Il est vrai que ce type de véhicule ne jouit pas nécessairement une grande popularité au Québec. Cependant, chez nos voisins du Sud, ces gros VUS ont la cote. Même si leur prix est souvent exorbitant, la demande est toujours très forte. Une bonne partie de la clientèle est constituée de personnes devant voyager en grand confort avec plusieurs membres de la famille et leurs bagages. Souvent, on attache une remorque, un bateau ou encore une roulotte servant à transporter un ou deux chevaux. Bien entendu, plusieurs hôtels et auberges les utilisent pour déplacer le client tandis que plusieurs services de limousine en font leur outil de travail. Sans oublier les services secrets américains qui les utilisent dans plusieurs circonstances, notamment le cortège présidentiel.
Ces gros véhicules sont élaborés à partir d'une plate-forme de camionnette, ce qui n'est pas nécessairement la recette pour des performances routières dignes de ce nom. Malgré tout, les ingénieurs ont toujours réussi au fil des ans à nous offrir un véhicule dont le comportement routier est correct.
Cependant, l'arrivée d'une nouvelle génération de ces VUS pleine grandeur chez General Motors transforme la donne. Les Yukon, Tahoe et Escalade ont connu des modifications en profondeur pour 2021 et les résultats sont probants. Cette plate-forme à châssis autonome bénéficie dorénavant d’un essieu arrière indépendant, tandis que l’ensemble est plus léger et plus rigide. Les trois se partagent plus ou moins la même mécanique, mais la version de Cadillac est plus raffinée.
Enfin une authentique Cadillac !
La dernière génération de l’Escalade avait quand même beaucoup à offrir que ce soit au chapitre de l’équipement, des performances et de la robustesse. Elle offrait également un certain niveau de luxe, mais on ne se sentait pas nécessairement à bord d’un véhicule de cette catégorie. Ce n’était pas une Chevrolet endimanchée, mais cela nous y faisait songer. En fait, la qualité des matériaux était correcte, mais l’impression d’ensemble n’était pas de nature à associer ce VUS au grand luxe.
Cette fois-ci, on a frappé dans le mille. La qualité des matériaux, du cuir, des appliques en bois et de tout autre produit utilisé dans l’habitacle est impressionnante . De plus, la finition est impeccable et il serait difficile de trouver à redire. Par le passé, il y avait toujours quelque chose qui dépassait. Ce n’est pas le cas pour 2021. On retrouve même de la marqueterie sur la planche de bord.
Le clou de la présentation est cet écran OLED courbé d’une longueur totale de 38 pouces qui propose une densité en pixel qui est le double de la télévision 4k. Le système comprend trois écrans : le premier est un centre de contrôle de 7,2 pouces qui sert de centre d’information; un regroupement des cadrans indicateurs dans un affichage de 14,2 pouces placé derrière le volant et finalement, l’écran principal est situé à l’extrémité droite. D’une longueur en diagonale de 16,9 pouces, il sert à gérer les systèmes d’info divertissement ainsi que la plupart des systèmes mobiles opérationnels comme la climatisation, la gestion audio et une panoplie d’autres éléments.
Compte tenu des dimensions de ce véhicule, l’habitabilité est fort généreuse, et même les occupants de la troisième rangée de sièges pourront y prendre leurs aises avec un excellent dégagement pour les jambes. Il faut également noter la présence d’écrans accrochés aux appuis-têtes avant est orienté vers l’arrière.
Quant à la silhouette, il est difficile pour les stylistes de se montrer ingénieux avec un cube rectangulaire, mais ils ont mis l’accent sur la grille de calandre ainsi que des feux verticaux avant qui sont tous les deux la signature de l’Escalade.
Un changement majeur
Lorsque vous utilisez le châssis d’une camionnette pour en faire un VUS de luxe, le fait demeure qu’il s’agit d’une camionnette endimanchée avec une suspension à l’avenant et le confort plutôt limité. Les ingénieurs ont beau jouer d’astuce pour offrir un comportement routier décent, ça demeure toujours une camionnette à la base. Cette évaluation est dorénavant désuète puisqu’une suspension arrière indépendante qui vient remplacer la configuration traditionnelle à essieu rigide. Cette nouvelle architecture permet d’abaisser la suspension et d’augmenter l’espace de chargement. Bien entendu, on note également une nette progression au chapitre du confort et de la tenue de route. De plus, les amortisseurs magnétiques adaptatifs permettent de modifier instantanément leur niveau de fermeté. L’Escalade est également dotée d’une suspension pneumatique dont les principaux réglages sont effectués à l’aide d’une rangée de pavés situés à la gauche du volant. Ainsi, il est possible de régler ce système afin d’abaisser la suspension de 51 mm afin de faciliter l’accès à bord lorsque le véhicule est stationné. On peut également optimiser la garde au sol lorsqu’on effectue des excursions hors route.
Le moteur V8 de 6,2 litres d’une puissance de 420 chevaux et d’un couple de 460 livres pieds équipait notre véhicule d’essai. Il sera possible au cours des mois à venir d’opter pour un moteur quatre cylindres diesel 3,0 l une puissance de 277 chevaux et un couple de 460 livres pieds. Ce couple élevé et les caractéristiques générales des moteurs diesels conviennent fort bien si vous prévoyez effectuer du remorquage. Ces groupes propulseurs sont associés à une boîte automatique à 10 rapports dont le fonctionnement a été sans faute tout au long de mon essai.
Toujours pour pousser le raffinement technique au maximum, le différentiel arrière à glissement limité est à gestion électronique.
La preuve sur la route.
L’Escalade ,tout comme les modèles Chevrolet Tahoe et GMC Yukon, a connu une augmentation de ses dimensions au chapitre de l’empattement et de la longueur hors tout. Et ce ne sont que les modèles les moins encombrants de cette catégorie, puisque l’acheteur a également le choix entre le Chevrolet Suburban, le GMC Yukon XL et finalement le Cadillac ESV, qui sont des versions allongées donc plus spacieuses et également plus encombrantes sur la route.
Malgré qu’il faille lever le pied passablement pour monter à bord, c’est quand même raisonnable. Et une fois en place, on se retrouve assis dans des fauteuils avant confortables tandis que le pilote bénéficie d’une position de conduite facilement réglable. De plus, la qualité des cadrans indicateurs est vraiment impressionnante. Et il ne faut pas prendre en pitié les occupants de la seconde rangée, les sièges de type capitaine sont plus confortables.
Il est vrai que piloter un tel mastodonte nécessite une certaine adaptation, mais après quelques kilomètres on se sent bien à l’aise. Surtout en raison du fait que cette Cadillac se conduit au doigt et à l’œil. Malgré les routes en fort mauvais état rencontré lors de notre essai routier, le confort de la suspension est impressionnant. Et peu importe le mode de conduite choisi, la rigidité de la caisse vient s’associer à une suspension confortable qui avalait littéralement les trous et les bosses. Et pour doubler, c’est relativement facile, il suffit d’appuyer un peu sur l’accélérateur et les performances sont impressionnantes puisqu’il faut un peu moins de sept secondes pour effectuer le 0–100 km/h. Et même si vous empruntez une route parsemée de virages accentués, vous n’aurez certainement pas de sueurs froides. Même si vous aimez rouler relativement vite, ce Caddy se charge de tout tandis que les occupants peuvent soit contempler le paysage ou se brancher à l’une des multiples prises USB parsemées dans l’habitacle.
Un bémol toutefois : le levier de vitesses avec son bouton latéral n’est pas tellement convivial.
L’an dernier, il était facile de souligner que l’Escalade devait céder le pas à plusieurs de ses concurrents. Et l’arrivée il y a deux ans du Lincoln Navigator n’était pas venue arranger les choses. Cette fois-ci, cette Cadillac n’a rien à envier à la concurrence et en fait, elle est de nature à inquiéter celle-ci. Après plusieurs tentatives plus ou moins réussies, la marque Cadillac signifie qualité et excellence .