Il est vrai que le marché des camionnettes pleine grandeur est en bonne partie la chasse gardée des constructeurs américains, mais Toyota ne baisse pas les bras. En effet, au fil des années, surtout aux États-Unis, cette grosse camionnette conçue et fabriquée au Texas s’est gagné une clientèle aussi fidèle que convaincue. Pour maintenir cette foi, on a concocté des éditions spéciales de présentation plus relevée et fort bien équipées.
Le dernier en date est le Tundra TRD Pro qui nous revient cette année avec un niveau d’équipement plus spécialisé destiné à augmenter les performances en conduite hors route. En fait, le niveau d’équipement est tellement relevé et complet que la facture du groupe d’options TRD Pro Crewmax est de 17 900,00 $. Rien de moins.
C’est spectaculaire, mais avec une facture totale de 65 842,50 $, cela n’est ni plus ni moins cher que ce que la concurrence propose.
« Bleu vaudoo »
Pendant des années, les Toyota n’étaient pas reconnues pour proposer une palette de couleurs très variées aussi bien pour les véhicules que pour les camionnettes. Cette politique est révolue et elle s’applique également aux camions puisque notre modèle d’essai était de couleur « Bleu Vaudoo » qui faisait tourner les têtes à coup sûr et qui nous a valu de nombreux commentaires positifs. À une occasion même, un automobiliste qui s’était garé à nos côtés dans un stationnement a attendu notre arrivée pour manifester son approbation.
Mais il y a plus qu’une couleur « pétée ». La grille de calandre est d’un design réservé à ce modèle tandis que le capot se démarque par une prise d’air très large et, en plus, les roues en alliage BBS de couleur noire sont exclusives à ce modèle. En plus, sur les parois latérales arrière de la caisse, on avait embossé les lettres TRD Pro.
L’habitacle n’a pas échappé à des ajouts de mise en valeur. Un surpiquage rouge garnissait les sièges de même que le dessus de la planche de bord. Sur la partie supérieure des sièges avant, on avait brodé les lettres TRD Pro.
La planche de bord est élégante et la plupart des commandes faciles à atteindre. Par contre, les cadrans indicateurs de type conventionnel se sont révélés parfois difficiles à lire. Mais on n’a rien à redire quant à la qualité des matériaux et de la finition, c’est du solide. Et les occupants des places arrière n’auront pas à se plaindre de l’espace qui leur est attribué puisqu’il s’agit d’une version Crew Max plus spacieuse.
Un équipement spécialisé
Les trois principaux concurrents nord-américains dans cette catégorie se livrent une guerre de capacité de remorquage et de charge. Chez Toyota, on a emprunté une autre voie en spécialisant un de ses modèles pour la conduite hors route. Même si aux yeux de plusieurs cette marque se contente de produire des « chars de pépère », ce qui n’est définitivement plus le cas, elle a toujours développé des camionnettes et des VUS tout-terrain d’une grande robustesse.
D’ailleurs, Toyota participe à d’innombrables courses de camionnettes hors route où elle il connaît beaucoup de succès. Quant à notre véhicule d’essai, il proposait bien entendu une foule de systèmes de sécurité active et passive. Mais il se spécialisait en conduite hors route par l’intermédiaire d’amortisseurs de marque Fox avec réservoir et de ressorts dotés d’un généreux débattement spécialement destinés à ce type de conduite. En plus, des plaques de protection sous la section avant et le réservoir de carburant permettent d’éviter la catastrophe.
Pour déplacer ce bolide, on retrouve l’incontournable moteur V8 de 5,7 litres sous le capot. D’une puissance de 380 chevaux et d’un couple de 400 lb-pi, il est associé à une boîte automatique à six rapports. Ce groupe propulseur est reconnu pour sa robustesse et sa longévité, mais également pour sa soif d’hydrocarbures. J’y reviendrai.
On grimpe à bord
Comme toutes les autres camionnettes de cette catégorie, l’accès à bord vous oblige à lever la jambe passablement. Puisque notre véhicule d’essai n’était ni muni de marchepied et ni d’une poignée d’accès à bord sur le pilier A, il fallait agripper le volant et se donner un élan pour prendre place. Le passager avant est plus avantagé puisqu’il bénéficie d’une poignée d’accès.
Une fois en place, les sièges sont confortables et la position de conduite est correcte. Quant à la présentation du tableau de bord, il est en retrait par rapport à ce que la concurrence américaine nous propose.
Dès qu’on lance le moteur, l’échappement sportif et sonore de ce modèle confirme bien sa vocation relativement spéciale. C’est pour Toyota un moyen comme un autre de masquer les faiblesses du châssis et une mécanique qui date. En plus, autre élément positif sur ce modèle, cette suspension à grand débattement ajoute au confort qui serait passablement moins agréable dans une version plus conventionnelle.
Pour le reste, au chapitre de la conduite, les performances du moteur et une tenue de route correcte feront l’affaire des gens qui ne recherchent pas un outil de travail, mais un véhicule capable de se débrouiller en forêt ou lorsque la route devient quasi impraticable. Ce type de conduite nécessite bien entendu un système quatre roues motrices. Le pilote peut choisir entre les modes deux roues motrices, quatre roues motrices ou quatre roues motrices avec démultipliée.
Son rouage intégral n’est pas le plus sophistiqué du lot, mais il est robuste et ne vous laissera jamais tomber.
En fait, le principal défaut et c’est un défaut majeur, c’est l’appétit en hydrocarbures de son moteur V8 de 5,7 litres qui a affiché une moyenne de consommation pour la semaine de, assoyez-vous, 19,8 litres aux 100 km. Et cette moyenne a été obtenue en adoptant un style de conduite que l’on peut qualifier d’économique et presque toujours effectué en mode deux roues motrices. Pour vous donner une idée de ce que peut coûter une telle consommation, le réservoir de carburant à une capacité de 144 litres. Si on fait le plein avec du carburant se vendant 1,35 $ le litre, il faut 194 $ pour faire le plein.
Toyota tente de se démarquer dans la catégorie des camionnettes en développant des modèles plus spécialisés qui ne sont pas dépourvus de qualité. Mais cela ne réussit pas à compenser pour une technologie qui commence à dater et une motorisation d’une consommation très élevée. Pourtant, il n’en faudrait pas trop pour que ce modèle devienne plus compétitif qu’il ne l’est maintenant. En attendant, Toyota joue la carte des éditions spéciales.