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Volkswagen Tiguan. Quand la raison l’emporte sur les sentiments

par Denis Duquet

23 février 2019

Il n’y a pas si longtemps encore, le constructeur allemand Volkswagen exportait vers l’Amérique des véhicules plus ou moins similaires à ceux qui étaient commercialisés sur le continent européen. On se disait : « Ce qui est bon pour Volkswagen est bon pour l’Amérique ». Avec pour résultat que les ventes par rapport à celles des pays européens étaient beaucoup moins importantes sur notre continent. Puis on a décidé de renverser la vapeur et de concocter des modèles spécialement destinés à notre marché dont les critères sont totalement différents, du moins en partie, avec ce que les conducteurs européens apprécient.

Cela explique l’arrivée des modèles Atlas, Passat, Jetta et bien entendu le Tiguan revu et corrigé en fonction de notre marché. La première mouture se démarquait par son agrément de conduite et son comportement routier, mais se faisait critiquer par ses dimensions relativement petites aux yeux des acheteurs nord-américains. Cette fois, on a répondu aux attentes des acheteurs de notre continent en nous proposant une version plus longue, plus grosse et destinée aux caractéristiques de notre marché.

On y gagne en grande partie, mais on reste sur notre appétit à certains chapitres.

« Think big stie »

Cet énoncé d’un philosophe québécois bien connu, Elvis Gratton, semble avoir inspiré les concepteurs de cette nouvelle génération du Tiguan puisque le modèle nord-américain a gagné 277 mm, presque 11 pouces, en longueur. En plus de voir empattement, largeur et hauteur progresser proportionnellement. D’ailleurs, il suffit de stationner cette génération à côté de l’ancien modèle pour se rendre compte de l’ampleur du changement.

Il en résulte donc un habitacle nettement plus spacieux, une capacité de la soute à bagages nettement plus importante et il est même possible de commander une troisième rangée de sièges. Dans cette catégorie, seul le Mitsubishi Outlander est en mesure d’offrir la même chose. Il faut toutefois préciser que ces sièges additionnels ne sont pas tellement confortables et qu’il faut débourser un peu plus de 700 $ pour se les procurer. À ne commander que si vous prévoyez de vraiment les utiliser.

Comme il fallait s’y attendre sur un produit Volkswagen, la finition est impeccable et la présentation de la planche de bord est logique et équilibrée. L’instrumentation est dorénavant un écran d’affichage, Digital Cockpit, facile de consultation et qui peut être modulé. J’ai également bien aimé la disposition du bouton de lancement du moteur fort bien placé sur la console horizontale. En plus, pour fermer la portière, une poignée verticale facilite la fermeture de celle-ci. La qualité des plastiques pourrait être meilleure, mais dans l’ensemble, c’est correct pour la catégorie. Il faut également souligner que les sièges avant offrent un bon support latéral et que la seconde rangée promet un bon dégagement pour les genoux.

Moins de chevaux, plus de couple

En général, lorsqu’on dévoile un nouveau modèle, la motorisation bénéficie d’un surplus de puissance. Mais comme Volkswagen ne se laisse pas influencer par les tendances, on a reconduit le même moteur l’an dernier lorsque ce nouveau modèle fut lancé, mais sa puissance est réduite de 16 chevaux, ce qui est quand même digne de mention. Pour compenser, le couple du moteur est passé de 207 lb-pi à 221 lb-pi. À l’usage, c’est pratiquement du pareil au même sauf que les accélérations sont un peu moins nerveuses. On a également conservé la boîte automatique à huit rapports qui sur notre modèle d’essai était associée au rouage intégral qui a fait ses preuves par le passé.

Les suspensions avant et arrière indépendantes permettent d’assurer un comportement routier sans surprise et un niveau de confort pour la catégorie passablement intéressant. Et comme c’est pratiquement la norme de nos jours, la direction est à assistance électrique. Une technologie que les ingénieurs de Volkswagen ont appris à bien maîtriser avec le temps.

Ses qualités utilitaires l’emportent

Les premiers mètres effectués au voilà du Tiguan 2.0 m’ont laissé perplexe. En effet, le grondement du moteur me faisait penser quasiment aux sons émis par un diesel. Mais puisque c’est impossible que cela se produise sur un véhicule de cette marque, force est de conclure que le moteur est passablement bruyant à froid. De plus, si vous voulez accélérer nerveusement, il y a de fortes chances pour que la transmission soit hésitante.

Il suffit de laisser la mécanique se réchauffer et d’adopter un style de conduite plus modéré pour apprécier la motorisation de ce modèle. Soit dit en passant, un seul moteur est disponible. Et si on n’apprécie pas cette mécanique, il faudra aller voir ailleurs. Mais à l’usage, il remplit fort bien ses fonctions mêmes si le turbo se fait parfois tirer l’oreille pour entrer en action. Mais si vous vous contentez de conduire en suivant le flot de la circulation, en respectant les limites de vitesse et en adoptant une conduite raisonnable, vous allez apprécier ce modèle qui ne manque pas de qualités malgré quelques petits irritants.

En effet, plus on conduit ce véhicule, plus on l’apprécie, plus on apprécie également son caractère pratique qui ne déçoit absolument pas en utilisation quotidienne. Parfois, certains VUS nous en mettent plein la vue au premier contact pour nous décevoir au fil des kilomètres, des semaines et des mois.

Le Tiguan de seconde génération a été développé en fonction d’une clientèle nord-américaine appréciant des VUS aux dimensions plus imposantes, et qui est prête à sacrifier quelque peu au chapitre de l’agrément de conduite pour bénéficier d’un véhicule tout usage capable de ne jamais décevoir, peu importe la situation.