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Volkswagen Atlas Cross Sport :

quelques centimètres de moins et une silhouette plus sportive.

Texte et Photos : Denis Duquet

4 octobre 2020

Lorsque Volkswagen a introduit son modèle Atlas afin d’être présent sur le très lucratif marché des VUS intermédiaires, on nous a déclaré qu’on n’avait aucune idée de ce que l’avenir réservait à ce modèle. En effet, c’était le plus gros véhicule jamais commercialisé par ce constructeur en Amérique et on se demandait bien quelle serait la réaction du public face à ce VUS alors que ce constructeur était surtout reconnu pour ses voitures favorisant l’agrément de conduite tandis que sa seule présence dans le marché des utilitaires sport était le Tiguan, beaucoup plus petit.

Il semble qu’on ait fait les choses de façon correcte, puisque les ventes ont dépassé les attentes du constructeur. Mais bien entendu, une bonne partie des irréductibles de la marque aimait bien les dimensions et les caractéristiques générales de l’Atlas, mais désirait une version à caractère un peu plus sportif.

Ce que les clients demandent, en général les constructeurs répondent à leurs attentes. Cette fois, on a transformé la version régulière en modifiant la silhouette surtout avec la présence d’un hayon incliné vers l’avant, une réduction de la longueur hors tout et la disparition de la troisième rangée de sièges. Pour le reste, c’est relativement du pareil au même. Mieux encore, dans l’habitacle, les changements sont infimes.

Fidèle à la tradition

Volkswagen est un constructeur qui respecte ses philosophies aussi bien en matière de conception mécanique que de stylisme. Certains trouvent que c’est trop dépouillé, d’autres apprécient. Soulignons que je fais partie de ce second groupe. Pour moi, tout est à la bonne place, les commandes sont disposées de façon logique, la position de conduite imparable et même si certains éléments sont hors normes par rapport à ce que la concurrence nous propose, je suis toujours preneur. Certains reprochent à la planche de bord d’avoir des plastiques trop durs et la présentation trop sobre. Mais ces plastiques durs ne sont pas légion et s’harmonisent fort bien avec l’ensemble qui est en bonne partie constitué de matière souple. J’apprécie également les gros boutons de commande qui sont faciles d’utilisation même lorsqu’on porte des moufles en hiver.

Bien entendu, la position de conduite est excellente et même si certains jugent les sièges avant trop fermes, c’est beaucoup plus souple qu’auparavant. Mais fermes ou plus souples, ces sièges offrent un confort remarquable. Il suffit de conduire ce véhicule sur un long trajet pour pouvoir apprécier leur confort. Sur notre modèle d’essai, les sièges avant et la banquette arrière sont chauffants. Soulignons au passage que des sièges capitaines ne sont pas disponibles, seule une banquette. Probablement dans l’esprit très cartésien des concepteurs allemands : un véhicule utilitaire, c’est utilitaire et une banquette fait l’affaire.

Le fait d’avoir abandonné la troisième rangée de sièges permet d’offrir plus d’espace aux occupants des places arrière et on peut même se croiser les jambes sans trop de problèmes. Et cette transformation de régulier à sport n’affecte pas non plus l’espace de chargement qui est fort généreux. Et bien entendu, comme tout produit Volkswagen qui se respecte, la qualité des matériaux est bonne dans l’ensemble et la finition impeccable.

4 Motion et V6 : la combinaison gagnante

Si nos voisins américains peuvent opter pour une version Cross Sport à roues motrices avant, tous les modèles canadiens sont commercialisés avec le rouage intégral 4Motion qui a fait ses preuves depuis plusieurs années et avec une boîte de vitesses automatiques à huit rapports. Peu importe le modèle choisi, cette combinaison est inévitable.

L’acheteur a le choix entre deux moteurs. Sur les versions plus économiques, l’incontournable moteur quatre cylindres 2,0 litres turbo est proposé. Avec une puissance de 235 chevaux, c’est quand même honnête comme performance, mais il est beaucoup plus à sa place sur une berline comme la Jetta qu’avec un VUS de dimensions assez généreuses et susceptible d’être lourdement chargé la plupart du temps.

Il est donc préférable de choisir le V6 atmosphérique de 3,6 litres produisant 276 chevaux. Ce moteur à angle de cylindres très rapprochés est produit depuis de nombreuses années chez ce constructeur et a été raffiné et amélioré au fil des années. Sa capacité de remorquage est de 5000 livres, ce qui est presque le double de ce que nous propose le moteur quatre cylindres.

Les Américains ont-ils raison ?

S’il vous arrive de consulter les publications américaines, vous allez vous rendre compte que leur évaluation de l’Atlas en général et du Cross Sport en particulier diffère étrangement de la mienne et de mes autres confrères canadiens en général. S’ils trouvent que la silhouette est plus élégante, que la finition est correcte, ils en ont quant au comportement routier de ce modèle et de la capacité de la suspension à absorber les trous et les bosses. Permettez-moi d’avoir une opinion fort différente.

En ce qui concerne la tenue de route, je ne connais pas la technique de conduite mes collègues américains, mais aussi bien avec l’Atlas et sa version Cross Sport, j’ai eu l’occasion de conduire ces véhicules sur des routes sinueuses à des vitesses dépassant les limites affichées, j’ai été passager lors d’une présentation alors qu’un de mes collègues ontariens qui possède un très bon coup de volant a poussé les limites de ce VUS et le verdict était fort positif.

Puis, on souligne avec presque véhémence l’incapacité de cette Volkswagen à absorber les trous et les bosses. Selon certains, le véhicule est secoué à chaque trou et bosse rencontrés lors de leur essai. Je ne sais pas sur qu’elle route ils ont essayé ce modèle, mais en fait de routes en mauvais état, on connaît ça au Québec. Et malgré tout, le comportement de mon modèle d’essai à ce chapitre était supérieur à bien d’autres modèles, même des modèles de luxe vendus beaucoup plus cher. En plus, il se dégage une impression de solidité assez exceptionnelle.

Selon moi, à part la Mazda CX9, aucun autre modèle de cette catégorie ne venir intimider notre duo de tête. La Mazda est plus stylisée et sans doute plus raffinée, mais il y a ce caractère particulier aux produits Volkswagen qui ne sont pas à dédaigner non plus.

Bref, il se peut que l’offre de ce constructeur allemand vous semble trop sobre, de manquer de bling-bling, mais en fait de véhicule, c’est efficace et on l’apprécie au fil des années. Et en plus, détail qui me fascine chez plusieurs constructeurs allemands, la silhouette ne nous épate peut-être pas lors de leur lancement, mais au fil des années, elle ne semble jamais démodée et dépassée du point de vue du style. Et leur conduite est également toujours très respectable.