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Voiture mondiale de l’année ?Ouais ! 

texte et photos de Denis Duquet

24 juin 2022

L’Ioniq 5 a été l’une des plus spectaculaires voitures à être commercialisé au cours des 12 derniers
mois. En tout premier lieu, sa silhouette unique en son genre, ses caractéristiques générales à la hauteur de la concurrence et une bonne autonomie lui ont valu des commentaires élogieux. D’ailleurs, elle a reçu de nombreux prix en raison de son avant-gardisme et elle a même été nommée « Voiture mondiale de l’année ».

Inutile de préciser que j’avais vraiment hâte de prendre le volant de cette nouvelle venue qui semblait non seulement en mettre plein la vue, mais se démarquait par plusieurs caractéristiques supposément capables de la classer en tête de liste.

Je dois avouer que la silhouette m’a plu au tout début, c’était vraiment iconographique, on aurait dit une voiture sortie tout droit d'une bande dessinée avec ses parois plates relevées d’une importante ligne de caractère en partie supérieure tandis qu’à l’avant, les stylistes ont bien joué l’absence de grille de calandre. Il faut ajouter à cela des enjoliveurs qui ajoutent au caractère assez particulier de cette voiture.

Mais bien que cette silhouette plaise pour le moment, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que cette voiture aura un air de déjà vu d’ici une couple d’années. Moi-même, après une semaine d’essai, j’étais de moins en moins emballé par cette silhouette futuriste, mais qui risque d’être dépassée après quelques années. Mais, espérons que je suis dans l’erreur. Pour l’instant c’est réussi.

Pourquoi ?

Lorsqu’on examine la voiture de l’extérieur, cette silhouette futuriste laisse présager un habitacle assez particulier par son originalité. Cependant, c’est relativement sage comme présentation, ce n’est
certainement pas rétro, moderne certes, mais on fait appel à des éléments de présentation que l’on retrouve sur plusieurs autres véhicules, notamment ces deux écarts horizontaux qui ont permis aux concepteurs de se « payer la traite » avec une foule d’options de présentation, de gestion des commandes, de la navigation et de tout ce qui a pu leur passer par la tête. Cependant, ces écrans sont plus longs que haut, ce qui rend la présentation assez particulière. Si vous faites partie des gens qui aiment ce genre de conception technologique, vous allez être servis.

Cependant, il se peut que vous soyez obligés de vous armer de patience, car ce n’est pas toujours intuitif. Par exemple, pourquoi faut-il passer par l’écran d’affichage pour engager le volant chauffant, et ce n’est qu’un exemple. De plus, ces écrans, lorsque j’ai pris possession du véhicule, étaient en mode « noir», de sorte que le fond de ces deux écrans était noir bien entendu. Cela allait pour celle qui fait office de cadran indicateur, mais lorsque vient le moment d’afficher la carte routière et le système de navigation, en noir, en plein jour, ce n’est pas vraiment apprécié. Du moins de ma part.

En signalant les différentes commandes, j’ai réussi à trouver la commande pour un fond d’écran blanc. Mais, c’est un blanc intense. Ça peut toujours aller pour les cadrans indicateurs et le système d’information en leur centre, mais pour ce qui est de la carte de navigation, disons que j’aurais préféré un éclairage un peu moins violent.

En plus, les designers de Hyundai aiment bien faire appel à de l’aluminium brossé pour plusieurs parties du tableau de bord. Cela comprend des pavés de commande. C’est élégant, plus ou moins original, mais cette disposition a pour inconvénient d’être occultée lorsque le soleil vient rendre
illisibles les éléments qui sont gravés. Je sais qu’à la longue on sait où ils sont, ce qu’ils font, mais c’est quand même un peu désagréable.

Par contre, l’habitabilité est bonne, la position de conduite correcte et on peut même dégager l’accoudoir central si le besoin se fait sentir. En plis, les sièges possèdent un support pour les jambes lorsque les sièges avant sont inclinés. Il fallait y penser.

Bon point pour la recharge

Comme plusieurs véhicules électriques arrivés récemment sur le marché, il est possible de
fréquenter les bornes de recharges rapides. Selon le constructeur, il est possible d’obtenir une autonomie additionnelle de 75 km en cinq minutes lorsque la voiture est branchée à l’une de ces bornes. Dans bien des cas, ce sera suffisant pour boucler votre périple et brancher votre voiture à votre système d’alimentation domestique.

Dans des conditions normales, et avec une recharge de type 2, cela devrait prendre une nuit pour recharger au complet toutes les variantes de la gamme. Détail intéressant, la télécommande permet de soulever la trappe donnant accès à la fiche d’alimentation et, une fois branchée, une voix vous
informe que la recharge est activée. En plus, des voyants lumineux placés à la droite de la prise de recharge vous donnent l’information quant à l’état de la batterie.

L’embarras du choix

À une certaine époque, quelqu’un qui se procurait une voiture électrique n’avait qu’un seul choix chez la plupart des constructeurs à l’exception de chez Tesla. Dorénavant, tous les constructeurs automobiles proposent différentes variantes de leur VE. En ce qui concerne l’Ioniq5, le modèle d’entrée de gamme est l’Essential vendu 47 535 $, il y a ensuite le Prefered à 49 535 $ suivi de la version longue portée de ce même modèle à 54 535 $ et si vous optez pour le rouage intégral, la facture va s’élever à 57 535 $.

Selon le modèle choisi, l’autonomie est de 350 km ou 480 km. Quant à la puissance, les versions plus économiques proposent 168 chevaux et les versions plus performantes 320 chevaux.

C’est la version officielle. Cependant, comme tous les autres constructeurs, Hyundai à des problèmes d’approvisionnement en puces électroniques et autres composantes, de sorte que l’offre est souvent
parcellaire.

Correcte, mais...

Somme toute, cette voiture a beaucoup d’éléments positifs plaidant en sa faveur, qu’il s’agisse de sa silhouette, de son habitacle moderne et spacieux ou encore de groupes propulseurs en différente puissance tout comme le rayon d’action. L’acheteur peut donc combiner l’utile à l’agréable et se procurer une voiture dont la silhouette fait tourner les têtes, récompensée par plusieurs prix d’estime et se voulant une des reines de sa catégorie. Cependant, malgré le titre de « Voiture mondiale de l’année », plusieurs publications qui ont évalué la plupart des véhicules à propulsion électrique, ont classé ce modèle derrière le Ford Mach e et encadré par la Volkswagen ID4.

Quoi qu’il en soit, la voiture est silencieuse, les performances sont plus que correctes et ce peu importe le moteur choisi tandis que les versions à rouage intégral sont un élément incontournable pour les acheteurs québécois. Cependant, au chapitre de la conduite, même si le comportement routier est correct, je dois avouer que je n’ai pas été emballé outre mesure par l’agrément de conduite. Une direction indirecte, un manque de sensations de la route, et plusieurs irritants au chapitre des commandes, m’ont laissé sur mon appétit. Et j’allais oublier, le système intelligent de freinage de
récupération d’énergie manque de subtilité. Je préfère de l’activation du système par commande manuelle comme sur la Chevrolet Bolt.

Elle a été nommée voitures mondiales de l’année, tant mieux pour Hyundai. Je ne veux pas non plus douter de la pertinence de ce choix de la part de mes confrères, mais un peu comme le prochain repêchage de la Ligue nationale de hockey ce n’était pas une grande année en matière de nouveautés. D’ailleurs, en ce qui concerne le titre de «Voiture nord-américaine de l’année » dans le cadre de NACTOY, la Ioniq 5 a été devancée par la Honda Civic à moteur thermique.

Comme on le dit dans les séries policières américaines : « Case close».