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Lexus UX250 h. Elle ne fait pas l’unanimité, mais les femmes l’adorent

29 juin 2020

Texte : Denis Duquet

Photos : Denis Duquet

Dans le but d’homogénéiser davantage sa gamme de véhicules, Lexus a lancé l’an dernier l’UX, un hatchback compact destiné à faire oublier le CT200 qui n’avait pas tellement impressionné. Et comme on le fait souvent chez cette division, on a fait appel à des composantes de la marque Toyota pour parachever ce modèle. En effet, il s’agit d’une version modifiée et améliorée de la Corolla hatchback. De ce fait même, elle partage avec cette dernière la nouvelle architecture globale TNGA-C. ce qui est loin d’être un élément négatif, bien au contraire puisque cette plate-forme est l’une des mieux réussies de l’industrie.

Ce qui n’empêche pas de nombreux détracteurs de crucifier ce modèle en soulignant qu’il s’agit d’une vulgaire Toyota endimanchée, offerte à un prix nettement exorbitant pour la catégorie. Selon eux, on n’y trouve pratiquement rien de bien, surtout en raison de ses origines puisqu’il s’agit d’éléments empruntés à une marque plus plébéienne.

Je dois souligner que cette attitude m’a souvent agacé. On critique des voitures de luxe parce qu’elles utilisent des commutateurs empruntés à des modèles de grande série, on fait la gueule fine parce que la plate-forme n’est pas dédiée à un modèle à particulier. Mais, ces gens devraient savoir ou du moins comprendre que la majorité des acheteurs se foutent éperdument des origines de certaines composantes. Allons-nous délaisser une Cadillac parce que son démarreur provient peut-être de chez Chevrolet par exemple ou que certaines composantes de chez Mercedes sont fabriquées dans un pays de l’ancien bloc de l’Est ou encore en Asie ?

L’acheteur en général s’intéresse aux produits qu’il désire conduire, posséder pendant plusieurs années et bénéficier des avantages que ce véhicule lui procure. Et dans le cas de la UX, il y a plusieurs éléments positifs.

Silhouette réussie, ergonomie irritante

Lors de notre essai, plusieurs personnes ont émis des commentaires positifs et flatteurs quant à la silhouette de notre petite japonaise. Il est vrai que si on place les modèles CH-R, Corolla Hatchback et UX côte à côte, il sera impossible de nier la filiation entre ces modèles. Par contre, dans le cas de la Lexus, l’attention aux détails de présentation, la spectaculaire grille de calandre et l’assise de la voiture sont autant d’éléments qu’il a démarquent des deux autres.

De plus, elle possède un caractère visuel plus sportif. C’est sans doute pour cela que, lors de notre essai, plusieurs membres de la gent féminine sont tombés en amour avec que cette petite Lexus. Ce qui n’était pas arrivé avec les deux autres modèles de cette marque essayés au cours des semaines précédentes.

Par contre, si l’habitacle est de facture très soignée avec une finition impeccable et des matériaux de haut de gamme dans la plupart des cas, on ne peut s’empêcher d’avoir des réserves quant à la planche de bord qui semble réussie au premier coup d’œil, mais qui nous irrite au fil des jours par plusieurs incongruités sur le plan de l’ergonomie.

Les pavés de commande sont petits, il y a également cette tablette tactile placée sur la console centrale qui est un irritant majeur tout comme l’espace réservé à la recharge sans fil du téléphone. Et on a voulu innover en logeant les commandes radio à l’extrémité de l’accoudoir central. Malheureusement, ces petites roulettes mal placées ne sont pas nécessairement agréables d’utilisation. De plus, tenter de les manipuler en conduisant n’est pas toujours une bonne idée.

Parmi les autres éléments négatifs, il faut souligner que les places arrière offrent un dégagement pour les jambes assez limité tandis que le coffre à bagages, surtout dans la version hybride, est particulièrement petit.

Si au chapitre du coffre à bagages ce modèle est en retrait par rapport à plusieurs concurrentes, l’espace pour les jambes à l’arrière est plus ou moins similaire à la plupart des modèles de cette catégorie.

Un atout : un moteur hybride

Même si la version F-Sport est une proposition intéressante en fonction de plusieurs éléments de présentation extérieure et un équipement plus complet, cela n’en fait pas nécessairement un véhicule à vocation sportive. En fait, l’UX est un hatchback compact ciblant des personnes jeunes, parfois célibataires, à la recherche d’une voiture distincte ou encore des couples que les sociologues appellent les « empty nesters » dont les enfants ont quitté le foyer et qui n’ont pas besoin d’un véhicule trop encombrant.

Il est vrai que certains modèles concurrents sont mieux dotés sur le plan sportif, notamment la Mercedes-Benz GLA dont la version AMG est dotée d’un moteur suralimenté produisant 375 chevaux. Tout ce que la Lexus peut nous proposer est une cavalerie à moteur hybride comprenant un moteur thermique 2,0 litres de 150 chevaux, un duo de moteurs électriques à l’avant dont l’un relié à l’essieu et d’une puissance combinée de 107 chevaux. Enfin, on retrouve, couplé à l’essieu arrière, un moteur d’appoint de sept chevaux qui permet de transformer ce modèle en véhicule à rouage intégral. Au total, le pilote a 181 chevaux à sa disposition.

Il faut souligner que la version « régulière » est proposée avec un moteur thermique seulement et celui-ci propose 179 chevaux. Dans les deux cas, ce moteur quatre cylindres 2,0 litres est associé à une boîte automatique de type CVT. Soulignons au passage que les suspensions avant et arrière sont indépendantes.

Bilan positif

Il est vrai que la puissance pourrait être supérieure afin de pouvoir profiter davantage de l’excellence de la plate-forme, que l’habitabilité n’est pas son point fort et que si vous devez voyager, vous allez devoir sélectionner le nombre de valises à emporter. Et il faut également ajouter qu’il vous faudra un certain temps d’acclimatation pour maîtriser l’ergonomie de la planche de bord. De plus, le système d’info divertissement, même s’il a été amélioré, peut être source de frustration en certaines occasions.

Mais, en plus de proposer une consommation de carburant vraiment intéressante, l’UX se débrouille fort bien en conduite de tous les jours. C’est un véhicule agréable à conduire, dont le comportement routier est surprenant en certaines circonstances et la version à moteur hybride que nous avons mise à l’essai n’a consommé que 6,0 l-100 km, un élément positif à ne pas négliger. De plus, la boîte à rapports continuellement variables fait partie de celles qui nous réconcilient avec cette technologie. Par contre, poussé presque à la limite, sa tenue de route se détériore. Mais je doute que la conduite à la limite soit l’objectif des acheteurs.

En fait, cette Lexus d’entrée de gamme se vend à un prix très compétitif par rapport à ce que nous proposent la plupart des allemandes de la catégorie, qui sont généralement les concurrentes logiques de ce modèle. Et finalement, il est important de souligner que la fiabilité légendaire des produits de la marque ainsi que sa maîtrise de la technologie hybride sont autant d’éléments qui peuvent venir influencer les acheteurs.

Il y a plusieurs composantes de la Corolla dans l’UX, mais, en ce qui me concerne, c’est plutôt un élément positif.