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Volkswagen Tiguan

Enfin, de la neige !

Texte et photos : Denis Duquet

11 février 2021

La plupart du temps, lorsqu’on fait l’essai d’un véhicule à traction intégrale, c’est souvent en été et même si c’est en hiver, la neige se fait souvent attendre. De sorte qu’on doit se tourner vers des sentiers boueux et glissants pour vérifier l’efficacité du rouage intégral. Toutefois, pour la majorité des acheteurs québécois, c’est surtout la performance en hiver qui les intéresse. Cette fois, j’ai eu la main heureuse lors de mon essai du Tiguan alors que la région métropolitaine a connu de nombreuses chutes de neige. J’en ai donc profité, c’est certain, pour vérifier l’efficacité du rouage 4Motion qui a connu plusieurs évolutions au fil des années.

En plus, pour 2021, Volkswagen a apporté des améliorations à son VUS compact, notamment un allongement hors tout de 27 cm afin d’améliorer la polyvalence et le caractère pratique de cette allemande assemblée au Mexique.

Il faut se souvenir que la première génération de ce modèle est apparue en 2008 et a connu un succès fort appréciable aussi bien sur le continent européen que sur nos rives. Cependant, la critique qui revenait le plus souvent était le fait que les dimensions étaient un peu trop modestes pour le marché nord-américain. Donc, en 2018, le constructeur a décidé de remanier son VUS compact en développant un modèle plus imposant tout en continuant d’offrir sur le marché européen une version aux dimensions presque semblables à la première génération. Ces changements ont littéralement fait exploser les ventes du Tiguan qui connaît des chiffres de vente fort spectaculaire. Inspiré par ses résultats, pour 2021, on a continué à augmenter les dimensions, sans pour autant trop exagérer, avec une augmentation de 27 cm. Ce qui permet d’offrir une troisième rangée de sièges optionnelle plus accommodants et une capacité de bagages plus grande.

Le respect des traditions

On a beau avoir révisé la silhouette il y a trois ans, augmenté la longueur hors tout cette année et développé un véhicule surtout capable de plaire aux acheteurs nord-américains, les concepteurs ont conservé quand même la même philosophie adoptée par ce constructeur depuis des décennies. La silhouette est sobre, et l’une des seules dérogations est cette ligne de caractère située à la même hauteur que les poignées de portière. À l’avant, une grille de calandre à trois bandes horizontales est plus ou moins semblable à celle de l’Atlas, le plus imposant utilitaire sport de la marque. Comme tous les produits Volkswagen, la silhouette est élégante, presque intemporelle et il suffit d’examiner la première génération du Tiguan pour conclure que ce stylisme ne sera pas prêt d’être démodé.

Dans l’habitacle, c’est la même approche. Plusieurs trouvent que la planche de bord est trop sobre, que ça manque d’originalité et qu’on aurait pu être plus créatif. Malheureusement pour ces personnes, cette approche est pourtant appréciée par la majorité . La présentation est bien équilibrée, les matériaux de qualité tandis que l’ergonomie est pratiquement sans faille. Et un détail en passant, j’ai bien apprécié la présence du bouton de démarrage placé sur la console centrale, c’est facile à repérer et d’utilisation.

Les sièges avant ne sont pas aussi fermes qu’à une certaine époque, mais offrent quand même un bon support latéral et se révèlent confortables dans le cadre de longues randonnées. Par contre, même après plusieurs essais routiers de différents modèles Volkswagen, il me faut toujours un certain temps afin de m’habituer à la commande des essuie-glaces avant et arrière. C’est simple lorsqu’on a compris le fonctionnement, mais mon cerveau obtus prend un malin plaisir à tout oublier.

Un choix très simple

Le Tiguan est proposé en différentes variantes permettant de se payer plus ou moins de luxe selon votre choix. Cependant, les acheteurs n’auront pas de problème à choisir la motorisation, puisque seul moteur est offert. Il s’agit d’un quatre cylindres 2,0 l turbo compressé produisant 184 chevaux et un couple de 221 livres pieds. Il est associé à une boîte automatique à huit rapports. Le modèle qui nous avait été confié était également doté de la transmission intégrale 4Motion, de série sur tous les modèles sauf la version de base.

Plusieurs essayeurs ont mentionné dans leur texte que ce moteur pourrait être plus nerveux, offrir un meilleur rendement et en plus être moins gourmand en hydrocarbure. C’est vrai que si on lui ajoutait une vingtaine de chevaux, personne ne s’en plaindrait. Cependant, ce moteur m’impressionne puisqu’il répond toujours au bon moment à la sollicitation de l’accélérateur. Les accélérations départ arrêté ne sont pas époustouflantes puisqu’il faut un peu moins de 10 secondes pour réaliser la chose. Cependant, chaque fois que j’effectue ce test, je me demande dans un sens à quoi ça sert puisque je n’ai pratiquement jamais vu personne effectuer une telle accélération sur la voie publique dans le cadre de la conduite quotidienne. Le plus important, c’est surtout l’accélération de 80 km/h à 120 km/h, ce qui est une donnée nettement plus utile dans la conduite quotidienne. C’est ce qui est le plus important lorsqu’on veut doubler par exemple. Et 6,7 secondes pour cet exercice, ce n’est quand même pas trop mal.

Pour apprécier cette motorisation, il faut adopter une conduite toute en douceur avec des accélérations progressives, une gestion de la pédale d’accélération sans brutalité et c’est comme cela qu’on apprécie ce moteur qui est fort bien adapté. Si vous conduisez comme si vous étiez un participant à un rallye international, ce n’est pas fait pour vous.

La boîte de vitesses s’adaptait aussi parfaitement aux prestations du moteur, pour autant que l’on conduise en harmonie avec les caractéristiques de performance de cette motorisation. Une discussion avec un ingénieur de cette marque à qui on reprochait cette transmission qui semble parfois hésiter nous avait répondu que si on éprouvait des difficultés avec cette transmission, c’est que notre style de conduite n’était pas très impressionnant.

Enfin l’hiver !

Lorsque j'ai constaté que la voiture était recouverte de neige, tout comme la chaussée, ce n'était pas le temps de tergiverser. C’était l’occasion parfaite d’aller faire un tour sur les routes avant que le recouvrement neigeux disparaisse suite aux attaques des déneigeuses, du sel de déglaçage et tout simplement du trafic des automobiles. Sur un parcours de quelques dizaines de kilomètres, empruntant des routes secondaires enneigées ou partiellement glacées, le système4Motion n’a pas failli à la tâche. Cependant, en optant pour mode de conduite neige, j’ai rapidement découvert que les sollicitations de l’accélérateur étaient moins rapides, ce qui permet d’avoir une meilleure adhérence sur la neige, mais qui peut nous surprendre en certaines circonstances alors que les accélérations sont moins rapides. Parmi les autres modes pouvant être sélectionnés, il y avait celui de pavés secs, de conduite hors route et de conduite hors route à réglage individuel.

En conduite de tous les jours, il est important de prendre note qu’on n’est pas au volant d’une Golf plus pratique et plus spacieuse. Cependant, quand on connaît la rigueur intellectuelle des ingénieurs allemands, on doit conclure qu’ils ont concocté un véhicule de caractère pratique, doté d’une tenue de route sans surprise et capable de se prêter à de multiples situations. Il faut souligner que notre véhicule d’essai proposait le système iQ. Drive qui est un amalgame de différents systèmes qui s’intègrent sous un même vocable. Ils varient selon les modèles, mais il propose un détecteur de présence latérale, un régulateur de vitesse adaptatif, un détecteur de présence latérale de véhicules et plusieurs autres éléments semblables. Éventuellement, on pourra également y ajouter la conduite autonome.

Il est vrai que Volkswagen ne fait pas toujours les choses comme les autres, mais à l’usage, on se rend compte que ses ingénieurs et stylistes ont souvent de meilleures solutions que plusieurs éléments de la concurrence. Et cette approche semble partagée par de nombreux acheteurs, puisque le Tiguan figure parmi les modèles les plus vendus chez nos voisins du Sud. Mais enfin, il semble que le monde automobile se divise en deux. Il y a ceux qui sont des inconditionnels de cette marque et les autres qui ne peuvent pas comprendre pourquoi on fait les choses de cette façon. À vous de déterminer dans quel clan vous vous situez.