Décidément, le constructeur Lincoln a de l’imagination quand vient le temps de nommer un nouveau modèle. Après l’Aviator, voici le Nautilus et un peu plus tard dans l’année, on pourra conduire le Corsair.
Dans le cas qui nous concerne, il faut savoir qu’initialement un nautilus est un céphalopode, soit un crustacé circulaire qui a inspiré Jules Verne à appeler le sous-marin du capitaine Nemo le Nautilus dans son ouvrage « 20 000 lieues sous les mers » et « L’île mystérieuse ». Parmi les autres utilisations de ces termes, il faut mentionner un sous-marin américain de la Seconde Guerre mondiale suivi du premier sous-marin nucléaire de l’histoire qui portait ce nom célèbre. Sans oublier non plus une série télévisée mettant en vedette un sous-marin militaire. En plus, le terme Nautilus est utilisé dans une multitude d’autres utilisations allant de machines d’exercice à un fonds de placement.
Quoi qu’il en soit, le Lincoln Nautilus remplace le MKX dont il utilise la même plate-forme et presque toute la mécanique tout en ajoutant plus d’équipement.
Élégance discrète Pour le distinguer des autres VUS de la marque, on a légèrement remanié la section avant avec une grille de calandre insérée dans une nacelle en relief par rapport au bouclier avant. Celle-ci surplombe une vaste entrée d’air limitée à sa partie inférieure par une prise d’air. Des feux rectangulaires encadrent le tout, mais ne se prolongent pas tellement sur les ailes avant. Détail à souligner, le clignotant est inséré dans une bande longitudinale placée quelques centimètres sous les feux de route. Ce n’est pas tellement original ou élégant. On a également remanié l’espace réservé aux phares antibrouillard qui sont également cerclés de chrome. Après tout, il s’agit de véhicules à vocation luxueuse.
Les parois horizontales sont pratiquement planes et seul un léger rebord en bas de caisse donne quelque peu de relief tandis que les passages de roues sont à peine galbés. La section arrière se démarque par des échappements rectangulaires et une barre lumineuse qui traverse le hayon de port en port. On note sur celui-ci un léger renflement visant à rompre la monotonie générale.
Quand on utilise les principaux éléments d’un modèle préexistant, les modifications à la planche de bord sont relativement limitées. On retrouve donc en partie centrale plus ou moins la même présentation avec cet écran d’affichage encadré par des pavés de sélection. On retrouve sous cet écran les commandes audio et de climatisation. Par ailleurs, les garnitures de portières sont en bois exotiques tandis que l’habitabilité ne fait pas défaut. En plus de la présence d’un système Apple CarPlay et Android audio, il faut souligner le système audio de marque Rebel, une marque de haut de gamme de Harman Kardon.
Simplicité de choix
Pour son édition 2019, Lincoln a choisi de ne nous offrir que deux moteurs. La motorisation de base est un 4 cylindres EcoBoost 2,0 litres d’une puissance de 245 chevaux. Sur les versions plus huppées, le V6 de 2,7 litres produit 110 chevaux de plus ce qui permet de boucler le 0-100 km/h en six secondes, soit une seconde de moins qu’avec le quatre cylindres. Ces deux moteurs sont associés à une boîte automatique à huit rapports et, pour le marché canadien, seule la traction intégrale est disponible. Le système de vecteur de couple de série permet également de rouler en toute confiance malgré des conditions routières parfois dangereuses.
Il faut également préciser que tous les modèles sont équipés de la fonction arrêt–démarrage. Ce qui permet de bénéficier d’une consommation quand même correcte. Notre essai s’est effectué au volant d’une version propulsée par le moteur V6, et la consommation moyenne a été de 11,9 l-100 km, ce qui est légèrement inférieur à la cote officielle publiée par le constructeur.
Si vous aimez le confort
Chez Lincoln, on ne cherche même pas à vous proposer un modèle doté de caractéristiques sportives comme c’est le cas avec certains modèles ST de Ford. La marque portant le nom d’un ancien président des États-Unis se contente de vous offrir luxe et confort. D’ailleurs, si vous cochez tous les groupes d’options visant à rehausser la sécurité et le confort, vous allez vous retrouver au volant d’un véhicule dont le prix dépassera les 70 000$ tandis que la version d’entrée de gamme se vend pour un peu moins de 50 000 $ avant les taxes et les frais de transport et de préparation.
Notre version d’essai représentait pratiquement tout ce que l’on pouvait commander sur ce véhicule et force est d’admettre que le confort était au rendez-vous. Les sièges sont confortables et offrent même un support latéral correct. Trois modes de conduite s’offrent aux conducteurs : Confort, Normal et Sport. En mode Confort le roulis de caisse est passablement important, si vous optez pour Normal, l’inclinaison de la carrosserie est un peu moins prononcée tandis que pour plusieurs, le mode Sport le seul qui s’impose.
Bref, c’est une voiture à vocation bourgeoise, dotée d’une suspension privilégiant le confort tout en offrant quand même une tenue de route fort acceptable. En fait, compte tenu des conditions routières de notre province, pour plusieurs, il est plus sage d’opter pour un véhicule proposant le confort que des performances étoffées par une suspension très ferme et des pneus à profil bas.
Somme toute, une fois que le pilote a réussi à négocier tous les réglages proposés par le Nautilus, il est en mesure de pouvoir profiter de ses randonnées sans trop se soucier d’autre chose que de rouler en silence et en confort tandis que les accélérations du moteur V6 de notre modèle d’essai étaient suffisamment incisives.
Il ne faut pas en conclure que c’est une voiture « pépère » conçue pour rouler à basse vitesse. Elle est capable de bonnes performances et son comportement routier est toujours rassurant même lorsqu’on dépasse les limites affichées. Cependant, selon les attentes du client, le feed-back est moins percutant que sur une version à vocation sportive.
Pour plusieurs automobilistes, ce n’est pas une mauvaise chose que de se laisser dorloter et le Nautilus est une garantie de luxe et de confort. Malgré un nom associé au nautisme, cette Lincoln n’a rien d’un bateau sur roues.