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Kia Soul EV

Voiture urbaine mondiale de l’année !

Photos : Kia Canada- Denis Duquet

14 octobre 2020

Il y a quelques mois, je vous ai rapporté les conclusions de mon essai de la Soul GT et celles-ci avaient été fort positives. Dernier rescapé des modèles aux formes cubiques puisque le Honda Element, le Nissan Cube ainsi que les Scion xB et xD ne sont plus sur le marché. Pourtant, au tout début, plusieurs se faisaient un point d’honneur de souligner que cette petite coréenne aux formes relativement étranges ne ferait pas long feu. Rien de plus faux ! L’édition 2020 a été sérieusement renouvelée tout comme le modèle à propulsion électrique, et c’est ce dernier qui a été élu « Voiture mondiale urbaine de l’année », rien de moins.

C’est justement cette version que nous avons mise à l’essai. Précisons que le Soul EV est offert en deux versions. Le Premium a une autonomie de 248 km et une puissance de 134 chevaux. Son prix est de 44 800 $. Il est également possible de commander le modèle Limited dont l’autonomie est de 383 kilomètres et sa puissance de 200 chevaux. Pour acquérir cette version mieux équipée et plus puissante en raison d’une batterie plus imposante, le prix affiché est de 53 805 $. C’est celle-ci que nous avons mise à l’essai.

Bien entendu, tout acheteur d’une Kia Soul EV bénéficie des subsides provincial et fédéral qui s’élèvent jusqu’à 13 000 $, ce qui n’est pas négligeable.

La section avant la distingue

Règle générale, qu’il s’agisse de la version à moteur thermique ou EV, la silhouette est généralement la même. Cependant, c’est la section avant qui démarque celle-ci de la première. En effet, comme on n’a pas besoin de grille de calandre pour laisser passer l’air, on a un important renflement à la section avant et c’est là où l’on retrouve la trappe accédant à la fiche de recharge. Placé tout à l’avant, c’est nettement plus pratique. Et, autre bonne idée, lorsqu’on soulève cette trappe, la fiche est éclairée, ce qui rend la tâche nettement plus facile de brancher le pistolet de recharge.

Bien entendu pour démarquer la version EV, les jantes ont un dessin différent.

Tenter de dessiner un cube sur quatre roues n’est pas une mince tâche, mais les stylistes ont rendu cette silhouette attachante à défaut d’être attrayante.

Juste ce qu’il faut

Comme c’est le cas pour la carrosserie, l’habitacle est pratiquement semblable à celui de la version à moteur à essence. Là encore, les stylistes ont réussi à proposer une allure originale, mais sans tomber dans l’excès. Et même si l’habitacle est de couleur noire, on ne s’y sent pas emprisonné grâce à de nombreuses touches qui mettent en relief certains éléments, comme les appliques dans les portières, les boutons de commande circulaires à chaque extrémité des rayons du volant et plusieurs touches originales. Il faut préciser que la version à motorisation électrique ne possède pas de levier de vitesse comme c’est le cas à avec le modèle à moteur à essence. Cette fois, on a fait appel à un gros bouton de commande placé en plein milieu de la console centrale. De gauche à droite, on passe de la marche arrière, au neutre et à la marche avant. Sur le dessus de ce gros bouton, on retrouve la commande qui permet de mettre la transmission en mode P pour « Park ».

Notre modèle d’essai était équipé de l’écran d’affichage optionnel de 10,5 pouces qui est intégré à la planche de bord. Dans l’ensemble, on s’y retrouve assez facilement, mais ce n’est pas nécessairement le cas de tous les systèmes de commande. De plus, on pourrait avoir choisi un mode de gestion un peu plus simple et plus instinctif. La voiture est équipée d’un affichage tête haute, système que j’apprécie de plus en plus au fil de mes essais. Cependant, pour effectuer le réglage de la hauteur de l’affichage, ce n’est pas évident puisqu’au lieu de se référer à l’écran central, il faut potasser le manuel du propriétaire pour s’y retrouver et celui-ci n’est pas tellement clair non plus. Après quelques recherches, j’ai découvert que ce réglage s’effectuait via le centre d’information situé dans la nacelle des cadrans indicateurs. Mais, en fin de compte, on s’y retrouve. De plus, on retrouve également l’éclairage d’ambiance que l’on peut gérer et qui permet de choisir entre différents coloris. Si ce genre de fantaisie créative n’est pas votre genre, on peut le désengager.

 

L’édition 2020 a connu une augmentation de ses dimensions puisque la longueur a progressé de 55 mm et l’empattement de 30 mm. Ces augmentations en dimensions peuvent paraître minimes, mais il n’en demeure pas moins que l’habitacle est suffisamment spacieux pour accueillir quatre adultes sans trop de problèmes et, aux places arrière, le dégagement pour les jambes est correct. De plus, le coffre à une capacité de 663 litres et 1735 litres une fois les sièges arrière rabattus. Ce qui ajoute à l’attrait de cette voiture en raison de son caractère pratique.

 

Il faut souligner également la présence, selon les modèles et options, d’un système audio Harman/Kardon de 640 W doté de 10 haut-parleurs et d’un caisson de graves. Ajoutons la climatisation à deux zones, un volant chauffant, les sièges avant chauffant et climatisé, des sièges arrière chauffants et un toit ouvrant. Nous sommes loin de la voiture économique.

100 % électrique

Il n’y a pas si longtemps, opter pour un véhicule à propulsion électrique demandait un certain courage puisque l’autonomie de ces véhicules n’était pas tellement rassurante. Par exemple, j’habite sur la Rive-Sud de Montréal et avec ces premières voitures, il m’était impossible d’effectuer le trajet aller-retour dans l’ouest de l’île de Montréal sans devoir effectuer une recharge à mi-parcours. Cette époque est révolue. D’ailleurs, notre modèle d’essai était doté d’une autonomie de 383 km, ce qui est de nature à entreprendre tout trajet avec une certaine sérénité.

Cette autonomie importante signifie que la voiture est dotée d’une grosse batterie et plus celle-ci est imposante, plus le temps de la recharge est long. Il est impératif d’équiper votre demeure d’un chargeur de 240V. Faute de quoi, la recharge avec une source de 120 V est interminable. En effet, il faut pratiquement 60 heures, soit pratiquement trois jours pour obtenir une recharge assurant une autonomie de 383 km si vous n’avez pas une borne de recharge rapide. Dans ce dernier cas, il faut un peu moins de 10 heures, ce qui est quand même correct. En effet, si vous branchez la voiture en fin de journée, celle-ci sera prête à partir avec une batterie pleinement rechargée au matin.

Bien entendu, les vertus de toutes les voitures électriques se retrouvent dans cette Kia alors que les accélérations sont instantanées, le silence garanti en plus d’éprouver une grande joie lorsqu’on passe devant une station d’essence. Comme moi, plusieurs doivent avoir envie d’afficher un doigt d’honneur.

Cependant, si l’impulsion initiale est très rapide, les temps d’accélération sont corrects et équivalents à ceux d’une voiture à moteur thermique puisque le zéro–100 km s’effectue en un peu plus de sept secondes. On ne s’en plaindra puisque la grande majorité des acheteurs font ce choix en fonction de la réduction de la pollution atmosphérique et de gaz à effet de serre.

Sur la route, le comportement routier est plus ou moins similaire à celui de la version à moteur thermique, mais puisqu’on dénote un surplus de poids d’environ 285 kg, la version électrique est moins agile, un peu plus balourde et lors d’un passage de tous de bosses, on ressent également cette différence. Et il ne faut pas oublier la gestion du freinage régénérateur d’énergie à l’aide de palettes placées derrière le volant. C’est très apprécié en conduite urbaine.

Un titre mérité

Au cours des dernières années, Kia est un constructeur qui a accompli des pas de géant en matière de sophistication de la mécanique de ses véhicules tandis que l’élégance du stylisme impressionne de plus en plus. Notez une fiche technique sophistiquée, proposant un rayon d’action de quasiment 400 km, avec une cabine bien ficelée et un comportement routier qui n’a rien à envier à la concurrence, la Kia EV n’a certainement pas usurpé son titre de « Voiture urbaine mondiale de l’année ». De plus, elle est tout aussi pratique qu’originale, ce qui vient ajouter à la liste des éléments positifs. Bien sûr, rien n’est parfait, et on pourrait améliorer certains éléments en matière d’ergonomie sans oublier quelques raffinements esthétiques, mais c’est une voiture urbaine qui impressionne.