Revenir au site

Le Velar, l’intermédiaire de la famille Range Rover

Par Éric Descarries

22 mai 2018

Il y a déjà quelques mois de cela, le célèbre constructeur britannique de VUS de luxe Land Rover (qui fait parte de la famille Jaguar Land Rover du milliardaire industriel indien Ratan Tata (maintenant remplacé, depuis 2017, par Natarajan Chandrasekaran auprès de Tata Sons) nous présentait le petit dernier de la famille, le Range Rover Velar, une version intermédiaire de tout-terrain qui s’insère entre le compact Evoque et le plus imposant Range Rover Sport. Pourquoi le nom Velar? Il viendrait du verbe latin « velare » qui veut dire « se cacher ». C’était, semble-t-il, le surnom que l’on avait donné aux prototypes des tout premiers Range Rover alors que Land Rover était à développer sa gamme de véhicules de luxe à la fin des années soixante et aux débuts de soixante-dix et que le constructeur ne voulait pas dévoiler avant le temps.

Le Velar est, comme écrit plus haut, une version intermédiaire des VUS de Range Rover, une sorte de cousin au Jaguar F-Pace équivalent (si Jaguar s’est lancé dans la production de VUS, il y a fort à douter que Land Rover exploite le créneau des belles autos vu la situation actuelle qui favorise d’abord et avant tout les VUS!) Évidemment, ce sont d’abord ses lignes qui attirent d’abord notre attention alors que la plupart des observateurs s’entendent pour dire qu’il s’agit là d’une superbe camionnette élégante. Ici, je laisse les photos parler d’elles-mêmes.

Toutefois, sous le capot, il n’y a pas grand surprise. Alors que le moteur à quatre cylindres turbodiesel de 2,0 litres figure au catalogue, il semble que ce soit le V6 suralimenté de Jaguar Land Rover qui attire le plus d’acheteurs. C’est donc de celui-ci dont il est question ici. Mais avant d’aller plus loin, sachez que JLR a utilisé son V8 (fabriqué par Ford à Dagenham en Angleterre) comme base pour son V6. Et, croyez-le ou non, il n’en a pas « coupé » le bloc cylindres des deux derniers trous. Il a plutôt choisi de ne pas ajouter les deux dernières bielles et les deux derniers pistons tout en prenant soin d’occuper les deux derniers manetons du vilebrequin par des contrepoids pour bien équilibrer celui-ci. Évidemment, les culasses et les échappements ont été modifiés en conséquence. Ce V6 produit quand même 380 chevaux. Il est combiné à une boîte automatique à huit rapports et, vous vous en doutez, à la traction intégrale.

L’intérieur du Velar surprend non seulement pas son élégance mais aussi par la simplicité de son superbe design. Le tableau de bord est d’un dessin simpliste faisant appel à une planche presque rectiligne à laquelle il manque des instruments et des commandes. En effet, celles-ci sont incluses dans des écrans tactiles qui demandent quand même une certaine étude et un peu d’habitude. Heureusement certaines d’entre elles se retrouvent « dédoublées » au volant ou à la commande vocale. De plus, le Velar possède ce levier de vitesse maintenant légendaire de JLR, un bouton rotatif qui se soulève de la console centrale. Autre caractéristique spécifique à JLR, les poignées de portières demeurent cachées dans la carrosserie jusqu’à ce qu’on les touche pour ouvrir les portes. Elles se soulèvent alors automatiquement pour ouvrir les portières.

Cinq passagers peuvent prendre place à bord en tout confort (et grand luxe) avec beaucoup de débattement pour la tête et les jambes. Et la visibilité y est remarquable. En ouvrant le hayon arrière, on constate que le Velar a été conçu pour les grands voyages car il y a, au niveau de ce coffre, beaucoup de places pour les bagages. Et si l’on désire utiliser le compartiment pour déménager de longs objets, les dossiers des sièges arrière se rabattent à plat exposant ainsi un long plancher.

Sur la route, le Range Rover Velar est à la fois rapide et silencieux. Son moteur V6 procure des accélérations remarquables alors que les vitesses de reprises sont plus que rassurantes. La suspension pneumatique ajustable assure une grande douceur sur grand route. Malgré son imposant gabarit, ce (très) lourd véhicule se gare relativement facilement en ville alors que le conducteur est aidé de caméras qui reproduisent des images distinctes à l’écran central (celui-ci se rabat légèrement à l’arrêt du véhicule et se relève lorsqu’on relance le moteur).

Question consommation, malgré toutes les attentions apportées à cet épineux sujet incluant un mode Stop-Start du moteur lorsque le véhicule est arrêté aux feux de circulation, elle demeure quand même respectable si l’on se fie à notre moyenne de 11,6 l./100 km obtenus lors de notre essai d’une semaine incluant des déplacements urbains et un court voyage aller-retour de Montréal à Québec. Plus tôt j’ai aussi effectué quelques tours de roue en déplacement hors-route (il s’agit d’un produit Land Rover, après tout) en ajustant le mode de propulsion selon le terrain (une commande au tableau de bord assure le bon choix) et le Velar a su respecter les honneurs de ses origines. Évidemment, avec les pneus appropriés, c’est un véhicule idéal pour la conduite hivernale.

Enfin, vu qu’il s’agit d’un véhicule de grand luxe, il ne faut pas se surprendre de son prix de base de 62 000 $ (avec la quatre cylindres turbodiesel) qui grimpe facilement à 82 600 $ lorsqu’on opte pour la version plus poussée P380 R-Dynamic HSE comme celle mise à l’essai ici…