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Le Québec devrait-il subventionner les garages chauffés?

par Denis Duquet

3 janvier 2018

Le froid sibérien qui frappe le Québec ne rend pas la vie facile aux automobilistes qui ont souvent de la difficulté à démarrer leur voiture. Cela se traduit par de nombreux contretemps et beaucoup d’appels au service de dépannage du CAA Québec et à de nombreux garagistes. Mais il n’y a pas que les propriétaires de voitures à moteur à essence qui éprouvent des difficultés par temps très, très froid. Les voitures électriques sont également affectées lorsque le mercure oscille entre les -20 et -25 Celsius.

En effet, dans la plupart des cas, l’autonomie diminue de façon sensible et celle-ci est parfois réduite de plus de la moitié. Et si vous possédez une automobile électrique dont le rayon d’action est déjà assez limité, vous n’irez pas tellement loin. Mais il y a plus que cela, aussi incroyable que cela puisse paraître, ces automobiles ne veulent pas démarrer si on se fie aux reportages publiés à cet effet.

Plusieurs personnes m’ont contacté pour m’informer de leur malheur au volant de leur véhicule écologique et m’ont demandé s’il y avait des solutions pour résoudre leur malheur. Afin de leur donner une réponse appropriée, j’ai consulté une couple d’experts en matière de propulsion électrique. Dans les deux cas, la réponse a été la même, ils m’ont tout simplement dit que le propriétaire se devait d’avoir un garage chauffé et, bien entendu, d’avoir une borne de recharge de 240 Volts placée dans ce même garage.

Ce n’est pas une solution facile à exécuter et même si on décidait de prendre les grands moyens, les chances sont assez fortes que la construction de ce garage se termine au printemps alors que la température est redevenue normale. De plus, il faut avoir les ressources financières et l’espace physique pour opter pour cette solution.

Donc, si les voitures électriques sont allergiques aux grands froids et qu’il est préférable de les remiser le soir dans un garage chauffé, compte tenu de l’engouement du gouvernement québécois pour la propagation des voitures électriques, engouement supporté par d’intéressantes primes à l’achat d’une voiture électrique, pourquoi ne pas subventionner les garages chauffés ?

Ça peut sembler loufoque, mais pourquoi dépenser des centaines de millions de dollars pour inciter les gens à se tourner vers des voitures électriques qui, compte tenu de notre climat, ne sont pas toutes adaptées à nos hivers rigoureux ? Cette solution n’est pas plus logique que d’inciter les constructeurs à vendre un certain pourcentage de véhicules électriques et de les pénaliser financièrement si ces objectifs ne sont pas atteints alors que la population ne semble pas prête dans l’ensemble à adopter des véhicules 100 % électriques. Peut-être que les véhicules hybrides ou hybrides branchables sont pour l’instant des solutions mieux adaptées à nos conditions d’utilisation.

Je n’ai rien contre les voitures électriques, bien au contraire, mais il faut accepter le fait qu’en certaines périodes de l’année, il est plus difficile d’en faire usage. Quelques malheureuses expériences hivernales au volant de ces véhicules m’ont rendu plus prudent à ce chapitre. Comme le disait un constructeur qui fabrique lui-même des voitures électriques, pour l’instant, ces voitures sont destinées à des familles qui possèdent deux véhicules, qui ont un garage chauffé et qui s’en servent pour des trajets de moyenne distance.

En attendant, si vous possédez une voiture électrique qui est récalcitrante à l’hiver, essayer de trouver un ami qui n’a pas de voiture électrique, qui possède un garage chauffé et qui serait assez généreux pour vous le laisser utiliser pendant les périodes de grand froid.

Cette solution est aussi utopique que celle du gouvernement qui tente de nous enfoncer dans la gorge des voitures électriques pour tout le monde alors que le produit n’est pas encore approprié pour la majorité des gens.