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Toyota Avalon Hybrid AWD

Êtes-vous trop jeune pour cette Toyota ?

Texte : Denis Duquet

Photos : Toyota /Denis Duquet

31 janvier 2021

Contrairement aux constructeurs nord-américains, les Japonais font preuve d’une grande patience lorsqu’un modèle ne connaît pas les succès anticipés. Chez les Américains, si jamais un modèle s’essouffle faute d’avoir été renouvelé, on se contente de l’éliminer et de le remplacer par un nouveau modèle portant une appellation différente. C’est une recette qui apporte plus de confusion qu’autre chose et qui a pour effet de réduire considérablement la valeur de revente des modèles qui ont été abandonnés.

Chez les constructeurs nippons, c’est tout autre. Si un modèle ne connaît pas du succès, on essaie de l’améliorer, d’optimiser l’offre afin de permettre aux gens de découvrir les qualités de cette voiture. Cette approche a connu du succès, mais elle n’est pas infaillible non plus.

En ce qui concerne l’Avalon, pendant des années, elle était la mal-aimée de la gamme Toyota. En effet, ces ventes été confidentielles et on la considérait chez les amateurs impliqués comme étant un char de « mon oncle ». Pour remédier à la situation, on a renouvelé du tout au tout cette berline il y a deux ans. Non seulement la silhouette est dotée d’un stylisme plus agressif en faisant appel à une grille de calandre que l’on ne peut ignorer et qui ajoute beaucoup de dynamisme à l’ensemble. Par la même occasion, on en a profité pour faire appel à la plate-forme TNGA-K qui s’est attirée de multiples commentaires positifs aussi bien en raison de sa rigidité que de l’amélioration qu’elle apporte au comportement routier et à l’agrément de conduite.

Choix de moteurs et de modèles

Jusqu’à cette année, les deux versions de ce modèle étaient offertes avec l’incontournable moteur V6 3,5 litres. Cette année, c’est différent. Dans un premier temps, on retrouve la version XSE à caractère plus sportif propulsée par ce moteur V6 d’une puissance de 300 chevaux et un couple de 277 livres pieds. Il est associé à une transmission à huit rapports de type de Direct Shift. Les passages de rapports sont rapides et précis en plus d’être pratiquement imperceptibles. Les six premiers rapports sont rapprochés les uns par rapport aux autres tandis que les rapports sept et huit sont des surmultipliés, ce qui a permis de réduire la consommation de carburant de quelque peu.

Un système de sélection du mode de conduite permet au conducteur de choisir entre les modes Normal, Eco et Sport. Cette version est la plus économique. Cette année, on a décidé de réviser quelque peu la version Limited qui est dorénavant dotée de la traction intégrale. Mais contrairement ce à quoi on se serait attendu, ce n’est plus le V6 qui est sous le capot, mais un moteur quatre cylindres de 2,5 litres d’une puissance de 205 chevaux. Lui aussi est associé à une boîte automatique à huit rapports et en plus le rouage d’entraînement est dorénavant intégral.

Difficile d’expliquer pourquoi on a choisi un moteur qui produit environ 95 chevaux de moins que le V6 pour équiper ce modèle. En effet, il ne faut pas oublier que le rouage intégral vient relativement diminuer quelque peu les performances. Quant à ce rouage intégral, il dirige jusqu’à 50 % du couple aux roues arrière afin d’obtenir une traction optimisée. Quand celle-ci n’est pas de requise, le système désaccouple automatiquement le train arrière afin de réduire la consommation de carburant. Cette transformation se fait en alternance et en douceur.

Habitacle cossu

Il est certain que l’Avalon, peu importe la version, ciblait essentiellement des personnes à la recherche d’une berline fort spacieuse, offrant une finition supérieure à la moyenne et dont l’équipement de confort et d’info divertissement est très élevé. Faisant partie de l’équipement de série, on retrouve un volant chauffant, des sièges en cuir chauffants et ventilés à l’avant avec mémorisation pour le conducteur. Cette année, on note l’arrivée d’un affichage tête haute de 10 pouces, un système audio JBL haut de gamme avec 14 haut-parleurs sans oublier la présence d’un écran d’information un appui sur la planche de bord qui permet de gérer la plupart des fonctions de la voiture.

Il faut également souligner une excellente insonorisation, ainsi que des sièges avant confortables, mais dont le support latéral pourrait être amélioré. Quant aux places arrière, même les personnes de grande taille pourront y prendre leurs aises. Bref, il est difficile de trouver à redire quant à l’exécution de cet habitacle et de sa qualité générale.

Le moteur déçoit

Jusqu’à présent, on n’avait pratiquement que du positif à propos de la plus luxueuse des berlines Toyota. Confortablement assis dans un habitacle pratiquement bourgeois, d’une ergonomie quand même acceptable et dont la finition générale est à signaler, on apprécie le confort. Sur la route, rien à signaler, sauf le silence de roulement assez impressionnant et une suspension surtout calibrée pour le confort et les mauvaises routes du Québec. On ne parle pas des suspensions guimauve des grosses américaines des années 60; c’est bien contrôlé, mais c’est un peu souple. C’est justement ce que recherchent de nombreux acheteurs préférant le luxe et le confort à des suspensions trop fermes.

Bref, les premiers kilomètres ont été assez positifs, mais lorsqu’il a fallu doubler, le moteur était à la tâche, sa sonorité était pratiquement inquiétante et n’eût été passages de rapports assez rapides de la boîte automatique, je me serais sans doute retrouvé dans le trouble. Si vous roulez de de façon à respecter les limites de vitesse affichée, que vous n’appréciez pas nécessairement les accélérations intempestives, cette berline pourrait vous plaire sans aucun doute. D’autant plus que son rouage intégral est efficace. Plusieurs kilomètres d’essai sur les routes enneigées ont démontré qu’il n’y aurait pas de mauvaises surprises ce que le système entre en action presque instantanément.

 

Pourtant…

L’Avalon Limited AWD possède suffisamment de qualités pour se tirer d’affaire dans une catégorie où il y a de moins en moins de concurrents, suite au retrait des constructeurs américains. Il est vrai que les berlines ont moins la cote, mais quand même, ce n’est pas un modèle à dédaigner pourtant, les ventes ne sont pas à la hauteur du produit. Et la raison est bien simple, puisque dans bien des cas, l’achat d’un véhicule est en partie dicté par la volonté des gens de s’afficher avec un modèle de prestige, conduire une Toyota Camry c’est correct, et même fort apprécié. Cependant, opter pour le modèle plus luxueux qu’est l’Avalon, c’est beaucoup plus difficile. En effet, on préfère se tourner vers la famille Lexus qui propose un modèle plus ou moins similaire, la ES350, qui est plus prestigieux et doté d’un habitacle un peu plus relevé.

Somme toute, on ne néglige pas l’Avalon en raison de son caractère bourgeois, mais pour s’intéresser à la marque Lexus, plus prestigieuse. Ce n’est pas une question d’âge, mais de perception sociale.