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Nissan Frontier 2019. Bof !

par Denis Duquet

1 octobre 2018

Cette camionnette compacte a vu le jour au début de notre siècle. Auparavant, Nissan avait été un innovateur dans cette catégorie en proposant plusieurs éléments le démarquant de la concurrence. Mais le modèle Hardbody n’était plus en mesure de soutenir la comparaison avec la concurrence, on a donc concocté le Frontier en 1999.

Malheureusement, le constructeur japonais était en sérieuses difficultés financières. C’était avant son association avec Renault. Avec pour résultat que seule la version à moteur quatre cylindres a été introduite, les fonds nécessaires pour développer un nouveau moteur V6 capable de répondre aux critères du système OBD2 n’étant pas disponibles.

Compte tenu des circonstances, le produit était compétitif, d’une certaine élégance pour l’époque et se voulait un produit intéressant. Malheureusement, les améliorations au fil des années ont été particulièrement rares, on s’est surtout contenté d’ajouter à l’équipement de série. Puis, on a réussi à installer un moteur V6 sous le capot.

Et si Nissan n’a pas consacré beaucoup d’efforts à renouveler sa camionnette au cours des dernières années, c’est tout simplement que la catégorie était pratiquement moribonde. Du moins jusqu’à ce que les Chevrolet Colorado et GMC Canyon viennent secouer cette catégorie et la dynamiser.

Il est certain que les ingénieurs de Nissan s’affairent à développer un nouveau produit, mais pour l’instant, on a droit à une camionnette qui a beaucoup de difficultés à se comparer aux meneurs de la catégorie.

Habitacle rétro

Si vous voulez avoir un aperçu de ce que nous réservaient les produits Nissan il y a pratiquement deux décennies, il suffit de prendre place derrière le volant du Frontier. On retrouve des cadrans indicateurs avec fond orange, un volant qui comprend des commandes sur les rayons, mais dont le style est rétro tandis que la planche de bord est réalisée dans un plastique se comparant pratiquement à du ciment.

Cependant, la finition est correcte et les sièges sont confortables. En revanche, le tissu qui les recouvre est également rétro. Nous sommes loin des camionnettes Nissan qui révolutionnaient la catégorie.

V6 ultra gourmand

Notre véhicule d’essai était propulsé par un moteur V6 4 litres produisant 261 chevaux et associé à une boîte automatique à cinq rapports. Soulignons au passage qu’une boîte manuelle à six rapports est offerte avec la version Pro-4x King Cab.

En fait, le talon d’Achille de cette camionnette est son moteur V6 ultra gourmand qui a consommé plus que le gros Infiniti QX80 à moteur V8 5,6 litres essayé la semaine suivante.

En faisant attention à notre style de conduite qui se voulait le plus écologique possible, la barre des 16 l/100 km a été allègrement franchie. Sans exagérer, sur l’autoroute, alors que le moteur devrait consommer moins, on voyait littéralement l’aiguille de l’indicateur de la jauge d’essence baisser de façon assez rapide. D’ailleurs, d’autres essayeurs ont également éprouvé la même surprise face à cette consommation astronomique.

Vive le quatre cylindres

En conclusion, le Frontier a été conçu il y a approximativement deux décennies et ça paraît à tout point de vue. Si vous êtes un inconditionnel de Nissan, que vous appréciez son allure et certain des équipements propres à ce modèle, un seul choix s’impose, soit la version avec moteur quatre cylindres de 2,5 litres d’une puissance de 152 chevaux. Ce moteur peut être commandé avec une boîte manuelle à cinq rapports ou une automatique avec le même nombre de vitesses.

Mais, tout compte fait, si vous avez besoin d’une nouvelle camionnette, il faut regarder ailleurs et, si vous êtes patient, mieux vaut attendre la nouvelle génération du Frontier qui devrait être nettement plus compétitive.