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Subaru Crosstrek. Une recette éprouvée

Texte et photos : Denis Duquet

8 septembre 2020

Personnellement, je n’étais pas tellement optimiste quant à la popularité du Crosstrek lorsque ce modèle a été dévoilé au Salon de l’auto de Francfort en 2011. Appelé Impreza XV, il était placé en évidence à une intersection entre deux allées et personne ne s’immobilisait pour l’examiner ou le contempler. Bref, l’attrait visuel semblait nul. Était-ce parce qu’aux yeux de ces gens ce n’était qu’une Impreza plus musclée, déguisée en quelque sorte en véhicule hors route ? Pourtant, la recette d’ajouter un peu de testostérone à un modèle de base avait réussi avec la version Outback Sport de l’époque. En effet, en 1991, on avait augmenté la garde au sol d’une Impreza Sport, ajouté des appliques de couleur contrastante sur les flancs en plus de la doter de roues en alliage plus robustes.

Subaru Impreza Sport Outback

Curieusement, l’Impreza familiale de l’époque était jugée trop chère pour connaître du succès, mais déguisée en modèle Outback Sport, les ventes ont été spectaculaires ou presque. Mais, au fil des années, ce modèle a pris de l’ampleur en devenant une version familiale du Legacy avant de devenir un modèle à vocation autonome. Avec cette évolution, dans la gamme Subaru, il y avait un certain vide entre l’l’Impreza et le « gros » Outback. On a donc décidé d’adopter la même politique d’il y a quelques années en donnant à l’Impreza les allures d’un tout-terrain compact en relevant la garde au sol , dotant la carrosserie d’éléments visuels destinés à démarquer ce modèle sans oublier des jantes distinctes.

Et contrairement à mes appréhensions dans le cadre du lancement de celui-ci, le Crosstrek jouit d’une rassurante popularité.

Juste ce qu’il faut

Les personnes d’un certain âge doivent se souvenir des publicités de Maurice Richard vantant les mérites de Grecian Formula dans le but de ce d’éliminer les cheveux blancs. Et à la fin de la publicité, la légende du hockey soulignait qu’il avait laissé juste ce qu’il fallait d’un peu de gris. Cette fois-ci, on ne parle pas de teinture pour les cheveux, mais force est d’admettre que les stylistes de Subaru ont dessiné une carrosserie qui n’exagère pas dans les modifications destinées à faire plus aventurier, plus baroudeur. Donc, juste ce qu’il faut.

En fait, un applique noire placée en bas de caisse et ceinturant les passages des roues, quelques renflements de tôle bien placés, une grille de calandre noire, une prise d’air avant cerclée de noir tout comme les phares antibrouillard lance le message qu’il s’agit de véhicules plus costauds que la moyenne de la catégorie. Il faut également ajouter des jantes en alliage qui semblent plus robustes.

Bref, cette silhouette ne remportera probablement pas aucun prix d’élégance, mais c’est suffisant pour démarquer ce modèle. Par ailleurs, à l’intérieur c’est mieux réussi.

Comme pour l’extérieur, les stylistes ont adopté une approche plus pratique qu’élégante pour l’habitacle. Et le centre d’attention est cet écran d’affichage de huit pouces intégré dans la paroi de la planche de bord. Celui-ci est superposé par un autre écran plus petit qui affiche différentes informations techniques entre autres.

 

Le volant se prend bien en main et sur la version que nous avons essayée, le volant était chauffant. Ajoutons que le commutateur pour activer le volant chauffant était bien placé, en périphérie du moyeu du volant. Ce qui n’est pas toujours le cas chez d’autres constructeurs.

 

Les sièges avant sont confortables tandis que la banquette arrière peut être qualifiée de correcte avec une habitabilité en mesure de bien d’accueillir des personnes de taille moyenne. Comme tous les autres modèles de cette marque, la qualité des matériaux et de la finition est impeccable. Précisons que sur notre modèle, une version Limited, les surpiqûres de couleur rouge donnaient un ton un peu plus luxueux dans une voiture au caractère essentiellement pratique.

Cylindres à plat ? Bien entendu !

Ce constructeur tient mordicus à une motorisation à cylindres horizontaux, de type boxer. En fait, seule la petite Justy commercialisée il y a une couple de décennies a dérogé à cette règle avec ses trois cylindres verticaux. D’ailleurs, chaque présentation de Subaru est accompagnée d’un long discours vantant les mérites de cette configuration. Sur le Crosstrek, il s’agit d’un quatre cylindres boxer 2,0 litres produisant 152 chevaux et associé à une boîte automatique à rapports variables, la seule offerte sur la version Limited. Il est possible de commander une boîte manuelle à six rapports sur les autres versions tandis que si vous commandez un modèle avec le système EyeSight, la boîte CVT est incontournable.

Comme toutes les autres Subaru sur le marché, notre modèle d’essai était doté du rouage intégral permanent à prise constante tandis que les suspensions avant et arrière sont indépendantes. La version Limited est équipée de pneus de 18 pouces. Détail à souligner, ce sont des pneumatiques de marque Falken, un produit que l’on ne rencontre pas généralement en première monte. Ce qui ne les empêche pas d’être à la hauteur de la tâche.

Il faut savoir

Certains soulignent que le moteur 2,0 litres de 152 chevaux est le talon d’Achille de ce modèle alors que les accélérations sont plutôt modestes tandis que le niveau sonore de ce moteur n’est pas de la musique aux oreilles de plusieurs. Je crois que c’est exagéré. Il est vrai que les prestations sont loin d’être sportives, mais adéquates compte tenu de l’utilisation anticipée et des attentes des acheteurs de ce modèle. Ce qui n’empêche pas Subaru de proposer en option pour 2021 le moteur de 2,5 litres d’une puissance de 182 chevaux. Ce qui devrait mettre un peu de pep sous la pédale d’accélération. Il s’agit du même groupe propulseur que celui équipant les Legacy et Outback.

Notre essai s’est bien entendu effectué avec la version 2020 et même si les performances ne sont pas étincelantes, elles devraient convenir à la grande majorité des gens qui acceptent le Crosstrek pour ce qu’il est, à savoir un véhicule solide, bien ficelé et proposant comportement routier sans surprise tout en bénéficiant d’un rouage intégral qui a fait ses preuves.

Une réserve malgré tout. Malgré son apparence l’associant davantage à un VUS compact et la présence d’un rouage intégral, il ne faut pas croire que cette Subaru état l'égale de certains modèles Jeep Trail Rated. Le Crosstrek se débrouille fort bien sur les routes secondaires rn mauvaise condition, mais il n’est pas destiné à franchir des chemins impraticables. Mais je ne crois pas que personne ne va s’intéresser à ce modèle pour ce type de conduite. Et c’est tant mieux.