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Chevrolet Blazer : Oublions le passé

Texte : Denis Duquet

30 mai 2019

Le présent est beaucoup mieux

Dans les années 70, le Chevrolet Blazer était tellement populaire, que lorsqu’on voulait parler d’un véhicule 4X4, on disait qu’une personne était propriétaire d’un Blazer. Un peu comme lorsqu’on parle de Frigidaire ou de Kleenex, ce modèle était devenu synonyme de toute une catégorie. La même chose aujourd’hui lorsqu’on désigne une tablette électronique par le terme iPad.

Comme ce fut le cas pour certains autres modèles, GM a décidé d’utiliser à nouveau une identification qui fut utilisée avec succès par le passé. Cette politique n’a pas toujours donné des résultats convaincants. Mais, suite à un essai routier de quelque 300 km, je suis en mesure de vous informer que ce nouveau VUS intermédiaire possède toutes les qualités voulues pour connaître du succès.

Précisons qu’il vient s’insérer entre les modèles Equinox et Traverse tandis que le Trax est le modèle sous compact de la marque au nœud papillon.

Le look Marcel ! Le look !

Il semble que ce nouveau venu fasse l’unanimité quant à l’élégance de sa silhouette. Il est vrai qu’on peut lui reprocher une certaine ressemblance avec le pilier C du Nissan Murano, mais il y a suffisamment de différences pour que les deux ne soient pas identiques. La section avant est très réussie et elle ressemble presque davantage à celle d’une berline que d’un VUS.

Il faut souligner que les feux de route sont placés très bas sur le pare-chocs, dans des nacelles qui accueillent généralement les phares antibrouillard. Compte tenu de la présence très basse des feux de route, les phares antibrouillard ont été jugés non nécessaires. Par contre, en partie supérieure, on note les feux de position et les feux de circulation de jour.

La silhouette n’est pas tarabiscotée. On a placé des éléments clés aux bons endroits pour donner un coup d’œil très réussi. Et les stylistes ont également eu le crayon très juste dans l’habitacle. Les buses de ventilation circulaires sont la première chose que l’on remarque en prenant place à bord. Détail à souligner, ces buses servent également à ajuster la température dans l’habitacle en tournant le cercle extérieur. Un bouton de commande au centre permet de gérer le flot d’air.

Les commandes sont bien disposées, faciles à détecter et le bouton servant à actionner le volant chauffant est placé sur le rayon gauche du volant, donc facile d’accès. Les sièges avant sont confortables, le cuir était perforé sur mes modèles d’essai, des versions RS et Premier. Les places arrière sont très généreuses pour la catégorie et cette banquette se déplace longitudinalement afin de mieux gérer le confort des occupants et modifie l’espace de chargement.

Le hayon arrière peut s’actionner en plaçant le pied sur le nœud papillon Chevrolet projeté au sol. Cette soute à bagages de bonnes dimensions est dotée d’un système de retenue des objets qui s’avère très pratique et qu’on peut enlever lorsque l’occasion se fait sentir.

Domination du V6

En théorie, le catalogue du Blazer propose deux moteurs et ceux-ci sont associés à une boîte automatique à neuf rapports. Le premier est un 4 cylindres de 2,5 litres produisant 193 chevaux. Il n’est offert qu’avec les roues avant motrices et sa capacité de remorquage est de 1500 livres. Sa consommation moyenne, selon le constructeur, est de 9,9 l/100 km.

Seule la version d’entrée de gamme propose ce moteur, tous les autres sont équipés du V6 3,6 litres. Il produit 308 chevaux et comme il s’agit de la seconde génération de ce V6, il est maintenant doté des systèmes de désactivation des cylindres et du système arrêt-départ. En plus, sa capacité de remorquage est de 4500 livres. Quant à sa consommation de carburant, elle est de 11,3 l/100 km en mode transmission intégrale.

À ce chapitre, comme sur certains autres modèles, les ingénieurs de Chevrolet ont donné au pilote la possibilité de choisir entre le mode deux roues motrices ou quatre roues motrices. Un bouton de commande placé sur la console centrale permet de passer d’un mode à l’autre.

En plus, on retrouve les modes Sport, Conduite hors route et enfin un mode Remorquage. Lors de mon essai, j’ai noté un certain délai pour passer d’un mode à l’autre.

Comme c’est le cas pour la catégorie, les suspensions avant et arrière sont indépendantes. À l’avant, on retrouve des jambes de force MacPherson et à l’arrière, une unité à liens multiples dotée d’amortisseurs de grande capacité.

Presque une automobile

De nos jours, les VUS sont devenus tellement raffinés et sophistiqués que les sensations de conduite et leur comportement routier se rapprochent de plus en plus d’une berline. Et le Blazer ne fait pas exception à cette règle.

Au contraire, il est probablement le modèle qui s’apparente le plus au comportement routier d’une auto et la version RS est la plus agréable à conduire en raison d’une direction un peu plus directe et d’une suspension plus rigide que la version Premier, également mise à l’essai, qui se veut plus confortable et plus luxueuse. Personnellement, la version RS serait mon choix.

Le moteur V6 se fait remarquer par sa douceur et sa linéarité. La transmission automatique à neuf rapports ne fait nullement sentir sa présence et les passages des rapports s’effectuent sans à-coups. La position de conduite est bonne tandis que les sièges sont confortables, mais leur support latéral pourrait être un peu mieux. Par contre, pas besoin de modifier ses réglages pour accommoder les passagers arrière, ceux-ci ont amplement d’espace.

Les performances ne sont pas à dédaigner puisque ce moteur V6 permet d’atteindre 100 km/h départ arrêté en 6,4 secondes, ce qui est mieux que nécessaire. De plus, il m’a été possible d’effectuer le 80-120 km/h en 4,6 secondes.

Le parcours emprunté proposait différents types de surfaces allant d’un asphalte lisse comme un billard, à une route asphaltée parsemée de trous et de bosses sans oublier une section en terre battue.

Même lorsque la chaussée était en mauvais état, la suspension s’est révélée confortable et les virages, peu importe s’ils étaient serrés ou pas, n’ont représenté aucune difficulté. Par ailleurs, on retrouve un rétroviseur intérieur qui affiche les images d’une caméra arrière. Ceci permet d’avoir un angle de vision plus large, et puisqu’il s’agit de la seconde génération de cet accessoire, il est possible de régler l’intensité lumineuse et l’angle de vue de la caméra. Cela demande un peu d’adaptation, mais en fin de compte, c’est un progrès puisque la vision est plus grande. Et si cela ne vous intéresse pas, il est très facile de retourner à un rétroviseur conventionnel.

Et pour vérifier l’efficacité de freinage, le parcours nous a amené à la côte Des Éboulements, tristement célèbre en raison de l’accident d’autobus survenu en 1997 et qui a coûté la vie à 43 résidents de Saint-Bernard de Beauce. Même si on avait eu une remorque de 4500 livres à l’arrière de notre véhicule, le freinage n’aurait eu aucune difficulté à maîtriser cette impressionnante descente.

Dans le peloton de tête

Il est difficile de pouvoir comparer cette nouvelle génération du Blazer avec ses principaux concurrents faute de pouvoir les comparer côte à côte. Mais il est certain que ce nouveau venu propose suffisamment de variations de prix, de contenu et de performance pour être en mesure de se retrouver dans le peloton de tête.

À titre d’exemple, plusieurs publications l’ont déjà comparé au nouveau Honda Passeport et ont donné la palme au Chevrolet en raison d’un caractère plus relevé. Sans pour autant déclasser le Honda.

Le Blazer est offert en six versions dont le prix varie de 32 500$ à 48 000$, ce qui donne l’embarras du choix. Mais si on avait développé une version hybride rechargeable ou 100 % électrique, ce serait encore mieux.