Photo : Luca Scapone
Le marché des camionnettes pleine grandeur est l’un des plus lucratifs sur le marché. Il n’est donc pas surprenant que les trois constructeurs nord-américains consacrent autant d’efforts et d’argent à développer des modèles de plus en plus raffinés et performants. Ford apporte des changements quasiment perpétuels, RAM pour sa part nous propose une camionnette entièrement renouvelée pour 2019 et voilà que Chevrolet avec le Silverado fait de même.
En fait, Chevrolet a devancé son concurrent de quelques semaines en présentant cette camionnette en première mondiale au Texas Motor Speedway avant de le dévoiler officiellement au Salon de l’auto de Détroit en janvier dernier.
Et il s’agit d’une transformation complète autant sur le plan esthétique que technologique. En tout premier lieu, les ingénieurs ont réussi à alléger le camion de 204 kg. Ceci comprend un châssis tout nouveau qui a perdu 40 kg tout en étant plus rigide de 10 %. Par ailleurs, le capot et les portières sont en aluminium.
La longueur hors tout est pratiquement la même alors que celle-ci a progressé de 41 mm tandis que l’empattement est plus long de 100 mm. Il en résulte une meilleure habitabilité ainsi qu’une suspension plus confortable. En fait, la boîte de chargement est la plus spacieuse de la catégorie en raison d’un mode de construction ingénieux qui permet d’offrir plus d’espace entre les parois. Enfin, le battant arrière est motorisé sur les modèles mieux équipés.
Diversité impressionnante
La génération qui nous quitte avait déçu une grande majorité d’acheteurs potentiels en raison d’une présentation extérieure trop similaire au modèle qu’elle remplaçait. Cette fois, on n’a pas commis la même erreur. Les critères esthétiques propres aux camions Chevrolet ont été respectés, mais c’est nettement plus moderne et les lignes sont plus agressives tout en étant très modernes. Il faut préciser qu’il est possible de choisir parmi huit versions différentes et certaines d’entre elles proposent une grille de calandre différente les unes des autres. La gamme se diversifie en modèles plus économiques, en versions plus spécialisées pour la conduite hors route tandis que les High Country sont plus luxueuses et sont en fait la réplique de Chevrolet au GMC Sierra Denali.
Cette diversité est également présente chez les groupes propulseurs puisqu’il est possible de choisir entre six motorisations différentes. Les versions plus économiques sont offertes avec un moteur V6 de 4,3 litres (285 ch.) et un V8 de 5,3 litres (355 ch.). Les deux sont associés à une boîte automatique à six rapports et sont dotés de la technologie de cylindrée variable.
Certaines autres versions sont offertes avec un moteur V8 de 5,3 litres (355 ch.) qui bénéficie tout comme le V8 de 6,2 litres (420 ch.) d’une cylindrée infiniment variable à gestion de cylindrée dynamique. En fait, 17 recombinaisons différentes sont possibles avec ces deux moteurs permettant une réduction de la consommation. Il sera également possible d’ici peu de pouvoir commander un moteur quatre cylindres turbocompressé de 2,7 litres (310 ch.) couplé à une boîte automatique à huit rapports tout comme le 5,3 litres à gestion dynamique de la cylindrée. Par ailleurs, le 6,2 litres est associé à une boîte automatique à 10 rapports tout comme le nouveau moteur diesel de six cylindres 3,0 litres qui sera commercialisé plus tard.
Pour permettre aux acheteurs de pouvoir utiliser au maximum les capacités de leur Silverado, chaque unité est dotée d’un autocollant informant le propriétaire de la limite de remorquage et de charge de cette version en particulier. Il faut également ajouter que les modèles qui en sont équipés permettent de faciliter l’accouplement à une remorque grâce à une caméra spécialement orientée vers l’attelage. En plus, une application pour téléphone intelligent permet de vérifier plusieurs éléments de gestion de la remorque, notamment l’état des feux de position et de freinage.
Confort et robustesse
J’ai eu l’occasion de mettre à l’essai le Silverado sous deux environnements d’essai. Le premier était sur des routes vallonnées permettant de vérifier l’efficacité des moteurs V8 5,3 litres et 6,2 litres, les deux étant dotés de la gestion de cylindrée dynamique. Le rendement de chaque moteur s’est révélé impeccable tout comme les boîtes automatiques aussi bien celle à huit rapports avec le 5,3 litres que celle à 10 rapports du 6,2 litres, les passages des vitesses étaient à peine perceptibles.
Le second s’est effectué sur une route reliant Inuvik à Tuktoyaktuk sur le bord de l’océan Arctique. Dans ce dernier périple, nous avons parcouru plus de 350 km sur une route en gravelle parsemée de trous et de bosses. Cela a permis de vérifier la solidité du camion ainsi que l’efficacité du rouage intégral. Et malgré une conduite agressive en mode rouage intégral, la consommation de carburant a été de 14,6 l/100 km ce qui est excellent compte tenu des circonstances. D’autant plus qu’une bonne partie du parcours a été effectuée à des vitesses relativement élevées.
Somme toute, l’habitacle est sobre, d’une bonne finition tandis que l’insonorisation est améliorée. Et il faut souligner que, finalement, on a trouvé le moyen d’installer un système de démarrage par bouton poussoir, une technologie qui n’était pas encore disponible sur la version qui sera bientôt remplacée et plaçait ce modèle en état d’infériorité face à la concurrence.
Somme toute, la pléthore d’améliorations et de raffinements permet à Chevrolet de proposer un produit très compétitif. La mécanique est solide, son esthétique devrait plaire et il est possible de choisir parmi une grande variété de combinaison. En fait, cela pourrait peut-être nuire aux yeux de certains qui seront indécis face à cette multitude d’offrandes.
Bref, une nouvelle génération fort intéressante.