Après une pléthore de VUS à vocation essentiellement urbaine, certains constructeurs ont décidé de se tourner vers une fonction plus audacieuse de ces modèles. En effet, dans la première catégorie, les gens se les procurent essentiellement pour le caractère pratique et leur coffre de rangement spacieux. Enfin, certaines n'offrent même pas le rouage intégral. À part quelques exceptions, il est donc difficile de trouver un produit en mesure de fréquenter des routes en mauvais état, pratiquement inaccessibles et qui vous permettent d’accéder à des sites uniques pour leur beauté naturelle.
C'est cette clientèle que vise Mazda avec le CX-50 dont les caractéristiques générales lui permettent d'affronter des conditions routières nettement plus intimidantes. En plus d'une certaine robustesse, son rouage intégral géré électroniquement permet d'assurer une excellente traction et une bonne motricité sur des routes secondaires en gravier. Et il ne faut pas non plus conclure qu'il s'agit d'une CX-5 déguisée pour aller en forêt. En effet, la CX-50 est plus large, son empattement est plus long et elle possède plusieurs autres caractéristiques qui lui sont uniques.
Soulignons avant de l'oublier que ce modèle est assemblé dans une usine Toyota-Mazda en Alabama et il est exclusif à notre continent. On ne pourra pas l'accuser d'être une modification plus ou moins réussie d’un modèle concocté pour le Japon ou l'Europe entre autres.
Bien entendu, Mazda ne fait jamais les choses comme les autres et même si on veut nous convaincre que ce véhicule tout-terrain est un costaud, sa silhouette est plutôt discrète.
Il faut y regarder deux fois
Lors de la présentation vidéo sur Zoom du CX-50 il y a quelques mois pendant la pandémie, je dois avouer que je n'avais pas été tellement impressionné par la présentation extérieure du véhicule. Ce n'est pas qu'il était laid, mais il n'avait pas vraiment l'allure d’un véhicule capable de s'enfoncer dans la forêt. Me basant sur ces impressions, j’avais avoué ne pas être trop optimiste quant au succès de ce modèle.
Mais, cette fois-ci, j'ai eu l'opportunité non seulement de le contempler de près, mais d'effectuer un essai routier sur une multitude de routes les plus diverses en mesure de nous faire découvrir les qualités intrinsèques de cette Mazda nord-américaine.
Comme disent les Américains « You have to know what to look for » ou en traduction libre, « Vous devez savoir où regarder » puisque de prime abord les modifications esthétiques ne sont pas spectaculaires. Elles ne sont pas spectaculaires certes, mais passablement raffinées de sorte qu'il ne s'agit pas d'une caricature exagérée d’un tout-terrain.
En premier, le CX–50 est plus large que CX-5 tout en étant plus bas. En outre, les passages de roues sont relativement gonflés avec en plus une garniture en périphérie d'une lamelle de plastique contrastant. La calandre est originale à ce modèle et on retrouve à chaque extrémité de la grille des cabochons protubérants pour donner une allure plus robuste. À l'arrière, pour accentuer la largeur, les stylistes ont disposé de fausses bouches grillagées de part et d’autre du pare-chocs.
Je dois avouer que c'est passablement réussi et élégant. Ce n'est pas parce que l’on désire se diriger vers des sentiers éloignés que l'on veut conduire un véhicule qui ressemble à une camionnette militaire.
L'habitabilité est bonne et même si la capacité de chargement du coffre à bagages est légèrement moindre que celle de certains modèles concurrents,la longueur du plancher permet de transporter des objets passablement encombrants. Comme c'est le cas de tous les produits Mazda, la finition est impeccable tout comme le choix des matériaux.
La planche de bord ne diffère pas tellement de celle d'un CX-5, et on retrouve la même sophistication des lignes. Toutefois, comme c'est le cas sur d'autres modèles de la marque, certaines commandes ne sont pas évidentes de prime abord. Mais on s’y habitue facilement même si on aurait pu trouver une solution moins stylisée mais plus pratique. De plus, l’écran d'affichage est toujours géré par un gros bouton central placé sur la console. C'est passablement intuitif et on s'habitue facilement. Du moins, c'est mon expérience.
Il faut ajouter qu’il est possible d’obtenir un écran tactile avec Apple Car Play et Android Auto.
Je me suis trompé
Comme mentionné précédemment, je n'étais pas tellement enthousiaste quant à ce nouveau venu. Je trouvais qu'il rassemblait de trop près à la CX-5 et que ce n'était qu'un simple exercice de mise en marché. Je dois avouer que j'étais à côté de la plaque. En effet, lorsqu'on voit le véhicule en personne, on découvre plusieurs caractéristiques visuelles qui le démarquent passablement du modèle dit « urbain ».
Et les ingénieurs ont concocté un rouage d'entraînement beaucoup plus en mesure d'affronter des conditions de route difficiles sans pour autant atténuer l'agrément de conduite. C'est un équilibre délicat entre ces deux aspects de la conduite, mais je dois avouer qu'ils ne se sont pas plantés, bien au contraire.
Lors d'un essai d'une journée entière sur des autoroutes, routes secondaires et routes très très secondaires en fort mauvais état, j'ai été en mesure de constater que le but avoué avait été atteint.
Mon véhicule d'essai était une version GT Turbo propulsée par un moteur quatre cylindres de 2,5 litres d'une puissance de 256 chevaux avec de l'essence super et 227 chevaux avec du carburant régulier. Il est également possible de commander ce même moteur, mais en version atmosphérique. À ce moment-là la puissance est de 187 chevaux. Dans les deux cas, la transmission automatique est à six rapports et le rouage intégral de série.
Afin de mieux gérer la conduite, on retrouve un commutateur Mi-Drive sur la console centrale et qui permet de choisir entre les modes d'opération suivant : normal, sport, hors route et remorquage. Précisons qu'il est possible de remorquer une charge de 3500 livres maximum.
Mon expérience de conduite m'a permis de constater que sur l'autoroute, le véhicule se comporte plus ou moins comme le CX-5 bien qu’il me semblait un tantinet moins agile, mais la différence n'est pas énorme. Par la suite, sur des routes secondaires sinueuses, la précision de la direction et la stabilité dans les courbes est également à souligner.
Mais ce qui m'a le plus impressionné, c'est lorsqu'on roule pendant des dizaines de kilomètres sur de mauvaises routes avec des nids-de-poule, de la planche à laver et en certains secteurs on avait déposé des granulats très meubles. Le véhicule n’a jamais bronché. J'ai pu également constater l'efficacité du rouage intégral, du système de Vecteur de couple G propre à ce véhicule et qui permet de compenser pour toute les modifications qu'apporte le revêtement de la route. De plus, la robustesse du rouage d'entraînement m'a paru assez robuste.
Bref, je me suis fortement gouré dans mon appréciation initiale.Il est vrai que plus d'audace visuelle permettrait de mieux situer cette Mazda aux yeux de certains acheteurs, mais, mieux encore, on a refusé de tomber dans l'exagération. Et il est certain que ce modèle s'accompagne d'une foule d'accessoires disponibles en option et que plusieurs vont s'empresser de commander un porte-bagages, un support à vélo et toute une panoplie d'accessoires similaires. Par contre, la traction intégrale est de série tout comme le toit ouvrant panoramique.
Somme toute, mes appréhensions initiales n'étaient pas fondées et il s'agit d'un produit qui devrait susciter une réponse très positive de la part de la clientèle ciblée.