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Mitsubishi Outlander PHEV. Rouage hybride sophistiqué. Véhicule à revoir

par Denis Duquet

1 juillet 2019

Dans la majorité des cas, les communiqués de presse émis par les constructeurs automobiles en beurrent généralement épais quant aux qualités de leurs véhicules. Tout est merveilleux, tout est parfait et rien ne peut égaler le modèle en question.

Chez Mitsubishi, on pousse le bouchon davantage pour l’Outlander PHEV. C’est quasiment un délire de qualificatifs, d’épithètes gonflées, d’affirmations d’unique au monde, de plus vendu sur la planète et je vous laisse deviner la suite. C’est vrai en grande partie que l’Outlander PHEV jouit d’une très grande popularité un peu partout sur la planète et que ses ventes au Canada sont de nature à remonter le moral des concessionnaires qui ont dû manger leur pain noir pendant quelques années alors que l’avenir de cette marque était incertain sur notre marché.

À lire ces communiqués ronflants, on a l’impression que ce constructeur souffre d’un complexe d’infériorité et que pour une fois il commercialise un véhicule supérieur à la moyenne dans une catégorie donnée, et en met plus que le client en demande. En fait, il faut pratiquement se raisonner pour ne pas avoir envie d’y aller d’affirmations contradictoires, juste par esprit de contradiction. Comme je tente de faire mon métier avec impartialité, je dois avouer que ce modèle est unique à plusieurs points de vue.

Technologie raffinée

Avant les compliments, on peut se permettre une critique de leur système hybride rechargeable. En effet, même si on se « pète les bretelles » au sujet du rouage EV-Hybride de ce véhicule, il n’en demeure pas moins que son autonomie n’est que de 35 km en mode électrique pur. On aurait apprécié un rayon d’action plus ou moins similaire à celui de la Chevrolet Volt. Je sais, ce n’est pas un VUS hybride, mais c’est la preuve qu’on peut faire mieux en la matière.

Pour le reste, le rouage hybride de cette japonaise propose de multiples configurations allant du mode EV pur et dur, à une propulsion hybride faisant appel au moteur thermique quatre cylindres 2,0 litres associé à deux moteurs électriques de 80 chevaux chacun pour une puissance totale de 200 chevaux. Le tout est géré par un système très sophistiqué qui permet de régénérer les batteries à l’aide du moteur thermique qui sert de génératrice en certaines occasions. Il permet également de recharger la batterie tout en roulant, ce qui est vraiment apprécié.

Bref, ce système hybride sophistiqué et complexe m’a permet d’obtenir une consommation moyenne combinée de moins de 4 litres aux 100 km. Et si vous vous inquiétez de la fiabilité de ce système tout de même complexe qui comprend en plus un rouage intégral que l’on peut programmer, une généreuse garantie de 10 ans, 160 000 km devrait être de nature à vous rassurer.

Combattre l’obsolescence

Ce n’est pas un secret, Mitsubishi a connu des années difficiles sur le plan financier ce qui a entraîné un ralentissement du développement de nouveaux modèles. On a dû déployer des miracles d’ingéniosité pour pouvoir maintenir la gamme de modèles au diapason de la concurrence. C’est ainsi que lorsque l’Outlander a été révisé en 2016, les critiques ont apprécié les efforts constants soulignant qu’il s’agissait d’un modèle relativement ancien qui avait été modernisé tant bien que mal.

Heureusement, les stylistes ont réussi à dessiner une silhouette qui a quand même subi avec succès l’épreuve du temps bien qu’il sera de plus en plus difficile d’affronter une meute de modèles concurrents revus régulièrement. Dans l’habitacle, la présentation est correcte, la disposition des commandes ne fait appel à aucune critique notable bien que la dispersion de plusieurs commandes témoigne d’une mise à jour effectuée sur un modèle dont la base n’a pas été transformée depuis longtemps. Encore là, on réussit à s’en tirer quand même assez bien. Du moins si vous ne faites pas partie des gens qui veulent toujours la dernière mouture en fait de présentation moderne. De plus, l’écran d’affichage est relativement petit et la présentation visuelle des multiples réglages du rouage hybride sont parfois difficiles à déchiffrer, car pour insérer le tout dans une superficie relativement petite, on doit compresser l’affichage.

Par contre, les sièges sont confortables, la finition acceptable et il est important de souligner que sur le modèle PHEV, le strapontin de la troisième rangée a été éliminé afin de faire place aux batteries ion-lithium. En fait, je ne crois pas qu’on regrette cette omission puisque c’était plus symbolique qu’autre chose et d’un confort médiocre.

Une mise à jour s’impose

En fait, les ingénieurs ont tellement planché sur le système hybride rechargeable, qu’il semble que les budgets ont manqué lorsqu’est venu le temps de moderniser la plate-forme, la suspension et tous les autres éléments mécaniques.

Je sais que les défenseurs de ce modèle vont m’accuser de partisanerie et de vouloir abaisser un véhicule à vocation écologique. Pourtant, la plupart des commentateurs spécialisés ne sont pas tendres envers le comportement routier du Outlander, qu’il soit hybride ou régulier.je dépose en preuve l’évaluation de l’organisme américain Consumer Reports qui est reconnu pour son impartialité. Voici ce qu’ils en pensent : « démodé et déclassé, l’Outlander a de la difficulté à être compétitif… Le comportement routier est peu engageant avec une direction lente à réagir et un important roulis de caisse dans les virages. »

Je partage en grande partie cet avis, mais avec un peu plus de retenue. À l’usage, si on conduit en respectant les limites de vitesse affichées et en douceur, les limites mécaniques du comportement routier ne seront pas trop pénalisantes.

D’ailleurs, cela n’a pas empêché ce modèle de connaître une grande popularité dans plusieurs pays européens. Il faut donc prendre toute conclusion lapidaire avec un certain recul. Il faut également souligner que l’Outlander est également offert en version thermique seulement. L’acheteur a alors le choix entre un moteur quatre cylindres 2,4 litres de 144 chevaux et un V6 3,0 litres de 221 chevaux. Ce dernier est le seul à être offert avec une transmission automatique à six rapports, les deux autres versions sont dotées du de transmission automatique à rapports continus.

Et il est important de connaître les capacités de remorquage des différents groupes propulseurs. Elles sont de 680 kg avec le quatre cylindres thermique, de 2588 kg avec le V6 tandis que la version PHEV peut remorquer une charge de 680 kg. Des chiffres à retenir en fonction de l’utilisation anticipée de l’un ou l’autre de ces modèles.

Reste à voir

Si on veut simplifier la chose, on peut affirmer que l’Outlander PHEV est un VUS hybride rechargeable doté d’une motorisation raffinée et sophistiquée insérée dans un modèle qui mériterait une refonte complète. Toutefois, il est le seul modèle du genre dont le prix est inférieur à 50 000$, ce qui semble convaincre un grand nombre de personnes à la recherche d’un hybride rechargeable dans cette catégorie. Et c’est tant mieux pour Mitsubishi qui avait besoin de commercialiser un véhicule dont la demande en fait le leader de sa catégorie en raison de son exclusivité.