction sur une chaussée mouillée ou enneigée. Pas pour aller s’aventurer sur des sentiers en fort mauvais état. Et il est important de souligner que pour obtenir cette configuration de traction intégrale, il faut choisir la version hybride. 

En effet, l'UX, dans sa version la plus économique  est propulsé par un moteur thermique 2,0 litres de 168  chevaux associé à une transmission de type CVT. Les performances sont quelconques et il est beaucoup plus intéressant d’opter pour la version hybride dont le moteur quatre cylindres 2,0 litres de cycle Atkinson possède  une puissance combinée de 185 chevaux. Là encore, la transmission de la puissance aux roues avant est effectuée par une transmission à rapports continuellement variables tandis qu’un moteur électrique placé sur l’essieu arrière assure l’intégralité de la puissance aux quatre roues. 

Compte tenu de l’avantage technique et de la puissance de la version hybride, c’est la seule digne d’intérêt. D’ailleurs,la quasi-totalité des Lexus UX vendus au Canada est des versions 250 h. 

Sans complexe 

Il arrive souvent que les modèles d’entrée de gamme d’une marque soient dotés d’une silhouette relativement anonyme. Selon mon interprétation, c’est pour permettre aux gens de se procurer un véhicule répondant à leurs besoins financiers, mais qui ne veulent pas nécessairement afficher cette situation à leur entourage au volant d’un véhicule trop voyant qui trahirait les données financières de l’acheteur. 

Quoi qu’il en soit, les stylistes de Lexus ne se sont pas gênés pour concevoir une voiture dont la silhouette est passablement spectaculaire, avec des angles aigus, des passages de roues bien en évidence et une section arrière dotée d’un feu transversal allant d’un feu arrière à l’autre. De plus, la grille de calandre propre à cette marque n’a pas été escamotée, bien au contraire. De plus, des orifices assez volumineux encadrent cette calandre et servent également d’accueil pour les phares antibrouillard. 

Et pou r donner l’illusion qu’il s’agit d’unutilitaire sport pur et dur, on a placé une plaque de protection sous lepare-chocs arrière. C’est, à mon avis, plus esthétique que pratique. Toujours au chapitre de la carrosserie, alors que sur la Toyota C-HR, un modèle quasiment jumeau, on a placé la poignée d’ouverture de la portière arrière en partie supérieure de celle-ci, chez Lexus on s’est contenté de la placer en mode conventionnel. 

Soulignons les rétroviseurs extérieurs nettement dégagés de la caisse; que ce soit pour des fins esthétiques et aérodynamiques ,c’est quand même réussi. 

J’aimerais bien… 

Si certains trouvent la silhouette agressive, les mots vont leur manquer lorsqu’ils devront porter un jugement surl’habitacle. En effet, la planche de bord semble avoir été dessinée par un styliste qui, lorsqu’il était jeune, était un fanatique des « Cadets de l’espace ». 

Les différentes composantes se démarquent les unes des autres de façon significative et on retrouve sur les côtés supérieurs de la nacelle qui abrite les instruments, des boutons de commande permettant de gérer les modes qui sont offerts. 

Malgré cette diversité, on s’y retrouve assez facilement et il faut également souligner que l’écran d’information de 10 pouces est bien en évidence. Il est possible de diviser l’affichage en deux sections, ce qui est intéressant. Puis, sous cet écran, on retrouve des buses de ventilation et, sous celles-ci, des pavés de commande faciles d’accès et de manipulation. 

Comme il se doit, la qualité des matériaux est impeccable et la finition sans faute. Après tout, même si c’est le modèle d’entrée de gamme de la famille, c’est une authentique Lexus. 

Cependant, j’aimerais bien rencontrer la personne qui a dessiné cette plaque tactile placée à la droite du levier de vitesses qui permet de gérer ce qui est affiché sur l’écran. De prime abord, çasemble intuitif et une bonne idée. Mais à l’usage, ça semble être un accessoire qui a été dessiné dans le simple but de nous frustrer et même rendre la conduite parfois périlleuse. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il est difficile de bien gérer l’affichage en utilisant cette plaque puisqu’au moindres oubresaut, notre doigt change de trajectoire et l’affichage est modifié. Ils’ensuit une série d’échecs et de succès pour trouver la bonne commande et pour cela, il faut souvent quitter la route des yeux. Chez Lexus, on a déjà eu demeilleures idées. 

Les sièges avant sont confortables, et réglables de multiples façons sur la version que nous avons essayée et on offre même des sièges ventilés, ce qui est apprécié. Les places arrière sont une agréable surprise en fait de dégagement pour les jambes et même la tête.Malheureusement, il semble qu’on ait oublié les bagages puisque la capacité dechargement du coffre est pratiquement ridicule d’autant plus que le plancherest à la même hauteur que le pare-chocs, ce qui réduit grandement la capacitédu coffre. 

Pourquoi ? 

Il est vrai que plusieurs éléments les différencient ,mais le Toyota C-HR et le UX ont plusieurs points en commun même si le Lexus est plus large et plus bas. En plus du luxe, l’avantage du Lexus est  son moteur hybride de 180 chevaux par rapportaux modestes 144 équidés du Toyota. Et bien entendu, il y a la transmission intégrale de la version hybride.

Mais ce qui incite les gens, à mon avis du moins, à se procurer la version Lexus, c’est surtout une question de standing. Ça fait déjà des lunes de cela, mais lorsque la Mini est apparue au début des années 60, c’était une voiture qui avait été dessinée pour être la moins chère possible. Son système de fabrication avec joints de carrosserie extérieurs, son habitacle dépouillé au maximum et un moteur de 850 cc relativement peu puissant, permettaient de vendre cette Austin 850 pour 850 $ ! 

Sa grande popularité a incité plusieurs carrossiers britanniques à élaborer des modèles de luxe avec un habitacle avec sellerie en cuir, tableau de bord en bois exotiques et une foule d’autres petites caractéristiques qui permettaient de montrer à votre entourage que vous étiez dans le coup avec une voiture « in » tout en affichant votre richesse. 

C’est un peu ce qui se produit avec que cette petite Lexus qui permet d’établir votre standing sans trop débourser et pouvoirégalement bénéficier des caractéristiques Lexus et de la fiabilité de la marque. Finis les complexes face aux allemandes ! 

Il ne faut pas non plus négliger le fait que même si les performances peuvent être considérées correctes et la direction parfois trop assistée en certaines circonstances, cette petite nipponne se débrouille fort bien aussi bien en ville, son terrain de jeu préféré, que surdes routes sinueuses alors que sa neutralité en virage nous surprenda gréablement. Et il ne faut pas oublier son petit côté pratique avec un hayon qui permet d’accéder facilement à une soute à bagages. Celle-ci est minuscule,mais on peut augmenter sa capacité en abaissant les dossiers arrière. 

Somme toute, il y a autant de bonnes raisons de ne pas se procurer ce modèle que de l’acheter. Même s’il y a de meilleurs choix, que la Toyota C-HR lui ressemble beaucoup à prix moindre, et que plusieurs recommandent l’achat d’une Toyota Rav4, ceux qui votent UX ne devraient pas le regretter, d’autant plus que son moteur hybride permet de compter sur une consommation de carburant inférieure à 6 l/100 km.  

Non seulement on vous allez être considéré comme un bien nanti, mais également comme un écolo !