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Toyota C-HR

La silhouette ne dit pas tout

Texte et photos : Denis Duquet

20 juin 2021

 

Au premier coupd’œil, la Toyota C-HR donne l’impression d’être une voiture ultra sportive,dotée d’un moteur de plus de 200 chevaux et capable d’en découdre avec les meilleures voitures inscrites au championnat mondial des rallyes. Félicitations aux stylistes qui ont eu le coup de crayon très réussi avec une voiture dotée de passages de roues fortement en relief, un toit fuyant et un hayon fortement incliné vers l’avant surplombé par un déflecteur, tout cela donnant l’impression d’un véhicule très sportif. En outre, aussi bien les feux avant qu’arrière sont très stylisés et, détail intéressant, les poignées d’ouverture des portières arrière sont dissimulées dans les montants. 

Et lorsque Toyota a présenté ce modèle, tous s'attendaient à ce que ce VUS compact soit égalementdoté d’une transmission intégrale , pour supporter son appartenance à la  catégorie des VUS compacts. 

Mais, comme on pourra le découvrir, si la forme est présente, la réalité est différente. 

L’esthétique prime 

Comme le prouve la description de la carrosserie ci-haut, c’est une voiture qui attire l’attention par ses lignes qui sont toujours audacieuses, quelques années après son dévoilement. Et, personnellement, j’apprécie beaucoup cette carrosserie bicolore en option avec un toit de couleur contrastante, soit noir ou blanc qui donne encore plus de panache. 

Cependant, ces acrobaties esthétiques ne sont pas sans inconvénient. C’est ainsi que le hayon fortement incliné vers l’avant accentue l’image sportive du véhicule, mais réduit malheureusement la capacité du coffre. En plus, la lunette arrière est très étroite, ce qui a pour effet de réduire la visibilité. En plus, la configuration du toit réduit l’espace pour la tête et comme on n’a déjà pas beaucoup de dégagement pour les jambes, les claustrophobes vont se sentir mal àl’aise sur la banquette arrière. 

Sur une note plus positive, la planche de bord est réussie sur le plan esthétique. L’écran d’affichage est hébergé dans une nacelle de forme asymétrique. On y retrouve en sa partie inférieure les boutons gérant le niveau sonore et la syntonisation des postes. Se trouvent ensuite les buses de ventilation et les commandes pour gérer la climatisation. Ces dernières sont simples et efficaces alors qu’on gère le tout à l’aide de deux groupements de pavés en grappes de quatre à chaque extrémité d’un mince écran  indicateur. 

Bien entendu la finition est impeccable, les places avant correctes. Mais l’habitabilité n’est pas nécessairement le point fort du C-HR. 

Le vrai coupable 

La grande faiblesse de ce multisegment, Toyota parle de multisegment et non de VUS, est sa motorisation. Bien entendu, le principal reproche que l’on peut faire au rouage d’entraînement, c’est qu’on doit compter uniquement sur des roues motrices avant, rien de plus. Mais, le reproche majeur est  la présence de ce moteur 2,0 litres de 140 chevaux et 139 livres pieds de couple associé à une boîte à rapports continuellement variables. 

Les performances peuvent être qualifiées de modestes. Lors de mon essai, il m’a fallu plus de 10 secondes pour boucler le 0-100 km/h, un peu plus et je sortais mon sablier pour chronométrer. Mais puisqu’il s’agit d’un véhicule à vocation essentiellement urbaine,le C-HR n’a aucun problème à suivre la circulation et les 300 premiers mètres sont bouclés avec une certaine vélocité. Par contre, si vous appuyez fortement sur l’accélérateur, le régime moteur monte plus que la moyenne, ce qui ne fait pas nécessairement bon ménage avec une transmission à rapports variables. 

Dommage 

Les personnes qui se procurent ce modèle pour ce qu’il est, à savoir un multisegment urbain doté d’une silhouette fort élégante et audacieuse, ne seront pas déçues. D’autant plus, que l’habitacle est confortable et la gestion des commandes n’est pas la cause d’irritation majeure en raison d’une grande complexité. De plus,Toyota offre les systèmes Apple CarPlay et Android auto sur ce modèle. 

Mais si vous avez perçu ce hatchback comme ayant des aspirations sportives, vous allez être déçus. Mais il y a une nuance à apporter. Il est vrai que les accélérations sont modestes et que le régime généralement élevé du moteur ne fait pas bon ménage avec la transmission CVT, mais le comportement routier est surprenant. 

En effet, comme c’est généralement le cas sur des véhicules qui sont dotés d’une plate-forme capable de pouvoir gérer un moteur nettement plus puissant, le comportement routier se révèle fort positif alors que la voiture est neutre dans presque toutes les conditions et on retrouve même un certain plaisir à son volant. Et les choses seraient encore meilleures si la direction n’était pas trop assistée. 

On peut toujours garder espoir, parce que sur certains autres marchés, la transmission intégrale est disponible, la motorisation est plus sportive, mais ça ne semble pas être dans les cartons du constructeur pour notre pays. Ce qui est dommage, car il faut savoir ce que l’on s’achète, sinon vous risquez d’être déçus si vous vous attendez  à des performances à la hauteur de la silhouette.