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Opinion

La popularité des VUS

C’est la faute aux fourgonnettes

Texte : Denis Duquet

18 avril 2021

Plymouth Voyager

De nos jours, les VUS jouissent d’une cote de popularité fort impressionnante. À tel point que plusieurs constructeurs abandonnent même de fabriquer des berlines pour se consacrer à la production de ces véhicules sport utilitaires. Il faut cependant préciser que ce type de véhicule n’est pas issu d’une génération spontanée, puisque dans les années 50, on en retrouvait sur le marché, mais le choix était passablement limité. En effet, c’était généralement des véhicules de travail ou encore spécialement dédiés aux chasseurs et aux pêcheurs. Dans la plupart du temps, l’efficacité hors route avait priorité sur le confort et l’agrément de conduite.

Ce qui a fait basculer le marché, c’est tout simplement que les gens ont découvert la polyvalence et l’agrément de conduite des fourgonnettes au milieu des années 80. Jusque-là, les fourgonnettes étaient soit des véhicules de livraison ou encore destinés généralement au transport d’équipe de travail ou encore à déplacer les hôtes d’une pourvoirie ou d’une auberge. Là encore, le confort était minimal et l’agrément de conduite fort restreint.

L’arrivée des fourgonnettes destinées à un usage familial est venue bousculer  les habitudes des gens. En fait, ce fut la ruée des constructeurs pour répondre aux produits proposés par Plymouth et Dodge qui jouissait d’un engouement phénoménal. Pour la première fois, on avait réussi à produire un véhicule à roues motrices avant, doté d’un habitacle similaire à celui d’une berline et dont les capacités de chargement étaient vraiment hors-normes. De plus, la position élevée du conducteur était fort appréciée. Ajoutez des portes coulissantes et un prix passablement compétitif, et vous avez la recette du succès.

Chevrolet Astro

Dodge Caravan

Toutefois, Ford et General Motors n’étaient pas convaincus de la pertinence des roues motrices avant. On a donc concocté un véhicule plus ou moins hybride doté d’un châssis de camion, de roues arrière motrices et d’un habitacle passablement confortable. Quant aux constructeurs japonais, la majorité a adopté des véhicules plus ou moins inspirés de ceux proposés par Chrysler.

Une affaire de perception

Pendant plusieurs années, les ventes des fourgonnettes n’ont jamais décliné et ont progressé de façon constante. Puis, alors que leur popularité semblait incontestable, un ralentissement s’est produit. En effet, plusieurs des acheteurs de ce véhicule se sont sentis intimidés par le fait que leur fourgonnette servait à transporter la famille à des activités sportives, notamment à la pratique du soccer par les enfants. Chez les Américains, ce véhicule a alors été désigné comme étant le «  véhicule de maman soccer ». Cette identification s’est poursuivie de plus en plus et, au Canada, c’était devenu le véhicule de «  papa hockey ». Rien de tout cela pour flatter l’ego du paternel qui était condamné à convoyer la famille à des activités éducationnelles et sportives. Le machisme de ceux-ci en a pris un coup.

Pourtant, les fourgonnettes n’avaient rien perdu de leurs qualités générales aussi bien au chapitre du confort, de la polyvalence et de la capacité de transporter beaucoup de personnes. Mieux encore, cela s’était amélioré au chapitre du comportement routier et des performances.

Mais qu’à cela ne tienne, la perception des gens, c’est difficile à combattre. Pour celles et ceux qui cherchaient un véhicule familial mieux perçu par leur entourage, les parents se sont donc tournés vers des véhicules utilitaires sport qui projetaient une image plus positive, voire celle d’aventuriers capables de  se perdre dans la forêt boréale, de faire du camping et plusieurs autres activités physiques. De plus, la configuration de ces derniers proposait, en partie du moins, les mêmes caractéristiques pratiques des fourgonnettes.

Ford Explorer

Jeep Grand Cherokee

Urbanité et transmission intégrale

Pendant plusieurs années, les ventes des fourgonnettes n’ont jamais décliné et ont progressé de façon constante. Puis, alors que leur popularité semblait incontestable, un ralentissement s’est produit. En effet, plusieurs des acheteurs de ce véhicule se sont sentis intimidés par le fait que leur fourgonnette servait à transporter la famille à des activités sportives, notamment à la pratique du soccer par les enfants. Chez les Américains, ce véhicule a alors été désigné comme étant le «  véhicule de maman soccer ». Cette identification s’est poursuivie de plus en plus et, au Canada, c’était devenu le véhicule de «  papa hockey ». Rien de tout cela pour flatter l’ego du paternel qui était condamné à convoyer la famille à des activités éducationnelles et sportives. Le machisme de ceux-ci en a pris un coup.

Pourtant, les fourgonnettes n’avaient rien perdu de leurs qualités générales aussi bien au chapitre du confort, de la polyvalence et de la capacité de transporter beaucoup de personnes. Mieux encore, cela s’était amélioré au chapitre du comportement routier et des performances.

Mais qu’à cela ne tienne, la perception des gens, c’est difficile à combattre. Pour celles et ceux qui cherchaient un véhicule familial mieux perçu par leur entourage, les parents se sont donc tournés vers des véhicules utilitaires sport qui projetaient une image plus positive, voire celle d’aventuriers capables de  se perdre dans la forêt boréale, de faire du camping et plusieurs autres activités physiques. De plus, la configuration de ces derniers proposait, en partie du moins, les mêmes caractéristiques pratiques des fourgonnettes.

Urbanité et transmission intégrale

Bref, la majorité des gens se tourne de plus en plus vers ces véhicules polyvalents et utilitaires qui se ressemblent pratiquement tous, et qui n’ont pas toujours un agrément de conduite très relevé. Mais, quand c’est tendance, c’est tendance. Bien entendu, la majorité des gens, du moins au Québec et au Canada, vont se procurer ces modèles équipés d’une transmission intégrale compte tenu de nos hivers et des variations de température. Plus de 80 % des VUS aujourd’hui proposent une transmission intégrale, mais la majorité d’entre eux ne sont pas conçus nécessairement pour aller dans les sentiers défoncés de nos forêts ou des routes forestières en fort mauvaises conditions.

On préfère rouler en VUS, mais généralement au centre-ville. Heureusement, la grande majorité d’entre eux sont de dimension moyenne tout au plus, doté d’un moteur quatre cylindres turbo compressé et proposant une consommation de carburant relativement correcte par rapport aux quelques berlines qui sont encore sur le marché. Malheureusement, il n’y a pas encore grand nombre d’entre eux dotés d’un rouage hybride ou encore un système hybride rechargeable. Curieusement, les premiers véhicules électriques récemment mis sur le marché sont tous des VUS curieux tout de même.

Toyota CHR

Une solution boudée

Personnellement, j’ai toujours apprécié le compromis proposé par les familiales, « station wagon » pour les anglophones et « break » pour les automobilistes français. La plupart de ces modèles proposent un agrément de conduite et une tenue de route plus ou moins identique à celle d’une berline de qualité. En outre, l’habitacle est confortable et l’habitabilité en général est loin d’être mauvaise. Enfin, la présence d’une section arrière allongée et  d’un hayon ajoute à sa polyvalence sans pour autant de transformer en réfrigérateur sur roues comme le sont certains VUS.

Volvo XC90

Malheureusement, cette approche est boudée par la grande majorité des acheteurs qui préfèrent aller d’un extrême à l’autre en optant entre une berline et un VUS. Cependant, il se peut que les choses se transforment avec l’arrivée d’une toute nouvelle génération de voitures aux allures futuristes tentant d’incorporer les qualités d’un monospace à l’élégance et au comportement routier d’une berline. Bien entendu, ces nouveaux venus seront électrifiés et à conduite autonome.

En attendant, et cette situation incite les constructeurs à développer des modèles à propulsion hybride afin de réduire la consommation de carburant et surtout les émissions de gaz à effet de serre. Ces modèles hybrides et même hybrides rechargeables sont encore peu nombreux, mais au cours des cinq prochaines années, on en verra de plus en plus. Ils devront cohabiter avec les quelques véhicules 100 % électriques mis sur le marché.

Mustang Mach E

VW ID.4

Volvo Recharge

Mais en ce qui concerne ces derniers, il y a plus de promesses et de dévoilement de prototypes que de versions qui sont commercialisées. Pourtant, ça débute, soulignons au passage l’arrivée de la nouvelle Volkswagen ID.4 que le constructeur décrit comme un VUS 100 % électrique qui vient rejoindre le Mustang Mach e et la Volvo XC40 recharge sans oublier une nouvelle version allongée de la Chevrolet Bolt.

Chevrolet Bolt EUV

C’est parti et ça va continuer à s’accélérer.