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Volkswagen Jetta 2019, une berline pour toutes les saisons

Par Éric Descarries

23 janvier 2019

Presque tous les journalistes et chroniqueurs d’automobiles préfèrent essayer les nouveaux produits sous un soleil radieux d’un climat sec et agréable. Toutefois, il arrive très souvent que nos lecteurs doivent composer avec les caprices de Mère Nature et surtout ici au Québec où c’est l’hiver presque six mois par année. C’est là qu’ils doivent, hélas, découvrir les faiblesses (ou les forces) de leur véhicule. Et tous les véhicules ne sont pas des VUS à traction intégrale.

Alors qu’en Amérique, en général, la plus récente tendance en matière d’automobiles est d’opter pour un VUS ou un VUM (multisegment) de tout gabarit, ici, au Québec (une région d’Amérique du Nord où les plus petites voitures européennes ou asiatiques ont toujours la cote), il y a toujours de nombreux amateurs de berlines «ordinaires» qui les considèrent comme de véritables sportives! Et, parmi ces voitures, on retrouve les produits de Volkswagen, surtout la Jetta.

La Jetta, vous dites?

Ce qui est intéressant avec la Volkswagen Jetta, c’est qu’elle a été complètement refaite pour 2019. Et quand on dite «refaite», même sa plateforme y est toute nouvelle. En fait, il s’agit plutôt de la toute récente plateforme MQB du constructeur allemand, celle qui a été lancée en 2015 sous la Golf et que l’on retrouve également sous les VUS Tiguan et Atlas et sous les Audi A3 et TT. Donc, on pourrait également dire que la nouvelle Jetta en a aussi hérité de la direction, des suspensions et des autres avantages modernisés.

Une silhouette connue

Oui, la Jetta a été redessinée. Pourtant, on en reconnaît la silhouette. C’est la norme chez Volks. Qui plus est, elle ressemble encore une fois à la plus petite Golf…avec un coffre. Toutefois, en redessinant l’avant de la Jetta, les concepteurs de la marque semblent lui avoir donné un petit air de Passat! Autrement, la Jetta offre également un empattement plus long de deux pouces que celui de la Golf ce qui se traduit par un intérieur plus vaste.

Encore une fois, l’intérieur de la Jetta reprend plusieurs éléments de la Golf, surtout au niveau du design incluant un tableau de bord presque identique. Toutefois, dès le premier contact, on y constate que les concepteurs de la marque ont donné à cet intérieur une finition plus luxueuse, voire même sportive. L’instrumentation y est en format numérique qui demande un peu de pratique pour le maîtriser. Mais, lorsqu’on y arrive, on apprécie toute l’information et si le véhicule est équipé de la navigation, celle-ci m’a parue plus précise et plus facile à opérer que celle des versions antérieures. La seule note négative, c’est la commande du volume de la radio dont les contours sont trop sensibles. Si nos doigts touchent à la plaque décorative derrière le bouton, la radio change de fonction. Vaut mieux, alors, utiliser la commande redondante au volant.

L’intérieur est relativement vaste pour une voiture compacte. Il est conçu pour accepter quatre personnes, cinq à la rigueur. Toutefois, à l’arrière, les passagers un peu trop grands souffriront d’un manque de débattement pour la tête. Tout à l’arrière, le coffre en est plus grand que celui de la Golf mais les grandes pentures du capot viennent lui voler de la place!

Sous le capot

Sous le capot, peu de surprise. Le quatre cylindres transversal de la Jetta Execline qui me fut confiée est une version à essence de 1,4 litre avec turbocompresseur. Il fait 147 chevaux et 184 li-pi de couple et avec la boîte automatique à huit rapports (la manuelle à six vitesses n’est livrable qu’avec la Jetta de base), il suffit largement à cette auto à traction avant. La suspension arrière n’est pas à jambes de force comme sur la Golf mais à barre de torsion transversale ce qui ajoute au confort de l’auto. Les pneus d’origine sont des Bridgestone Ecopia 205/55R17 plutôt axés vers l’économie de carburant que la performance. Ils peuvent être un peu glissants sur pavé mouillé.

Sur la route…et dans la neige

J’ai été chanceux! J’ai pu conduire la nouvelle Jetta deux fois! Et ce fut deux fois la même auto. La première fois, c’est au début de l’été. Le modèle venait à peine de sortir. Je me suis retrouvé au volant d’une voiture plus rapide que prévu avec des accélérations à 100 km/h tournant autour des huit secondes et des reprises que je considérais relativement confortables et sûres (j’ai appris que cette auto pouvait rouler à plus de 200 km/h…ce que je n’ai pas testé…).

Parlant de confort, cette Jetta peut avoir semblé procurer un comportement plus «américanisé» aux yeux de certains mordus de la marque, moi, j’y ai senti plus de confort sans trop de fermeté ce qui est très agréable pour de longs déplacements. Question consommation, ma semaine aux commandes de cette auto s’est soldée par une moyenne de 6,8 l/100 km dans des conditions (climatiques idéales) moitié ville, moitié route.

La deuxième fois que j’ai eu le privilège de conduire cette voiture, c’est lors des premiers jours de l’hiver 2019, des journées très froides ponctuées de chutes de neige importantes. Selon les rapports de la météo, il s’agissait d’un record de froid combiné avec une tempête de neige, record qui date d’il y a près de 100 ans.

Ici, aucun reproche à faire à cette VW, du moins pour sa réaction au froid. Démarrages instantanés, chauffage adéquat, sièges avant chauffants (mais pas le volant, malheureusement) et ainsi de suite. On est loin du temps où les voitures dites «importées» souffraient de la saison froide.

VW Canada avait alors équipé la Passat de pneus d’hiver Continental WinterContact qui ne m’ont pas toujours impressionné. Toutefois, avec la Jetta, ils m’ont paru plus à la hauteur de la situation. Cependant, je n’ai jamais réussi à neutraliser le système de contrôle de l’antipatinage qui m’aurait alors permis de faire tourner les pneus pour les vider de leur neige et obtenir ainsi plus de motricité. J’ai vérifié par la suite sur Internet et il semble que, sauf pour un truc débile où le conducteur doit presser sur les feux de détresse et appuyer cinq fois sur l’accélérateur (?!?), VW n’a pas ajouté de commande pour désactiver l’antipatinage…

Autrement, la Jetta est prête pour l’hiver et c’est exactement ce que bien des amateurs de la marque et de berlines veulent savoir. Sauf que, avec le froid intense et les efforts déployés dans la neige (plutôt profonde), la consommation en a souffert et elle s’est soldée à 11,5 l./100 km mais qu’en déplacement urbain.

Enfin, notons que la Jetta Execline affiche un prix de base de 29 095 $ mais avec l’option d’aide à la conduite de mon modèle d’essai (995 $), le montant total s’est soldé à 30 090 $ plus les frais de préparation et transport de 1645 $ auxquels il faut ajouter les (si ridicules) frais de 100 $ pour le climatiseur (cette taxe d’accise a été imposée au milieu des années soixante-dix quand les climatiseurs fonctionnaient grâce à un gros compresseur qui volait quatre ou cinq chevaux au moteur…ce n’est certes plus le cas aujourd’hui…mais la taxe y est toujours!). La facture finale? 31 835 $...plus les taxes habituelles!