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Jaguar I-PACE. Un incroyable premier contact.

par Éric Descarries

30 octobre 2018

Pas toujours facile de mettre la main sur une véritable nouveauté sans être invité à la présentation de presse, une occasion qui est trop souvent réservée à un petit groupe élite de journalistes. Heureusement, cette fois, le véhicule vedette dont il est question ici fut mis à la disposition de tout un groupe de journalistes qui ne sont pas toujours invités à ces évènements select, mais qui méritent de conduire un modèle hors de l’ordinaire. C’est ce que Jaguar Land Rover du Canada a fait en incluant son tout nouveau petit (?) VUS compact tout électrique I-PACE à la liste des véhicules inscrits au concours de l’Auto de l’année de l’Association des Journalistes Automobile du Canada (AJAC) lors de son Festival des essais en Ontario en octobre dernier.

C’est ainsi que j’ai pu mettre la main sur ce spectaculaire véhicule pour un premier contact intéressant dans des conditions qui se rapportent plus aux nôtres plutôt que lors d’un voyage exotique à l’autre bout du monde. Sachez qu’au départ, je ne suis pas un « fan fini » de voitures électriques. Je m’y intéresse, ne serait-ce que par professionnalisme. Mais trop de ces véhicules ne correspondent pas nécessairement à mes attentes ou à mes besoins. Toutefois, je dois avouer que je fus impressionné par la Chevrolet Bolt lors du même évènement l’année dernière. Mais, pour moi, l’auto était trop petite. La Tesla que j’ai conduite à peine quelques minutes ? Peut-être un peu trop exotique. Mais définitivement hors de portée de mon budget. Alors, qu’est-ce que le Jaguar I-PACE avait de plus à offrir ?

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D’abord, le look. Le I-PACE ressemble vraiment à un petit VUS de Jaguar. Malgré son design unique, il est facile à identifier. Puis, la ligne est superbe. Pas besoin de lui donner une ligne futuriste ou dénudée de chrome. Le I-PACE, c’est un Jaguar. Et il y a le nom ! Après tout, qui ne réagit pas au nom Jaguar ?

Le constructeur « British » (du géant indien Tata) serait le premier du groupe d’Européens de grande renommée (comme Audi, Mercedes ou Porsche) à nous propose un VUS tout électrique. Sous la robe reconnaissable de ce Jag, l’amateur de « belle mécanique » n’y verra pas de moteur à essence ou diesel, mais plutôt deux moteurs électriques, un à l’avant, l’autre à l’arrière (vous aurez compris que le I-PACE est à traction intégrale). Combinés, ils produisent un total de 394 chevaux et 512 livres-pied de couple, rien de moins ! Pas besoin de transmission ici !

De ce que j’ai appris, à basse vitesse et sous une accélération raisonnable, seul le moteur électrique d’arrière entre en fonction. Mais lorsqu’on appuie sur l’accélérateur, les deux entrent en action. Vous parler de la finition intérieure pourrait prendre des heures tant c’est bien fait. Mais un rapide coup d’œil sur les photos saura vous convaincre. Quatre personnes peuvent prendre place à bord du I-PACE. Quant au coffre (devrais-je dire AUX COFFRES), le hayon arrière permet de charger les valises des passagers alors qu’à l’avant, lorsqu’on ouvre le capot… il n’y a pas de moteur, seulement un espace de rangement pour de plus petits objets ou de petites valises.

Une randonnée impressionnante

Sachez que le I-PACE n’est pas qu’une voiture de grand route mais aussi un véhicule hors route accompli. Sa suspension pneumatique peut se relever pour attaquer les sentiers les plus difficiles. Mais c’est surtout sur des routes de campagnes que j’ai pu apprécier ce Jag !

Commençons par l’accélération. On sait tous qu’un véhicule à moteur électrique peut accomplir des accélérations étonnantes grâce au couple du (ou des) moteur(s) électrique(s), car ce type d’engin produit tout son couple presque à ses premiers tours. Donc, passer de 0 à 100 km/h prend environ quatre secondes (ce que je n’ai pu calculer précisément n’ayant pas les outils nécessaires sous la main). Mais cette accélération arrive tellement vite que le conducteur ne peut qu’être surpris (à ne pas essayer avec votre compagne dans le siège du passager à moins de l’avertir au préalable !). Quant aux reprises de 80 à 120 km/h… aussi bien vous avouer que je ne les ai pas calculées non plus (toujours faute d’instruments). Mais, croyez-moi sur parole, ces reprises étaient tout simplement époustouflantes ! Au point même que je devais garder les deux mains bien ancrées au volant de crainte de me retrouver dans le siège d’arrière ! Pas de farce ! Heureusement que les gros pneus Goodyear procuraient toute l’adhérence voulue.

En relâchant l’accélérateur, le I-PACE ralentit substantiellement, car c’est ainsi qu’il y a une certaine régénération d’électricité pour les batteries cachées sous le plancher. Incidemment, Jaguar avance une autonomie de plus de 400 kilomètres. Toutefois, pour recharger les batteries, il vaut mieux opter pour le chargeur de 100-kW (pour un temps d’environ 85 minutes), car, semble-t-il, avec un poste de 240 volts et 32 ampères domestique, il faudrait quelque 13 heures pour les recharger (si elles sont à plat !).

Outre cela, ce Jaguar est un vrai charme à conduire. Doux, rapide, définitivement silencieux, c’est vraiment un véhicule de luxe. Lors de ce premier contact, je me suis rendu compte que la visibilité arrière était plutôt restreinte. D’autre part, je me suis mis à penser que dans le passé, les éléments électriques des voitures britanniques n’étaient pas des plus fiables. Et maintenant, ces « Brits » font des autos électriques ? Faut dire que les temps ont changé et que, de toute façon, il y a Tata derrière, ce qui n’est pas une mauvaise référence !

Enfin, si vous demandez le prix, sachez que cette auto affichait une facture de 96 500 $. Moins cher qu’une Tesla et surtout plus élégant, voilà un VUS électrique qui pourrait m’intéresser, ne serait-ce que par ses performances extraordinaires. Mais si on le sollicite souvent, on risque d’en diminuer l’autonomie. Y aurait-il alors suffisamment de bornes de recharge sur mes trajets ? Puis, est-ce que je risque de m’ennuyer du son des moteurs (je possède un roadster Cobra avec des échappements latéraux plutôt bruyants) ?

Tiens, voilà un tuyau intéressant ! Si vous êtes un inventeur, pourquoi ne pas créer un petit module qui pourrait s’insérer dans les prises OBD II des autos électriques et qui serait capable de reproduire le son des moteurs V8 dans la cabine, vous savez comme Ford fait avec la sonorisation de ses F-150 de luxe avec moteur V6 dont l’ensemble stéréo reproduit le son d’un V8 à l’effort au travers les haut-parleurs quand le conducteur sollicite le moteur ? On est loin des cartes que l’on pinçait sur les supports d’aile de nos vélos pour qu’elles reproduisent un son quelconque en tapant sur les rayons des roues du vélo !