Volvo a été l’un des premiers constructeurs d’envergure mondiale à annoncer sa décision de cesser de produire des véhicules à moteur à combustion interne. Des véhicules à propulsion hybride ont amorcé ce changement, suivi de modèles entièrement électrifiés. Dans le cas qui nous concerne, le XC40 Recharge est le premier modèle Volvo 100 %électrique.
Mon premier contact avec ce modèle s’est déroulé il y a plus d’un an dans le cadre de son dévoilement et mon essai a été complet, mais relativement court. Cette fois-ci, j’ai été en mesure de conduire cette version pendant une semaine, ce qui m’a permis de mieux évaluer cette Suédoise électrifiée, bien que fabriquée en Belgique.
De prime abord, plusieurs ont sourcillé en apprenant qu’on avait électrifié une version initialement conçue pour être propulsée par un moteur à combustion interne. Que ces personnes se rassurent, dès le début, ce modèle a été conçu pour pouvoir accommoder les batteries nécessaires à l’alimentation des moteurs placés à l’avant et à l’arrière. Cette plate-forme CMA est fort bien adaptée à l’architecture compacte de ce modèle.
Adieu grille de calandre
La version Recharge est plus ou moins similaire à celle dotée du moteur quatre cylindres à essence, à l’exception de la partie avant alors que la grille de calandre et les ouvertures de prise d’air sont abandonnées. En outre, pour une voiture électrique, la carrosserie de couleur sauge et le toit noir sont des indices qui ne mentent pas. Peu importe le type de motorisation, j’apprécie beaucoup cette silhouette qui est relativement compacte et dotée d’artifices esthétiques qui ne dépassent
pas la bonne mesure. C’est un ensemble visuel acceptable et même agréable.
Dans l’habitacle, on retrouve les mêmes composantes de la version thermique et bien entendu la qualité des matériaux, de l’assemblage et de l’habitabilité sont parmi les points positifs. Cependant, on a voulu se démarquer par un élément qui pourrait être dangereux à long terme, c’est le fait qu’il n’y a pas de bouton de démarrage. En effet, dès que le conducteur prend place à bord, la voiture est prête à prendre la route. Et dès qu’on quitte la voiture, elle devient inactive. C’est quand même ingénieux et inusité, mais je ne suis pas certain que ce soit vraiment une approche sécuritaire. Et quand on connaît la passion de Volvo pour la sécurité automobile, il semble que cette fois-ci on a dévié de la trajectoire. Cependant, au fil des jours, on s’habitue et on adopte un comportement en fonction de cet attribut. Toujours au chapitre des sièges, ils sont d’un grand confort et offrent un excellent support.
Au premier contact, le système de gestion et d’infodivertissement n’est pas nécessairement intuitif. Ceux qui l’ont conçu ont adopté une procédure qui, lorsqu’on la maîtrise, semble intuitive, mais, au premier contact, c’est déroutant. De plus, comme sur sa voiture sœur Polestar 2, le système de gestion est fourni par Android de Google et plusieurs personnes semblent avoir de la difficulté à s’adapter à cette approche.
Enfin, compte tenu des dimensions extérieures, l’habitabilité est bonne tout comme la capacité pour les bagages.
402 chevaux !!!
Au chapitre de la mécanique, cette sino-suédoise est propulsée par deux moteurs électriques de 201 chevaux, l‘un étant associé aux roues avant et l’autre aux roues arrière. Comme toute voiture électrique qui se respecte, le couple est généreux avec 486 livres pieds. En plus, l’autonomie affichée est de 335 km, ce que j’ai pu vérifier lors de mon essai. En fait, lorsque la charge était complétée, le cadran d’affichage nous indiquait que le rayon d’action était de 342 km. Pas mal !
Cette puissance et cette motricité aux quatre roues permettent d’obtenir des performances pratiquement sportives puisqu’il faut un peu moins de cinq secondes pour boucler le 0-100 km/h et même si ce genre de données n’a plus tellement la cote de nos jours, le ¼ de mille est bouclé en 12,9 secondes s’il faut se fier aux données du constructeur.
Et bien entendu comme tous les véhicules à motorisation électrique, les accélérations sont instantanées en raison du couple élevé.
Recharge : 240 V et plus
Bien entendu, comme tous les véhicules offraient une autonomie de plus de 300 km, il serait futile de se procurer un tel véhicule et de ne pas avoir accès à une borne de recharge de type 2 que ce soit à la maison ou à proximité de votre domicile dans le cadre d’une utilisation quotidienne. Si vous décidez de brancher votre Recharge à une prise de courant ordinaire, vous devrez utiliser le fil de branchement fourni par Volvo et qui semble avoir été emprunté à l’armée suédoise tant aussi bien la grosseur du fils que le régulateur de courant sont imposants. Si vous êtes obligés d’avoir recours à ce type d’alimentation de courant, il faudra des heures et des heures pour que la batterie soit remise à niveau. Avec une borne de types 2 on devrait avoir attendre sept à huit heures avant que le plein soit réalisé. Par contre, pour les personnes qui peuvent accéder à une recharge rapide, Volvo souligne que 80 % de la capacité sera atteinte en 40 minutes environ.
Il faut souligner que le nombre de bornes de recharge de type 2 et même les bornes de type Super sont de plus en en plus nombreuses, ce qui est une bonne nouvelle. Cependant, dans les régions où le nombre de véhicules électriques est important, il arrive souvent que l’on doive attendre que la voiture qui occupe une place de recharge se déplace pour que vous puissiez y accéder. En outre, nombreux sont les automobilistes électrifiés qui se plaignent que plusieurs de ces points de recharge sont défectueux. Il faut donc non seulement continuer à augmenter le nombre de bornes de recharge, mais
s’assurer de leur efficacité et de leur bon fonctionnement.
Agilité moyenne
En conduite quotidienne, les personnes qui se rendent à leur travail dans la circulation urbaine, ou qui effectuent les trajets familiaux de tous les jours, ne porteront aucune critique ou presque. Par contre, si vous faites partie des gens qui aiment rouler rapidement et vous attaquer à des routes sinueuses parsemées de courbes très aiguës, cette Volvo se révélera passablement lourdaude dans ce type de
conduite. Ce n’est pas catastrophique, mais pour ce qui est de l’agrément de conduite dans de telles conditions, plusieurs seront déçus. Et il faut spécifier qu’il est possible d’activer le système de freinage intelligent qui entre en action dès que vous levez le pied de l’accélérateur. Ce ralentissement est important et vous devez vous assurer que quelqu’un ne vous suit pas de trop près, car il se peut que cet automobiliste ait une mauvaise surprise. On s’y habitue relativement facilement, et si ce système ne vous intéresse pas, il est possible de le désactiver.
Somme toute, malgré un prix dépassant allègrement les 60 000 $, le Volvo XC40 Recharge est un véhicule de qualité, proposant une bonne autonomie, tout en étant à la fois sécuritaire et très confortable. En plus, l’habitacle propose de multiples éléments à caractères pratiques qui se
font apprécier au fil des jours. Par contre, les conducteurs plus affûtés recherchant une voiture sportive seront déçus.