À une certaine époque, le directeur des relations publiques de Nissan Canada était le regretté Max Wickens. Ancien chroniqueur automobile, Max n’avait pas son pareil pour concocter des voyages de presse fort originaux. Parfois on atterrissait sur le sommet d’une montagne, une autre fois on assistait à un combat mortel entre un serpent Abu et une mangouste ou toute autre aventure du même genre. Une fois, en Arizona, il nous a fait réaliser un trajet interminable dans un autobuspratiquement ancestral pour assister à la danse d’insertion effectuer des membres de la tribu des Navahos alors que le tout aurait pu se dérouler à notre hôtel.
Cette fois, il s’agit d’un événement beaucoup plus sage, mais qui aeu quand même des conséquences assez désastreuses.
L’ami Max était particulièrement fier de nous faire rencontrer un designer canadienqui travaillait au centre de design Nissan situé à La Jolla sur la côtecalifornienne. Ce centre était sous la direction du très coloré Jerry Hirshberg et sa seule rencontre valait le déplacement.
Mais cette fois, le but du voyage n’était pas nécessairement de rencontrer un compatriote travaillant à ce centre, mais la présentation de la nouvelle berline Infiniti I 35 qui, selon les responsables du constructeur, allait littéralement révolutionner la catégorie. C’est d’ailleurs dans le cadre de cette présentation à notre groupe de journalistes canadiens que Jerry Hirshberg amentionné que lorsque son centre avait pour mission de dessiner une voiture de luxe pour des gens bien nantis, c’est qu’onréalisait une voiture pour des « trous de cul » ou « asshole » dans sa langue natale. Il faut avouer que c’était assez particulier comme déclaration. D’ailleurs, celle-ci a rapidement fait le tour de la planète automobile.
Jerry Hirshberg- au centre.
Jerry Hishberg
Illustre inconnu
Même si Nissan Canada avait monté en épingle la présence de ce styliste torontois au studio de Nissan, la rencontre avec cet individu a été tout simplement un pétard mouillé. Le type, dont j’ai oublié le nom, était fort sympathique et sans doute prometteur en fait de designer. Mais, au moment denotre rencontre, il nous a avoué qu’il avait dessiné les poignées des portièreset qu’il ne pouvait pas nous en dire davantage à propos de la voiture comme telle.
Il s’est rapidement effacé pour céder la place à son patron qui, avant de nous décrire la voiture au niveau stylistique, y est allé de sa fameuse déclaration des « TDC », toute une entrée en matière !
Quoi qu’il en soit, cette berline intermédiaire aux formes arrondies détonnait par rapport aux autres modèles de la marque. Personnellement, cette berline ne m’a nullement impressionné. Quoi qu’il en soit, afin de faciliter la prise de photos et qu’on puisse examiner la voiture de plus près, on a poussé celle-ci à l’extérieur dans une aire spécialement destinée à un examen statique.
Cette maquette était réalisée dans une matière plastique qui représentait fort exactement les tôles d’une voiture de production et il faut avouer que la présentation était d’un bel effet. Cependant, on nous avait annoncé que nous ne pouvions examiner la voiture plus de 30 minutes, car ce matériau ne résistait pas tellement rayons du soleil.
Après avoir fait le tour de la voiture et écouté les explications des stylistes, nous sommes tous rentrés afin de nous protéger des rayons du soleil et de passer au lunch. Avec pour effet que tout le monde a oublié cette pauvre voiture stationnée au grand soleil.
Et il est arrivé ce qui devait arriver, la voiture a littéralement fondu sous les rayons du soleil et elle a rétréci de façon assez spectaculaire.De voiture intermédiaire, on en était pratiquement rendu à une sous-compacte.
Mauvais présage
Et cette mini catastrophe était prémonitoire, car la I35 a été un bide monumental. La silhouette était plus ou moins attrayante, l’ouverture des portières était trop étroite, la position de conduite inconfortable tandis que le moteur manquait de puissance à ses débuts et la tenue de route étaitperfectible.
Sur une note plus positive, l’habitacle était fort luxueux.