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Volkwagen Passat GT

par Éric Descarries

13 juin 2018

Texte et photos : Éric Descarries

Il y a tellement de Volkswagen Passat sur la route que plus personne ou presque ne se retourne à leur passage. Alors pourquoi le constructeur allemand a-t-il tenu à en créer une version GT pour 2018?

Au départ, il faut spécifier que les plus récentes Passat que nous voyons sur nos routes ont été créées pour le marché nord-américain. Et elles sont construites à Chattanooga au Tennessee. Le problème est justement là! Non, ce n’est pas un problème de qualité de construction ou de finition. C’est que Volkswagen a trop concentré sa production dans le segment des berlines intermédiaires, le segment qui régnait sur les autres à l’époque où VW a débuté la construction de cette auto aux États-Unis. Malheureusement, ce même segment est en pente descendante. Les ventes sont en chute libre alors que celles des VUS de tous gabarits grimpent en flèche! Volkswagen le sait lui-même puisque les ventes de ses Atlas et Tiguan dépassent celles de ses voitures, la Passat incluse! Alors, pour attirer les acheteurs qui restent du domaine des berlines intermédiaires, ses administrateurs nord-américains ont décidé de varier un peu la lignée et ils nous présentent la Passat GT, la même voiture qui a récemment été retouchée, mais qui, avec la GT, propose le plus gros moteur V6 du constructeur.

La GT est donc reconnaissable à sa calandre peinte en noir avec contour rouge à la GTI, son toit peint en noir, ses phares et feux à DEL, ses ornementations et accessoires imitant la fibre de carbone, ses nouvelles jantes Tornado de 19 pouces et à sa suspension légèrement abaissée. Les ressorts et les amortisseurs ont été revus pour plus de fermeté tandis que les échappements ont été refaits pour une sonorité plus « sportive ». La voiture sort d’usine de pneus Continental ContiProContact de taille basse.

L’intérieur de la Passat a également subi un traitement à la GTI avec une finition aluminium et noire (du style fibre de carbone), une sellerie aussi « sportive », mais pas en cuir et un style plus réservé que celui des versions luxueuses de la marque. Seul le siège du conducteur a des ajustements électriques (les deux sièges d’avant sont chauffants). Autrement, vous y reconnaîtrez l’aménagement intérieur typique des Passat incluant un espace généreux tant à l’arrière qu’à l’avant. Le coffre est toujours aussi grand ce qui est intéressant si vous voulez entreprendre de longs voyages avec cette auto.

Cependant, si vous vous attendez à des performances étincelantes de la Passat GT, il faudra repasser. Les 280 chevaux et 256 li-pi de couple de son V6 de 3,6 litres sont suffisants pour faire passer l’auto de 0 à 100 km/h en quelque sept secondes et les reprises sont rassurantes, mais il n’y a rien là pour « écrire à sa mère »! Si vous êtes intéressés à cette voiture, vous allez apprécier sa tenue de route et son confort (ses pneus Continental ContiProContact y sont pour quelque chose) alors que son freinage suffit largement à la tâche, mais la direction est plus tendre que prévu. En ce qui a trait à la consommation, j’ai obtenu une moyenne de 9,5 l/100 km avec un partage égal de conduite en ville et sur autoroute. Conduire la Passat GT est aussi intéressant que… conduire une Passat.

Ce qui distingue la GT des autres Passat, ce n’est pas que son apparence extérieure plus « racée », mais aussi la possibilité de conduire une Passat avec un plus puissant V6 à un prix plus abordable que dans le passé. En effet, ma Passat GT Comfortline affichait un prix de base de 33 795 $, mais avec les options et les frais de la (si stupide) taxe d’accise pour la climatisation (une taxe instituée au milieu des années soixante-dix alors que les gros V8 de l’époque devaient entraîner un compresseur à six cylindres pour le climatiseur qui volait cinq à six chevaux et exigeait plus de carburant alors qu’aujourd’hui, le compresseur est si petit et parfois même électrique que cette taxe n’a plus sa raison d’être) en plus du transport et la préparation, le prix final en était de 36 515 $.

Par contre, ce que je n’ai pas aimé de cette auto, ce furent d’abord les vibrations du V6 à son lancement, des vibrations qui s’estompaient en quelques secondes alors que le ralenti prenait son régime normal et surtout les hésitations de la boîte automatique DSG à double embrayage qui émettait aussi des vibrations à l’accélération à basse vitesse et au moment final du ralentissement au freinage. Ce genre de problème a déjà été la plainte de plusieurs automobilistes de voitures « américaines » équipées d’une telle boîte alors que plusieurs amateurs de Volkswagen m’obstinaient que ça ne se produisait pas sur leur Volks. J’ai des nouvelles pour eux, ça existe aussi sur les VW.

La Passat demeure une voiture intéressante à posséder et à conduire. Mais la mode pour les berlines intermédiaires se meurt et je ne crois pas que faire croire que la Passat soit une voiture de performance n’aide la cause, pas plus que les (malgré tout) intéressantes Ford Fusion Sport V6 ou Toyota Camry XSE V6….