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Volkswagen Jetta GLI. L’équivalent de la Golf GTI ?

par Denis Duquet

24 juin 2019

Pour simplifier les choses, plusieurs personnes lorsqu’elles tentent d’expliquer la Jetta GLI simplifient la chose en affirmant qu’il s’agit de la version berline de la Golf GTI. Si cette affirmation est en partie véridique, c’est vraiment simplifier les choses parce que même si ces deux voitures se partagent la même motorisation et plusieurs caractéristiques de conduite sportive, il y a quand même une bonne différence entre les deux. Cela ne signifie pas nécessairement que l’un est meilleur que l’autre, mais chacun de ces modèles répond à des besoins différents.

La seule chronologie du dévoilement de ces deux modèles explique en bonne partie l’importance de l’un par rapport à l’autre. En effet, la GTI arrive toujours une couple d’années en avance de la Jetta tout simplement parce qu’elle est commercialisée plutôt, surtout parce que ce modèle est nettement plus populaire sur plusieurs marchés. Ce qui n’est pas nécessairement le cas aux États-Unis alors que les gens préfèrent les berlines, mais au Québec, les modèles à hayon sont nettement plus populaires. Ce qui n’enlève rien aux qualités de la Jetta en général et de la GLI en particulier.

Un petit quelque chose

Ce constructeur n’a jamais vraiment apprécié les modèles tape-à-l’œil et cette version plus sportive de sa berline compacte ne fait certainement pas exception.

On a toutefois poussé l’audace d’appliquer des lettres d’identification à l’avant et à l’arrière ainsi qu’un petit appliqué en métal de couleur rouge sur le des ailes avant, mais il faut surtout observer une suspension sport abaissée de 15 mm, des jantes en alliage exclusives, une grille de calandre de couleur noire, des étriers de freins de couleur rouge sans oublier les feux de route à diodes électroluminescentes. Bref, juste assez de modifications et d’améliorations pour annoncer à son entourage qu’on roule au volant d’une voiture plus sportive.

Dans l’habitacle, la présentation générale est similaire à la version régulière, mais ici tout est noir et vraiment dépouillé. Tout est d’une désolante simplicité. On a bien tenté d’insérer un applique différent sur la paroi droite de la planche de bord, mais on aurait pu se montrer créatif. Certains expliquent cet état de fait par les économies rendues obligatoires par le scandale du dieselgate, mais ce seraient vraiment des économies de bout de chandelle si on avait agi de la sorte. D’autant plus que les stylistes de la marque soulignaient que la planche de bord de la Jetta servira d’inspiration aux modèles à venir. J’espère qu’ils vont changer d’idée.

Par contre, si la présentation est quelque peu terne, l’équipement ne fait pas défaut avec un démarrage moteur à bouton-poussoir, des sièges avant chauffants et ventilés, un système de climatisation à double zone et un écran d’affichage des cadrans indicateurs appelé « Digital cockpit » pouvant être modifié de plusieurs façons.

Dans l’ensemble, c’est complet et à moins d’être très difficile, cela devrait satisfaire la majorité des consommateurs.

Équipé pour rouler rapidement

Comme la Golf, cette Jetta plus musclée est basée sur la plate-forme MQB conçue pour être en mesure d’utiliser une suspension semi-autonome ou indépendante. Ce qui explique pourquoi la Jetta régulière est dotée d’une poutre de torsion à l’arrière et que la GLI est offerte avec une suspension arrière indépendante à liens multiples.

Et on ne s’est pas contenté à Wolfsburg de mettre un moteur plus puissant sous le capot. Le quatre cylindres 2,0 litres turbo produit 228 chevaux et 258 lb-pi de couple, les mêmes données que pour la Golf GTI. Il peut être associé à une boîte manuelle à six rapports dont la précision est impeccable et le passage des vitesses très court. Notre véhicule d’essai était doté de la boîte DG à double embrayage à sept rapports.

Convaincus que les conducteurs de ce modèle vont piloter de façon agressive, les ingénieurs ont doté la GLI des mêmes freins que les Golf R et la GTI. Et pour assurer un meilleur contrôle et une gestion plus efficace de la puissance, la voiture est équipée d’un différentiel à glissement limité à contrôle électronique de manière à mieux gérer de sous virages. Soulignons également que la direction est gérée par un système d’assistance électrique de dernière génération.

Une erreur à ne pas faire

Plusieurs essayeurs se sont empressés de souligner que cette berline se révèle est moins sportive que la Golf GTI et ils ont partiellement raison. En effet, compte tenu des dimensions différentes de ces deux voitures et d’une répartition des masses qui ne sont pas similaires, la conduite de la GLI ne bénéficie pas du même feed-back de la route. La berline, en raison de son encombrement plus imposant, est moins incisive dans les virages et donne l’impression d’être un peu plus balourde.

Par contre, lorsqu’on compare les accélérations et performances des deux modèles la différence est très minime. Elles sont identiques en fait alors que le zéro–100 km/h est bouclé en 5,8 secondes pour les deux voitures. De plus, dans les virages, les tests effectués par des collègues ont démontré que la GTI comme la GLI affichait un coefficient de poussée latérale de 0,95 G. Somme toute, cette berline est en mesure de se défendre en conduite agressive sur une route parsemée de virages serrés.

Malheureusement, les sièges avant n’offrent pas le même support latéral sur la berline que sur la Golf GTI. De plus, la qualité de la sellerie tout comme plusieurs matériaux utilisés dans la Jetta ne sont pas à la hauteur. Ces réductions de coûts ont pour effet de diminuer le prix de vente de cette berline, car il semble qu’il est plus difficile de convaincre ce type d’acheteurs que les amateurs de voitures à hayon à vocation sportive.

Il est important de souligner l’agrément que procure le volant dont le boudin est passablement généreux offre une excellente prise en main tandis que l’assistance de la direction est fort bien dosée. De plus, le conducteur peut choisir entre cinq modes de conduite différents, soit : “Normal,” “Sport,” “Eco,” “Comfort, “ et “Custom.” Le mode « Sport » serait recommandé si nos routes ne ressemblaient pas à un champ de mines. Il sera sans doute utilisé lorsque les gens vont circuler aux États-Unis ou en Ontario. Pour le Québec, le mode « Comfort » est plus approprié.

Cette berline sport est quelque peu en retrait par rapport à la Golf GTI au chapitre des sensations de conduite et de la présentation générale de l’habitacle. Par contre, le confort de l’habitacle et son habitabilité n’ont rien à se reprocher. C’est donc une voiture très recommandable pour un chef de famille devant voyager souvent avec toute la maisonnée tout en pouvant bénéficier de l’expérience d’une conduite inspirée et sportive.