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Jeep Wrangler. Plus raffiné, mais toujours costaud

par Denis Duquet

24 mars 2019

Au fil des années, le Jeep Wrangler a toujours bénéficié d’une réputation très enviable en conduite hors route, mais les compliments se faisaient plus rares au chapitre du confort, de l’agrément de conduite et de la finition. Pendant des années, ce véhicule était destiné à un usage rustique, et sa conception et sa fabrication l’étaient également. En effet, la planche de bord était très dépouillée, le confort des sièges avant et surtout arrière presque symbolique tandis que la qualité de l’assemblage n’était pas impeccable. On semblait avoir mis tous les éléments positifs dans une conduite hors route à nulle autre pareil.

Au fil des dernières années, on a pu noter une amélioration à tous les points de vue. De plus, l’arrivée du nouveau châssis « Unlimited » s’est révélée une composante grandement améliorée, ayant une influence aussi bien sur le confort que le comportement routier.

Toutefois, chez Jeep, on ne s’est pas arrêté à cette étape. L’an dernier, on a dévoilé une nouvelle génération du Wrangler, améliorée à tous les chapitres. En fait, on a conservé l’ADN des modèles précédents, mais on a réussi à hausser le raffinement si bien sur le plan esthétique que mécanique.

Mais avant d’aller plus loin, il faut également souligner que leur caractère initial de ce modèle qui est destiné à une conduite hors route très poussée n’a pas changé. Ce qui signifie que les longues randonnées sur les autoroutes, la conduite à grande vitesse sur des routes sinueuses ainsi qu’un comportement routier sportif ne font pas partie de l’équation. Le Wrangler est une bête de sentiers intimidants, et certainement pas un véhicule de grand tourisme.

Silhouette raffinée

Les premiers exemplaires de ce tout-terrain au cours des années 50 et 60 semblaient avoir été taillés au couteau. Et cela s’est propagé au fil des années suivantes et la version actuelle ne déroge pas à ces critères. Les parois sont ultra plates, le pare-brise pratiquement vertical tandis que la grille de calandre avec ses sept fentes verticales est presque à un angle de 90 degrés. En fait, sans ces éléments visuels, un Wrangler ne serait pas un Wrangler. Et cela exige également des charnières de portière en relief puisqu’il est possible d’enlever les portières. Et bien entendu, on retrouve les taquets retenant le capot.

Malgré tout, les stylistes ont réussi à assouplir ses formes à l’aide de quelques éléments plus arrondis, même si cela est relativement subtil. De plus, les modèles les plus huppés, dont le Sahara qui est l’objet de cet essai, possèdent des phares de route dotée d’une lentille centrale qui est en quelque sorte la signature visuelle de ce véhicule.

De plus, même si le tableau de bord est plus rustique que celui d’une automobile, la présentation est plus sophistiquée qu’auparavant, la disposition des commandes plus instinctive tandis que le volant semble emprunté à une berline. Il faut souligner la présence de poignées de maintien sur les piliers A et également en face du passager, juste au-dessus du coffre à gants.

La finition beaucoup est beaucoup moins rustique que sur la version précédente tandis que le système d’info divertissement est simple d’utilisation et efficace.

Toujours spécialisé

Avec cette apparente sophistication esthétique, on pourrait conclure que les ingénieurs et stylistes se sont donné le mot pour conserver l’allure traditionnelle du véhicule tout en amoindrissant ses qualités hors route pour améliorer le confort et la tenue de route. Il est vrai que le confort de la suspension a progressé, que l’insonorisation est meilleure et que la direction a moins le vague à l’âme que précédemment. Mais on n’a pas dérogé de la vocation initiale de ce VUS. On retrouve donc des suspensions avant et arrière à essieu rigide, toujours la meilleure solution pour la conduite hors route, tandis que la direction assistée est à bille. Ce type de direction offre une rétroaction moindre dans le volant, mais il est nettement plus en mesure d’offrir de bonnes performances en conduite hors route.

Notre véhicule d’essai était propulsé par l’incontournable moteur V6 3,6 litres Pentastar d’une puissance de 285 chevaux et un couple de 260 lb-pi. Il était couplé dans le cas qui nous concerne à une boîte automatique à huit rapports. Il est également possible de prendre livraison de ce modèle avec une boîte manuelle à six rapports qui, en fait, est de série. Toujours offert de série, le rouage intégral Command-Trac à prise temporaire a été remplacé sur notre version d’essai par le système Selec-Trac qui permet de rouler en mode « 4x4 Auto » et ce peu importe les conditions de la chaussée. Bien entendu, un mode démultiplié fait partie de ce système.

Un outil efficace

Bien qu’il soit plus sophistiqué que précédemment, le Wrangler demeure un véhicule spécialisé, essentiellement destiné à la conduite hors route et en mesure de maîtriser des sentiers qui seraient impraticables à la grande majorité de ses concurrents. Pour ce faire, on fait appel à des essieux rigides qui, naturellement, offrent un confort moindre que si c’était des suspensions indépendantes. De plus, la capacité de pouvoir enlever les portières et le toit n’est pas la recette idéale pour insonoriser l’habitacle. Si vous désirez rouler pendant des centaines de kilomètres sur l’autoroute au volant de ce véhicule, il se peut que votre tolérance à l’inconfort soit sollicitée. Mais, ce n’est pas dramatique non plus et des randonnées de peu plus de deux heures sont quand même tolérables.

C’est cependant lorsque la route se transforme en sentier et que le sentier se transforme en voie quasiment impraticable que le Jeep Wrangler fait preuve d’une grande maîtrise et permet d’affronter des obstacles qui semblaient insurmontables au premier coup d’œil. La combinaison de la transmission automatique et du moteur V6 associé au rouage 4X4 permet de maîtriser rocaille, pavé boueux et promontoire rocheux en toute sérénité.

Notre essai s’est déroulé par temps relativement froid, et la consommation observée a été de 13,1l/100 km. Les acheteurs qui opteront pour le quatre cylindres pourront bénéficier d’une réduction de cette consommation. Par contre, la boîte manuelle n’est pas offerte avec ce moteur.

Ce Wrangler Unlimited a donc gagné en raffinement sans perdre ses qualités initiales. Toutefois, il ne faut pas uniquement s’attacher au caractère romantique de baroudeur, mais bien connaître les tenants et aboutissants d’une telle acquisition. Si seule sa silhouette légendaire vous attire, il se peut que ses caractéristiques spécialisées ne soient pas à la hauteur de vos attentes.

Pourquoi acheter : un incontournable pour les amateurs de chasse et de pêche.

Incertain : ne pas considérer si vous appréciez votre confort et une conduite sportive.