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Opinion

La voiture à énergie solaire

Utopie ou réalité ?

Texte : Denis Duquet

7 juin 2021

 

l y a quelques années, au Salon de l’auto de Paris, je m’étais assis sur un banc en attendant la prochaine conférence de presse. Quelques minutes plus tard, un homme d’un certain âge est venu mejoindre. Nous nous sommes salués et après avoir échangé les platitudes usuelles, mon voisin de banc m’ informait qu’il était un ingénieur chez Citroënet à quelques heures de prendre sa retraite. Il m’a alors parlé de différents développements chez son employeur et à un moment donné, il m’a parlé de la possibilité d’une voiture à énergie solaire. Inutile de souligner que j’étais dubitatif puisque quelques années auparavant, Toyota nous avait invités à assister à une une course impliquant des véhicules solaires et dire que je n’avais pas été impressionné est un euphémisme. 

En effet, on a assisté à une procession de véhicules en forme de galettes, recouverts de cellules photovoltaïques, roulant à très faible vitesse et circulant devant nous avec un bruit d’engrenage qui n’était pas tellement impressionnant. Je m’étais dit à l’époque : « Si c’estç a le futur de l’automobile, on n’est pas sorti de l’auberge !» 

Des débuts assez peu impressionnants

J’ai raconté cette expérience à mon interlocuteur, il a souri et m’a donné raison. En effet, selon lui, il y encore peu de temps, cette technologie appliquée à l’automobile n’était pas tellement rassurante. 

Il m’a alors souligné que des progrès importants avaient été réalisés dans le développement de cellules de création d’énergie solaire, tout comme les batteries qui étaient rechargées par ces cellules et on a même également réussi, selon lui, à développer des cellules photovoltaïques  qui pouvaient adopter différentes formes. Alors qu’on n’en a que pour la voiture électrique à batteries rechargeables soit par récupération de l’énergie ou par branchement à un circuit électrique, l'utilisation  de l’énergie solaire pour recharger les piles  est une option intéressante.  

L'Aptera devrait être commercialisée cette année.

D'ailleurs, au cours de cette année,quelques compagnies embryonnaires ont développé et débuté la commercialisation de tels véhicules. En général, l’autonomie engendrée par la recharge solaire est de moins de 100 km et la plupart de ces véhicules offrent une combinaisonde recharge par énergie solaire et également par recharge grâce au réseau électrique. On parle également, de véhicules hybrides dotés de cellules photovoltaïques afin d’optimiser les performances de régénération d’énergie et ainsi réduire au maximum la consommation de carburant. C’est probablement la solution qui sera envisagée et commercialisée au cours des prochaines années,car la réalisation de tels véhicules est relativement simple puisque la technologie hybride est bien maîtrisée et l’apport de quelques cellules photovoltaïques placées sur la carrosserie s’effectue déjà en certaines circonstances. 

Il y a un élément qui me dérange dans tout cela, c’est que l’une des objections pour le développement de tels véhicules est l’élégance des carrosseries devant accueillir ces cellules que l’on dit peu esthétiques. Personnellement, si c’est pour réduire de façon importante la production de gaz à effet de serre, l’esthétique de ma voiture serait le dernier de mes soucis. Mais je crois que je suis l’un des rares à adopter cette  approche puisqu’à chaque fois qu’on parle de placer des cellules solaires sur une auto, son élégance est souvent mise à mal. 

L'élégance ne devrait pas un facteur

Tout sauf élégant.

Il faut un plan d’action 

Aujourd’hui, la situation en ce quiconcerne le réchauffement de la planète est de plus en plus tragique. Les banquises fondent à un rythme jamais vu, les glaciers disparaissent, le niveau des océans est en hausse constante et on ne semble pas réaliser le danger de la situation. Les constructeurs développent des voitures comme ils le veulent,quand ils le veulent et le gouvernement y va de  quelques réductions de taxes afin de favoriser le marché des voitures électriques, mais c’est quasiment du n’importe quoi. 

En effet, il n’y a pas de plan directeur, à ce que je sache la mise en place de bornes de recharge s’effectue selon le bon gré de plusieurs des intervenants et on continue de produire des véhicules électriques certainement écologiques, mais dont  la plupart sont  vendus à fort prix et on se contente souvent de vanter les caractéristiques d’accélération, de vitesse de pointe sans jamais parler ou presque que ces véhicules ne produisent aucune pollution. Du moins en ce qui concerne le produit fini puisqu’il faut également prendre en considération l’empreinte carbone des usines d’assemblagede ces véhicules. 

Sunswift

L'Aptera fait appel à des imprimantes 3D pour sa fabrication

Il faudrait plus qu’un simple accord comme le Traité de Paris pour bien paraître et dont on ne respecte pas tellement les promesses pour faire d’autres promesses non respectées lors de la prochaine réunion. Nous sommes en guerre contre le réchauffement climatique et les transformations malheureuses de notre planète. Et en guerre, il faudrait un plan global, appliqué avec fermeté et respecté par tout le monde. 

Je suis relativement pessimiste alors qu’on nous oblige à avoir trois bacs par foyer l’un pour les déchets, l’autre pour la récupération et un autre pour le compostage, mais c'est une goutte dans l'océan. C’est désolant quand on songe par exemple qu’une ville comme Taipei à Taïwan, possède une population de 1 million de scooters propulsés par des moteurs deux  temps émettant un nuage de fumée bleue et que dire des pays du tiers-monde alors que les préoccupations écologiques sont le cadet des soucis des habitants qui ont de la difficulté à survivre. 

Un élément positif en terminant : l’électrification de la flotte automobile dans plusieurs pays augmente à vitesse grand « V » !