Surpris par les photos? En effet, peu d’observateurs ont d’abord reconnu une Volvo dans les photos qui accompagnent ce texte. Pourtant, c’en est une, la plus impressionnante berline de luxe jamais produite par ce constructeur d’origine suédoise. D’origine suédoise car il s’agit ici d’une auto construite en Chine! Vous n’êtes certes pas sans savoir que Volvo est désormais la propriété du constructeur chinois Geely, un des plus importants sinon LE plus important de ce pays géant émergeant.
Vendu il y a déjà quelques années par Ford à cet Asiatique, Volvo a pris tout un virage technologique qui s’oriente surtout vers la propulsion électrique (sous peu, toutes les Volvo auront une propulsion électrique sous une forme ou une autre). Donc, question de prouver qu’il est aussi capable de produire des voitures de grand luxe à la technologie hautement avancée, Geely a tenu à construire sa belle S90 chez lui, dans ses usines de Daqing en Chine.
Le résultat en est impressionnant. En plus d’afficher une ligne classique capable de se mesurer à une importante concurrence (remarquez que Geely a quand même tenu à conserver la calandre typique de Volvo avec sa barre diagonale), la Volvo S90 présente une finition remarquable, presque irréprochable, qui nous donne confiance à la marque malgré ses nouvelles origines dont quelques consommateurs pourraient se méfier.
Sous le capot se cache le tout récent quatre cylindres suralimenté et turbocompressé que Volvo a récemment développé. Celui-ci est combiné d’abord à un moteur électrique (qui sert de démarreur silencieux) et à une boîte automatique à huit rapports. La puissance combinée de ces éléments passe par la motricité aux quatre roues incluant un autre moteur électrique qui s’occupe des roues d’arrière (ce qui explique la dénomination Twin Engine inscrite sur le coffre). Volvo annonce donc une puissance totale de 400 chevaux à cet ensemble électro-mécanique.
L’intérieur est aussi d’une grande élégance qui est également relativement simple. Le tableau de bord est, comme le veut maintenant la mode chez plusieurs constructeurs, très simple alors qu’il s’agit d’une simple planche rectiligne qui sert d’écran aux commandes tactiles. Et cela, la S90 T8 n’en manque pas. Le grand écran central peut afficher des « pages » de commandes qu’il serait très sage d’étudier avec attention avant de prendre le volant. Elles ne sont pas si compliquées à comprendre mais elles sont nombreuses.
On n’y verra pas de commandes « régulières » sauf quelques-unes au volant. Toutefois, la plupart de ces commandes sont également disponibles par activation par la voix. Dois-je élaborer sur le confort des sièges chauffants et ventilés (voir les commandes tactiles d’abord) ? Dois-je également élaborer sur la superbe finition des garnitures de portières et des grilles de haut-parleur presque sculptées?
Pour mettre en marche, la « clé électronique » en poche, il ne suffit que de tourner la clé métallique à la console (après avoir pris soin de débrancher le chargeur, bien sûr). Un signal lumineux indiquera au conducteur que la S90 est prête à être conduite puisque le moteur è essence ne se mettra pas en marché immédiatement (sauf s’il fait froid et que la S90 n’aura pas été branchée et rechargée. Dans le cas de notre S90 d’essai, il n’aura fallu qu’une nuit avec une prise de courant de 110 volts pour rechanger les batteries). Pour passer les vitesses (D ou R), il faut d’abord passer par le neutre (N). Une fois en vitesse, seul le moteur électrique n’entre en action (sauf si l’on appuie à fond). Selon Volvo, le conducteur devrait jouir d’une autonomie d’environ 37 kilomètres avant que le moteur thermique se mette à contribution.
En sollicitant l’ensemble, pied au plancher, on peut passer du point mort à 100 km/h en moins de six secondes. Mais la grande masse de la S90 ne donne pas cette impression. Les reprises sont également aussi impressionnantes mais la discrétion de cette Volvo vient encore une fois tromper nos sens. On ne sent pas la voiture aussi rapide. Pourtant…Il faut aussi mentionner le silence de roulement à peine perturbé par le grondement du moteur à essence ainsi sollicité.
La direction électrique est précise à souhait alors qu’il faille s’habituer au puissant freinage (qui sert également à régénérer les batteries), surtout à basse vitesse. Incidemment, les batteries n’occupent pas autant d’espace que dans d’autres berlines (comme la Ford Fusion Energi, par exemple) qui voient l’espace utilisable de leur coffre rogné par ces accumulateurs. Le coffre de la Volvo S90 T8 a un plancher plat et son volume est presque caverneux.
Il y aurait tant à dire sur cette Volvo qu’il me faudrait encore plusieurs pages. Malheureusement, vous n’en verrez pas tant sur les routes car avec un prix frisant les 92 000 $ (avec toutes les options incluses dans la voiture d’essai), elle ne sera pas à la portée de toutes les bourses. Enfin, en ce qui concerne la consommation, outre l’autonomie de 35 kilomètres promise par le constructeur (ce que j’ai toujours atteint, voire même dépassé avec une technique de conduite très modérée), j’ai réussi une moyenne de consommation d’essence (Super en passant) de moins de 5 litres aux 100 km ce qui s’est traduit par une dépense d’à peine une quinzaine de dollars pour toute une semaine de déplacements tant en ville que sur autoroute. Ce n’est peut-être pas suffisant pour éponger le prix d’achat d’une telle berline mais ça justifie quand même une empreinte plus réduite sur l’environnement.