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Les 10 pires véhicules que j’ai conduits

Par Denis Duquet

1 septembre 2019

Il arrive souvent que les gens me demandent quelles sont les voitures ou la voiture qui m’a le plus impressionné. Toutefois, il arrive assez peu souvent qu’on me demande quelles sont les pires voitures que j’ai essayées.

J’ai donc puisé dans mes souvenirs pour dresser une liste des véhicules dont l’expérience de conduite m’a laissé un profond souvenir, mais pas pour les bonnes raisons. Je me suis limité à des automobiles dont j’ai fait l’essai au Québec. Ce qui exclut la Trabant que j’ai eu l’opportunité, je ne parlerai pas de chance, de piloter pendant une cinquantaine de kilomètres lors d’un voyage en Allemagne immédiatement après la chute du mur de Berlin.

C’est toute une expérience de conduire une voiture propulsée par un moteur de 25 chevaux et dont le réservoir de carburant est placé au-dessus du moteur puisque l’alimentation en carburant s’effectue par gravité, comme sur une moto. La qualité est plus que mauvaise tandis que la carrosserie en fibrocellulose n’a jamais été conçue pour ne résister à aucun impact.

Mais revenons au Québec et voici en ordre croissant vers la médiocrité, les 10 pires automobiles qu’il m’a été donné d’essayer.

10- Chevrolet Chevette

Cette version nord-américaine de l’Opel Kadet était considérée par plusieurs journalistes automobiles comme étant l’anti-voiture. En effet, ses freins étaient quasiment symboliques et si on appuyait fortement sur la pédale de freins de façon répétée, il fallait vraiment planifier le prochain arrêt. Sa tenue de route était quelconque tandis que le confort de l’habitacle n’était pas non plus son point fort.

Il faut souligner que cette berline germano-américaine était d’une fiabilité à toute épreuve et ses propriétaires, souvent des étudiants, pouvaient accumuler les kilomètres sans problème. On a même commercialisé une version à moteur diesel qui était increvable.

09- Subaru Justy

Même les constructeurs japonais les plus respectés ont droit à l’erreur. Cette sous-compacte était propulsée par un moteur vertical trois cylindres, contrairement à la politique quasiment immuable de ce constructeur de motoriser des véhicules avec le moteur à cylindres horizontaux. La silhouette n’était pas nécessairement d’une rare élégance, la tenue de route était quelconque et ce modèle pouvait être commandé avec une boîte automatique à rapports continuellement variables. Contentons-nous de dire que cette technologie en était à ses premiers balbutiements.

08- Chrysler Impérial

Ce modèle a déjà été le plus prestigieux de la gamme Chrysler. C’était le nec plus ultra de ce que l’on pouvait offrir à l’époque. Ses performances, son équipement et son stylisme le plaçaient théoriquement au même niveau que les Cadillac et les Lincoln. Après avoir sauvé Chrysler de la faillite, Lee Iacocca a décidé de remettre ce modèle au goût du jour dans les années 80. Basé sur une plate-forme « Premium » de voitures K, le résultat était désolant aussi bien au chapitre de la tenue de route, des performances et même de la finition. Ce n’est pas en mettant des tapis plus épais et des sièges en cuir n’offrant aucun support latéral sans oublier un équipement tout compris qu’on pouvait convaincre les acheteurs, même les plus vendus à la marque. Il y avait même une version Frank Sinatra de couleur bleu poudre et comprenant un coffret de cassettes huit pistes de ses plus grands succès.

07- Chrysler TC by Maserati

Alors que les voitures K et les fourgonnettes Dodge et Plymouth se vendaient fort bien, Lido Iacocca voulait rehausser le prestige de la marque Chrysler en s’associant avec Maserati, un constructeur italien alors agonisant faisant partie du groupe DeTomaso.

On a utilisé une plate-forme raccourcie de la Daytona et originalement placé sous le capot un moteur turbo 2,2 litres provenant de chez Chrysler, plusieurs composantes sont originaires d’Europe. Lors des deux dernières années de production, on a tenté d’améliorer les choses avec un moteur V6 3,0 litres de Mitsubishi, mais moins puissant.

Ce fut un échec complet. Non seulement la voiture n’avait pas une silhouette élégante, mais la qualité d’assemblage était décevante, tandis que le comportement routier n’avait rien de très prestigieux.

06- Hyundai S-Coupe

À la fin des années 80, Hyundai a commercialisé au Canada un coupé prétendument sportif ciblant les jeunes acheteurs. Sa silhouette était élégante pour l’époque ce qui lui a permis de connaître un certain succès, surtout en raison de son prix abordable. Cependant, pour la première fois de ma carrière, j’ai pu constater la flexion du châssis dans les virages tant le manque de rigidité était présent. L’agrément de conduite était nul, le moteur de catégorie agricole et la tenue de route aléatoire, ce qui explique sa présence dans mon palmarès des voitures à oublier.

05- Skoda GLS 120

Vers la fin des années 80, quelqu’un a décidé d’importer la marque Skoda au Canada. Il ne faut pas confondre avec la marque actuelle qui est passée dans le giron de Volkswagen et qui produit excellente voiture. La GRS 120 était une berline à moteur arrière, propulsion arrière tandis que sous le capot on retrouvait l’espace pour les bagages. Certains parlaient d’une berline similaire à la Porsche 911, mais plus pratique qui plus économique à l’achat. Oh yeah ?

La carrosserie n’avait rien de très particulier sinon que c’était passablement rétro. Détail cocasse, la voiture était livrée avec un trousseau de clés avec une clé pour la portière, une pour le capot arrière, une autre pour le capot avant et il y en avait même une autre pour le coffre à gants. Avec un moteur de 1,2 litre et une tenue de route portant à croire que les amortisseurs avaient été remplacés par des bandes élastiques, il ne fallait pas trop s’exciter à son volant. La carrière de Skoda au Canada n’a pas duré longtemps et on sait pourquoi.

04- Yugo

Cette sous-compacte produite en Yougoslavie a soulevé bien des discussions. On la comparait, au chapitre du prix du moins, à la Lada soviétique qui était déjà sur notre marché. La silhouette n’était pas originale, mais quand même une certaine élégance puisqu’il s’agissait d’une copie de la Fiat 126. Je ne vous expliquerai pas les troubles politiques et militaires qui ont secoué ce pays, mais cela a contribué à la disparition de ce modèle qui était d’une finition atroce, souffrait d’un moteur sous performant et qui était ultrasensible au vent latéral. D’ailleurs, aux États-Unis, une femme a vu sa Yugo emportée par le vent et sauter par-dessus le parapet du pont Liberty qui relie Windsor à Détroit. Inutile d’en dire plus.

03- Dacia

Il s’agit d’une Renault 12 produite sous licence par Dacia en Roumanie. D’ailleurs, les vitres étaient fournies par la régie et on voyait l’écusson Renault. Les vendeurs se contentaient alors de dire : « Vous voyez, c’est une Renault roumaine à prix d’aubaine. ». Rien à voir avec la Renault 12 authentique. La finition était misérable, la fiabilité à faire peur et toute velléité de conduire ce modèle au-delà des limites de vitesse affichée était quasiment suicidaire.

02- Lada

Il faut se souvenir que la Lada était une Fiat 124 produite à l’usine de Togliatti en URSS. Usine construite par Fiat. Apparemment, lorsque les Italiens géraient l’usine, la qualité n’était pas trop mauvaise et la voiture, bien que rustique, se vendait assez bien dans les pays scandinaves entre autres. Une fois les soviets en charge de l’usine, la qualité et la fiabilité ont dégringolé. Lorsque tout fonctionnait, la voiture n’était pas trop mauvaise, probablement meilleure qu’une Dacia ou une Yugo.

Mais la fiabilité était effarante, le système électrique quasiment symbolique et même les batteries gelaient en hiver. À tel point que les banques ne voulaient pas financer ce véhicule et les compagnies d’assurances l’assurer.

01- Citroën Axel-Dacia Olcit

Cette berline aux allures assez particulières n’a jamais été commercialisée au Canada et c’est tant mieux. Cependant, j’ai eu l’opportunité d’en faire l’essai au Québec. Il s’agissait à l’origine d’un projet entre Citroën et Dacia qui ont fondé la compagnie Olcit pour produire une voiture à moteur refroidi à l’air et dont la vocation serait essentiellement de servir de véhicules à vocation commerciale.

La qualité est atroce, l’insonorisation plus que perfectible et après avoir effectué mon essai de vitesse maximale, 160 km/h, le représentant de la compagnie m’a appelé pour me dire de ne pas dépasser 100 km/h km à son volant car il y avait risque d’éclatement des pneumatiques de fabrication roumaine et en plus le véhicule risquait de s’envoler.

Difficile de faire pire.