Lorsque le constructeur allemand a commercialiséson modèle Atlas en 2018, ses représentants nous ont confié qu’on n’avaitaucune idée de l’accueil qui serait réservé au plus gros modèle Volkswagenjamais construit. Ils nous ont spécifié que ce VUS à trois rangées de siègesétait spécifiquement destiné au marché nord-américain et était d’ailleursassemblé à l’usine de Chattanooga au Tennessee. 

L’opération n’a pas été un échec, puisque l’Atlaset le Tiguan représentent environ 60 % des ventes de Volkswagen sur notrecontinent. Il faut également souligner que par la même occasion, on avaitrenouvelé le Tiguan, le rendant beaucoup plus spacieux que le modèle précédent.Par ailleurs, sur le marché européen, il est toujours possible de commander uneversion moins spacieuse du Tiguan. 

Tous les goûts ne sont pas dans la nature,et plusieurs de mes collègues américains  ont toujours reproché à ce  VUS de ne pas être suffisamment un Volkswagen.Ils ont sans doute raison sous certains aspects, mais puisque les résultats desventes ont dépassé les attentes, on peut dire que les bus visés ont étéatteints. 

Transformation à l’avant 

Si ce VUS intermédiaire a connu du succès dès son entrée sur notre marché, ce n’est certainement pas en raison de son stylisme. C’était correct, mais plutôt austère et on avait l’impression qu’on avait utilisé un design datant de quelques années. Pour 2021, on a eu la bonne idée de transformer la section avant en faisant appel à la présentation utilisée sur le nouveau Atlas Cross Sport, une version plus petite et plus sportive. Il est vrai qu’on n’achète pas un véhicule utilitaire uniquement en raison de son esthétique, mais cette nouvelle section avant redessinée est d’un bel effet. 

On a également modifié la section arrière,mais de peu, et il est difficile de voir la différence. Par contre, on amodifié quelques éléments de la carrosserie afin d’harmoniser le tout . On seserait attendu à ce que l’habitacle subisse lui aussi des changements dequelque importance, mais c’est essentiellement le statu quo. 

Les responsables du développement de ce modèle, respectant une logique toute germanique, se sont dit que c’était un véhicule à vocation essentiellement utilitaire et que le tape-à-l’œil et le fla-fla ne faisaient pas partie du carnet de commandes. La présentation est sobre et tout est à sa place, pas besoin de chercher pour trouver une commande ou s’interrogerquant à son utilité. Pour certains, ce n’est pas assez germanique, pour d’autres, c’est trop sobre. Au moins,  le caractère pratique domine. Toujours à ce chapitre, il est à souligner que la troisième rangée de sièges est confortable et permet même aux personnes de grande taille d’y trouver leur compte. Quant à la seconde rangée dotée de sièges capitaines, elle offre l’un des  plus grands débattements pour les jambes de la catégorie. 

V6 gourmand 

Notre modèle était une version de haut de gamme dotée de l’option R Line relevant le niveau de luxe. Il faut souligner que tous les modèles Atlas sont dotés du rouage intégral 4Motion tandis que chez nos voisins du Sud, il est possible de commander une version deux roues motrices. Par ailleurs, le moteur de base est un 4 cylindres 2,0 litres d’une puissance de 235 chevaux. Cependant, il est possible de commander le moteur V6 atmosphériquede 3,6 litres d’une puissance de 260 chevaux et 206 livres pieds de couple.Dans les deux cas, on a opté pour une boîte automatique à huit rapports. 

Le V6, malgré une puissance frôlant les 300chevaux, n’est pas un foudre de guerre, et les performances sont correctes, mais sans plus. Il faut en effet pratiquement neuf secondes pour boucler le 0-100km/h alors que plusieurs modèles de la concurrence sont plus véloces. Par ailleurs, la capacité de remorquage est de 5000 livres, ce qui est dans labonne moyenne pour ce type de véhicule. 

En fait ce moteur est suffisamment doux, et si vous êtes le genre de personnes qui se contentent de suivre la circulation sans trop conduire de façon intempestive, ce V6 fera l’affaire. Par contre, la consommation de carburant est quelque peu décevante. Lors de mon essai sur un circuit ville, routes secondaires et autoroutes, la moyenne enregistrée a été de 11,8 litres aux 100 km, ce qui est légèrement inférieur à ce que Volkswagen nous propose avec une moyenne de plus de 12 litres aux 100 km. D’ailleurs sa consommation nous incite à lever le pied et réduire notre vitesse, et respecter les limites de vitesse. 

Si vous avez besoin d’espace 

Comme tout véhicule Volkswagen qui se respecte, les sièges sont confortables sur de longs parcours tandis que la position de conduite est impeccable, du moins pour ma configuration physique.De plus, à moins que vous ne poussiez ce véhicule à la limite sur un circuitroutier, ce qui n’est pas nécessairement un signe d’intelligence,  ce VUS se débrouille assez bien sur des routes secondaires parsemées de virages serrés. Le roulis de caisse est bien contrôlé et il est facile d’enchaîner les courbes les unes après les autres. 

Mais ce n’est pas nécessairement le but de ce véhicule. Il a été conçu pour transporter sept ou huit occupants dans un confort relativement élevé avec un espace pour les bagages supérieur à la moyenne. Toutefois, il est difficile avec ce modèle de bien doser la pédale d’accélération et il faut y aller avec précaution sinon le véhicule bondit de façon assez surprenante. Heureusement, la pédale de frein et plus modulable. Le confort de la suspension est généralement correct, mais les pneus de 21 pouces qui équipaient mon véhicule d’essai ne faisaient pas nécessairement bon ménage avec les trous et les bosses de la route, ces rencontres se matérialisant par une secousse transmise dans l’habitacle. 

L’Atlas n’est certainement pas sophistiqué comme le Mazda CX-9, aussi fiable qu’un Honda Pilot ou moins attrayant que le duo Hyundai Palissade- Kia Telluride, mais il possède de nombreuses qualités d’ordre pratique qui devraient intéresser les acheteurs. Et il ne faut pas non plus oublier les inconditionnels de la marque qui vont toujours opter pour un produit Volkswagen.