Revenir au site

Geneva International Motor Show. Un incontournable !

par Denis Duquet

6 mars 2019

Plusieurs salons automobiles de calibre international ont connu des moments difficiles au cours des derniers mois, alors que plusieurs constructeurs, et parmi les plus importants, ont décidé de boycotter ces événements. C’est ainsi que les salons de Paris, Détroit et même Francfort ont vu plusieurs constructeurs automobiles manquer à l’appel. Curieusement, à part Jaguar et Land Rover–Range Rover, toutes les grandes pointures du monde automobile sont présentes à Genève.

Cette fidélité s’explique en grande partie par le fait que l’événement helvétique est le plus international du lot. Comme la Suisse est un pays neutre et où l’on ne produit pas de voitures, les constructeurs se sentent plus à l’aise de s’y présenter. Contrairement à celui de Paris par exemple alors que les grandes marques françaises dominent la scène et il en est de même pour les constructeurs allemands à Francfort et bien entendu les constructeurs japonais à Tokyo.

Somme toute, pour présenter des modèles destinés à une vocation internationale, européenne et même nord-américaine, c’est l’endroit idéal pour dévoiler les plus importantes nouveautés de l’année.

De plus, je dois avouer qu’en tant que journaliste, c’est le plus intéressant à tous points de vue. Il y a bien entendu la quantité impressionnante de premières mondiales et européennes, plus de 150, mais on retrouve également de petits constructeurs qui profitent de la configuration du plancher d’exposition de Palexpo pour y dévoiler leurs dernières créations. Souvent, il s’agit d’un artisan qui produit un ou deux prototypes par année et qui vient exhiber le fruit de ses labeurs au plus international des salons.

Il faut expliquer que ce centre d’exposition appelée Palexpo est constitué d’une immense salle d’exposition, 106 000 m2 ou 348 000 p2, ce qui donne beaucoup de facilité aux organisateurs pour disposer les constructeurs de façon efficace et sans qu’on se sente étouffé comme c’est le cas dans certains autres centres d’exhibition. Il faut souligner que chaque année, les grands constructeurs se retrouvent pratiquement toujours au même endroit. Par exemple, lorsqu’on pénètre dans la salle principale, on retrouve à sa gauche le stand Toyota suivi de celui de Lexus tandis qu’à l’autre côté on retrouve Nissan avec Honda comme alors que Renault se retrouve au début de l’allée centrale. Et par la suite, c’est l’enfilade des kiosques et des différents modèles avec les constructeurs allemands à l’extrémité opposée avec Mercedes-Benz au fond et BMW à sa droite.

Une autre caractéristique assez particulière de cet événement est la présence d’une mezzanine passablement vaste, en fait presque aussi grande que le plancher principal du Salon de l’auto de Montréal, et qui regroupe généralement les marques appartenant au groupe Volkswagen qui se suivent côte à côte tandis qu’au milieu de cette aire d’exposition, plusieurs petits espaces permettent à des constructeurs et des tuners dits d’y exhiber leurs produits.

Pas le plus achalandé

Plusieurs salons automobiles de réputation internationale sont nettement plus achalandés que l’événement genevois. L’une des raisons bien évidentes, c’est qu’il s’agit d’un petit pays dont la population est nettement plus limitée qu’aux États-Unis, en France ou en Allemagne. Par contre, il est excessivement facile d’y accéder. En effet, une gare ferroviaire, un aéroport international et les transports en commun genevois permettent avec grande facilité d’accéder à cet événement. En fait, les autobus municipaux nous déposent carrément à la porte principale. Tandis que ceux qui ont utilisé le train ou l’avion doivent effectuer une marche d’une dizaine de minutes pour arriver au salon.

Assez cher la vie !

À une certaine époque, le Salon de l’auto de Genève était tout aussi important qu’aujourd’hui en fait d’événements médiatiques, mais le nombre de journalistes était bien moins important qu’aujourd’hui. La raison : les pays du bloc de l’Est étaient encore sous la tutelle de l’Union soviétique et les déplacements vers l’étranger étaient plutôt limités. Mais dès que le mur de Berlin suivi de la chute de l’URSS se sont produits, c’est une horde de journalistes des pays de l’Est qui se sont présentés à Genève.

Cet achalandage ainsi que regain de popularité générale de cet événement ont fait grimper les prix des chambres d’hôtel de façon assez spectaculaire. Les journalistes qui ne bénéficient pas une invitation d’un constructeur doivent se rabattre sur des hôtels à prix plus abordables qui sont situés à l’extérieur de la ville et généralement en France dans des villes comme Annemasse, Thonon-les-Bains et même Évian. C’est plus économique de faire de la sorte et de louer une auto pour se déplacer que de demeurer dans la ville.

Pour donner un exemple, il y a une quinzaine d’années, une chambre à cinq minutes de la gare Cornavin coûtait moins de 100 fr. par soir, aujourd’hui le prix est facilement plus du double tandis que le franc suisse qui était à valeur égale avec le dollar canadien est maintenant plus onéreux que l’euro face à notre dollar canadien.

Malgré quelques réticences, cela n’empêche pas le Salon de l’automobile de Genève d’être non seulement le plus intéressant pour le grand public, mais pratiquement un incontournable pour les constructeurs de tous les continents.