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Voiture électrique et garage chauffé, la suite

par Denis Duquet

7 janvier 2018

Le méchant journaliste s’explique.

Je suis toujours intact physiquement, mais je suis certain que les personnes qui m’ont vilipendé sur les réseaux sociaux aimeraient bien m’électrocuter à partir de la pile ion-lithium de leur automobile pour avoir osé souligner l’un des points faibles de la voiture électrique, soit une baisse d’autonomie lorsque le mercure plonge dans les bas-fonds. En fait, mon but n’était pas de discréditer la voiture électrique, mais de souligner une réalité qui touche davantage ce type de voitures au Canada que partout ailleurs, ou presque.

Je suis d’ailleurs loin d’être anti véhicule électrique et je ne me gêne pas pour les recommander aux personnes qui rencontrent les critères de possession. Et sachez que quelques-uns de mes bons amis sont propriétaires d’une Tesla ou d’une Bolt ils en sont pleinement satisfaits. L’un d’eux est même en train d’électrifier toutes les voitures de sa famille et il me parle encore.

Certains m’ont contacté pour dire qu’ils possédaient une voiture vraiment allergique au froid dont le rayon d’action diminuait de 40 à 50 % lorsque la voiture était branchée à l’extérieur et soumise à un froid sibérien. Cela n’empêche pas ces gens d’utiliser leurs voitures électriques en exclusivité et de s’adapter sans trop de problèmes. Mais ils doivent mieux gérer leur déplacement en hiver.

Mon but n’était pas de discréditer ces propriétaires, mais plutôt de faire la lumière sur la volonté à tout crin du gouvernement d’électrifier le parc automobile le plus rapidement possible sans trop se soucier des incohérences. Et le fait d’obliger les constructeurs à respecter un quota de vente de cette catégorie de véhicules, faute de quoi ils vont être pénalisés financièrement, risque de retomber sur le public.

On a tenté la même expérience en Californie et on a dû réviser les règlements, car les objectifs n’étaient pas atteints. Et si jamais on s’entête à le faire, il est certain que toutes les compagnies automobiles vont transmettre les coûts engendrés sur le dos des acheteurs puisqu’ils vont transférer ces pertes sur chaque véhicule à essence vendu. C’est au public de décider et non pas au gouvernement de le faire à notre place. Et même si les progrès sont lents au début, la machine est en marche et le nombre de véhicules électriques sur le marché ira en croissant, lentement mais surement au fur et à mesure que les acheteurs y trouveront leur compte et non pas uniquement pour le rabais gouvernemental.

Et le fait des garages chauffés, tous les constructeurs qui vendent des voitures électriques m’ont tous affirmé que pour pouvoir bénéficier de ce type de voiture sans ennui, il faut pratiquement avoir un second véhicule, une borne de recharge rapide et un garage chauffé.

Les spécialistes affirment que le nombre de voitures électriques vendues d’ici cinq ans augmentera de 5 %, c’est déjà bien, c’est quand même peu. Et il ne faut pas oublier que les gens qui roulent de nos jours à leur volant font office de pionniers puisque d’ici cinq ou 10 ans, le rayon d’action ne sera plus un problème pour tous les modèles vendus, les prix vont baisser, et en plus le temps de recharge ne sera plus un problème.