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Mitsubishi Outlander PHEV:

Merci Nissan

texte de Denis Duquet

photos de Mitsubishi Canada et Denis Duquet

3 avril 2024

Au cours des années 80,90 et même au début du XXIe siècle, Mitsubishi était un constructeur automobile associé à Chrysler et à Daimler. Puis, le plafond s’est écroulé. Pour des raisons financières et stratégiques, ses associés américain et allemand ont coupé les ponts tandis qu’un scandale sur des mensonges concernant le manque de fiabilité mécanique de certains modèles sur le marché japonais a grandement affecté le constructeur aux trois diamants.

Dans la tourmente, ce constructeur nippon a tenté tant bien que mal de pouvoir soutenir la comparaison avec la concurrence, mais dans la plupart des cas, le manque de ressources financières et techniques venait handicaper les nouveautés. Un bel exemple, c’est la technologie PHEV. Mitsubishi a consacré beaucoup d’argent dans le développement de cette technologie de véhicules hybrides rechargeables, croyant que cette seule solution servirait de bouée de sauvetage. Cependant, les investissements dans d’autres éléments des modèles dévoilés ont handicapé ses succès sur le marché. En effet, si la technologie était innovante et pratiquement géniale, l’ensemble du véhicule n’était pas à lahauteur.

Cependant, pour une raison assez saugrenue, Nissan a acquis Mitsubishi. En effet, Mitsubishi avait fourni à Nissan des véhicules dont la fiabilité était déficiente et qu’on avait passé sous silence. Craignant de se faire poursuivre et de devoir poursuivre Mitsubishi, Nissan a passé l’éponge en acquérant son concurrent.

Et ce qui devait s’avérer quelque chose de négatif a été une bénédiction pour Mitsubishi. En effet, Nissan a injecté des fonds dans sa nouvelle acquisition et nous en avons la preuve que plusieurs éléments en ont bénéficié, notamment la version PHEV du Outlander.

Style élégant

Au cours des récentes années, la présentation extérieure de ce modèle était parfois déconcertante. On semblait vouloir une silhouette agressive pour que les gens le découvrent. En quelque sorte, pour compenser le retard technologique de ce modèle. Et les résultats n’étaient pas toujours atteints. Mais on s’est vraiment rattrapé au cours des récentes années et l’édition 2024 ne fait pas défaut. Même, lors de mon essai, quelques personnes m’ont souligné qu’elles trouvaient mon véhicule élégant. Tant mieux pour Mitsubishi. Mais comme tous les goûts ne font pas l’unanimité, il est certain que plusieurs vont trouver à redire, mais j’ai pris note des compliments.

Et on ne sait pas contenter de réussir l’extérieur, puisque l’habitacle est de nature à en impressionner plusieurs. La première chose qui saute aux yeux lorsqu’on prend place à bord,du moins sur mon modèle d’essai, et le piqué en forme de diamant des sièges, qui donne l’impression d’être à bord d’un véhicule nettement plus onéreux. Soulignons au passage la qualité de la finition et des matériaux. Et comme les autres versions de l’Outlander, on peut faire appel à une troisième banquette. Mais puisqu’ il s’agit d’un VUS compact, cette banquette est réservée à des personnes ayant de très petites jambes ou de jeunes enfants. C’est probablement le genre d’accessoires qui nous intéresse à l’achat, mais qu’on n’utilisera pratiquement jamais.

Comme tous les véhicules modernes, l’affichage électronique est au rendez-vous. Il est possible de modifier presque à l’infini l’affichage des cadrans indicateurs. Cependant, dans la plupart des cas, c’est un déluge d’informations qui a parfois tendance à nous confondre qu’à nous informer.

Nissan à la rescousse

Si on pouvait critiquer certaines composantes mécaniques des versions antérieures, cette nouvelle mouture bénéficie de la contribution de Nissan. En effet, la plate-forme est celle du Rogue, un élément mécanique qui a fait ses preuves et qui nous a fait rapidement oublier ce que Mitsubishi nous offrait précédemment.

La motorisation conventionnelle propose un moteur quatre cylindres de 2,5 litres en provenance, devinez, de Nissan et qui est vraiment robuste et d’une consommation de carburant raisonnable. Il est associé à une boîte automatique à rapports continuellement variables. Sa puissance est de 180 chevaux.

Quant à la version hybride rechargeable, elle fait appel à une mécanique Mitsubishi comprenant un 4 cylindres de 2,4 litres associé à une boîte à rapports variables également. En plus du moteur thermique, on retrouve un moteur électrique sur l’essieu avant et un autre à l’arrière. La puissance totale est de 248 chevaux et bien entendus le rouage intégral S-AWC est présent. Soulignons que ce dernier système, toujours fortement louangé, a été légèrement amélioré au fil des années et qui est toujours l’un des meilleurs de sa catégorie.

Mystère

En théorie, un véhicule hybride rechargeable comme le PHEV roule exclusivement en mode électrique lorsque la batterie d’appoint est suffisamment rechargée. Lors de notre essai, alors que la température était relativement froide, le maximum de recharge était de 65 km alors que le constructeur en annonce 61 km. Il serait donc possible de circuler en mode électrique seulement jusqu’à ce que la batterie soit épuisée. Mais, sans doute à cause de mon ignorance, en certaines occasions, même si le mode tout électrique était sélectionné, le moteur thermique entrait en jeu. Je sais qu’il est possible de recharger la batterie lorsqu’on roule, mais je ne sais pas si ces modes s’engageaient ou pas.

J’ai eu beau potasser le manuel du propriétaire et m’informer, je n’ai pu trouver de réponse à ce mystère.

Malgré tout, la consommation observée dans le cadre de mon essai a été de 5,7 litres aux 100 km. Cependant, lorsque j’en ai pris possession, la consommation de l’essayeur précédent était de 4,6 litres aux 100 km. Cependant, si vous faites partie des paresseux qui oublient de recharger la batterie et profiter de son assistance, la consommation devrait frôler les 8 litres aux 100 km.

Impression de solidité

À son volant, les performances sont correctes. Ce qui est facile à expliquer en raison des 248 chevaux de l’ensemble moteur thermique/moteurs électrique. Quant à la transmission à rapports continuellement variables, elle fait partie de celles qui réussissent à nous
convaincre que cette technologie est valable.

Bien entendu, en raison de son gabarit, de son poids de deux tonnes, ce n’est pas un champion de l’agilité. Cependant, la suspension offre un confort acceptable pour la catégorie tandis que la direction est précise. Sur de longs parcours, on apprécie son silence de roulement, le confort des sièges et la polyvalence du système d’info divertissement. Et si jamais les conditions routières se dégradent, vous pouvez compter sur le rouage intégral
qui a prouvé son efficacité.

Ajoutez à cela un équipement complet, une garantie pléthorique de 10 ans/160 000 kilomètres, une rassurante fiabilité ainsi qu’une disponibilité encourageante. Autant d’éléments qui expliquent pourquoi ce modèle est en tête de sa catégorie au chapitre des ventes.