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Toyota Rav4. L’édition la plus réussie

par Denis Duquet

4 mai 2019

Que de progrès réalisés depuis l’arrivée du premier modèle de la Rav4 au Canada. C’était en 1995 et la voiture ressemblait à un jouet Dinky Toy surdimensionné. Si la silhouette était caricaturale, le moteur manquait de puissance, la tenue de route était correcte pour autant que l’on ne dépasse pas les 100 km/h et ses performances en conduite hors route étaient quasiment désopilantes.

Les différents modèles se sont améliorés au fil des années et force est d’admettre que le modèle qui nous quitte proposait un bon équilibre tant au chapitre des dimensions que du comportement routier et de la polyvalence. En plus, il était possible de commander une version à motorisation hybride.

Mais compte tenu de l’importance de ce marché et du désir de la concurrence de dominer le secteur des VUS compacts, Toyota n’avait pas d’autre alternative que de concocter un modèle ayant plus d’impact et offrant davantage. Disponible depuis peu sur le marché, le Rav4 de la nouvelle génération doit être en mesure de s’imposer et contrer l’arrivée de nouveaux modèles de la concurrence.

Fière allure

On a souvent reproché aux stylistes de ce constructeur de manquer d’audace. Cependant, au cours des cinq dernières années, et sous l’impulsion du grand patron Akio Toyoda, on est devenu beaucoup plus créatif et la dernière mouture du Rav4 en est la preuve. La partie avant est très agressive avec une grille de calandre garnie de cabochons, un peu comme sur le Tundra. L’écusson est accroché à deux bâtonnets situés au milieu de la grille. Il faut également souligner la présence d’une très large prise d’air en partie inférieure avant tandis que des nacelles sculptées à chaque extrémité permettent d’abriter les phares antibrouillard.

La section arrière ne manque pas d’intérêt non plus avec une lunette de hayon inclinée vers l’avant, un déflecteur en partie supérieure de bonne dimension tandis que les feux arrière sont en relief. Il ne faut pas oublier non plus la présence de boucliers de protection à l’avant comme à l’arrière afin de protéger les pare-chocs lors de manœuvres de conduite hors route.

Il est également possible de commander un toit de couleur contrastante, ce qui ajoute à l’attrait visuel. Par contre, cette option délestera votre porte-monnaie de 540 $.

Pas piqué des vers

En général, il semble que les personnes appelées à dessiner la planche de bord des différents modèles de ce constructeur hésitent entre l’ancien et le très moderne. Il en résulte souvent une présentation peu convaincante et d’une ergonomie assez particulière. Ce n’est heureusement pas le cas avec cette Rav4 de nouvelle génération. Comme sur plusieurs autres nouveaux modèles, l’écran d’affichage domine la planche de bord et est en relief comme le veut la tendance. Sous ce dernier, on dénote deux buses de ventilation qui superposent différentes commandes. Tout est à la portée de la main. Et bien entendu, la finition est impeccable tout comme les matériaux.

Le volant se prend bien en main en raison d’un boudin de bonnes dimensions et il est parsemé de différentes commandes sur ses deux rayons horizontaux. Il faut noter avant de l’oublier, l’utilisation de pièces contrastantes de couleur orange placées sur la console et de deux espaces de rangement à chaque extrémité du tableau de bord et qui sont également de couleur orange. Ce sont des détails, mais ils permettent de donner un peu plus de punch à l’habitacle. Ce dernier est spacieux aussi bien aux places avant qu’à l’arrière.

Un irritant cependant et passablement important à mes yeux est l’utilisation du système Entune qui en plus être plus ou moins agréable à gérer, ne reconnaît pas Android Auto.

Rouage intégral polyvalent

Comme le veut la tendance actuelle, le moteur choisi pour propulser cette nouvelle génération est un 4 cylindres de 2,5 litres de cycle Atkinson d’une puissance de 203 chevaux et 284 lb-pi de couple. Toyota propose également une version à moteur hybride du Rav4.Il est de même cylindrée que le moteur thermique et également de cycle Atkinson. Son association à deux moteurs électriques permet d’assurer le rouage intégral et une puissance totale de 208 chevaux.

Comme notre véhicule d’essai était une version Trail, celle-ci est équipée d’office de la traction intégrale dont le mécanisme assure un système de contrôle actif du couple. Le pilote peut choisir entre cinq modes de conduite : Mud, Sand, Rock, Dirt et Snow. Parmi les autres systèmes intégrés, on peut noter la commande d’assistance au démarrage en côte.

Soulignons au passage, l’utilisation de la plate-forme TNGA (Toyota New Global Architecture), une direction à assistance électrique, des suspensions avant et arrière indépendantes ainsi que des pneus de 19 pouces. Et la version Trail bénéficie de jantes qui lui sont propres.

Raffiné sauf deux exceptions

Dès qu’on prend la route avec ce Rav4 Trail, on est immédiatement frappé par la rigidité de la nouvelle plate-forme et du comportement routier en général qui propose une nette amélioration. Ce n’est pas spectaculaire, mais suffisamment important pour qu’on le note.

Une autre chose que l’on remarque également dès le tout début : le moteur est passablement bruyant. Ce qui est un peu étonnant puisque Toyota s’est toujours appliquée à proposer des véhicules dotés d’une insonorisation supérieure à la moyenne dans chaque catégorie. Non seulement le niveau sonore dans l’habitacle est relativement élevé, mais le moteur est rugueux. Et si cela est un gage de durabilité et de longévité, ce quatre cylindres de 2,5 litres devrait avoir une très longue vie.

Il faut également souligner qu’en certaines circonstances, la boîte de vitesses à huit rapports est parfois hésitante et, lorsque l’on rétrograde les rapports, on ressent un choc qui n’est pas nécessairement percutant, mais suffisamment important pour qu’on le perçoive. Mais si vous conduisez de façon normale, sans accélérations et décélérations brutales, il y a de fortes chances que vous ne ressentiez jamais le phénomène décrit.

La situation s’explique par le fait que les transmissions automatiques sont de type intelligentes et emmagasinent dans leur mémoire le profil de conduite du pilote. Au fil des kilomètres, elle harmonise les passages des rapports en fonction des impulsions de l’accélérateur et des freins. Mais si vous brisez ce protocole de façon abrupte, il y a une hésitation de la boîte de vitesses et un changement de rapport qui est parfois saccadé.

En conclusion, cette nouvelle génération du Rav4 marque une nette amélioration par rapport aux modèles précédents, et ce sous plusieurs rapports. En premier lieu, la silhouette et l’habitacle sont nettement plus modernes et mieux réalisés. En outre, la fiche technique de la version à essence est homogène tandis que le comportement routier et l’agrément de conduite et d’utilisation n’ont rien à envier à la concurrence. Et en plus, même si cela ne fait pas partie de notre essai, il y a la version hybride.

La concurrence devra prendre note.