Avec la transformation de l’industrie automobile, beaucoup de consommateurs et d’amateurs redoutent le côté terne et aseptisé de la voiture électrique. Pas de son et performances honnêtes. Je suis le premier à m’ennuyer déjà du roucoulement du gros V8 et des passages parfois violents des rapports. Autre temps, autres mœurs, faudra bien s’adapter.
Après la Porsche Taycan, voici l’interprétation du même thème par Audi. Quand nous disons même thème, c’est que cette RS GT est une Porsche Taycan à la base. L’on sait déjà que ces deux marques sont sous le parapluie du groupe Volkswagen. Autant partager les technologies novatrices surtout en ce moment car le développement des motorisations électriques coûte une fortune. Évidemment, la hiérarchie est respectée avec le constructeur frère. Cette berline d’Audi se décline en version GT et RS GT, soit deux niveaux de puissance et d’autonomie. Cependant, la Taycan Turbo S demeure au sommet de la lignée tandis qu’Audi doit se contenter de l’équivalent de la Taycan 4S et la Taycan Turbo.
Question de goût, la RS GT est un peu plus jolie. Mais attention ici, c’est vraiment une impression personnelle et ne dénigre en rien la Taycan qui demeure spectaculaire. D’ailleurs la RS GT emprunte également le galbe des passages de roues qui lui confère une allure super dynamique. L’ Audi conserve cette signature distincte dans sa partie avant tout en respectant l’aérodynamisme type des voitures électriques avec une grille opaque.
Monter à bord demande une certaine forme physique. L’assise est basse un peu comme la R8. De plus, les portières sont étroites donc lorsque vous vous installez, vous êtes obligez de contourner le pilier B. Une vraie berline sport! L’accès aux places arrière est aussi compliqué. Vous aurez droit à deux coffres. L’ouverture du coffre arrière est étroit tandis que celui de la partie avant est comparable aux Porsche 911 de ce monde.
Pour ce qui est de la présentation, Audi demeure le constructeur au plus beau coup de crayon de l’industrie. Le tableau de bord se présente avec simplicité et convivialité. Un écran prend place au bloc instruments et un autre, cette fois tactile, s’intègre parfaitement dans le dessin de la planche de bord. Des matières recyclées sont utilisées dans la réalisation de cette berline sport comme le pavillon et les tapis.
Comme la Taycan, cette RS GT offre des performances de haut niveau. Les accélérations vous enfoncent dans le fond de votre siège. Quatre modes de conduites sont proposés. Le mode Eco permet d’optimiser l’autonomie tandis que le mode de performance la diminue évidemment. La tenue de route est exceptionnelle grâce à son centre de gravité très bas. Elle est cependant très lourde et l’on ressent son poids en virage serré.
Le temps de recharge est respectable comme une dizaine d’heures sur une borne de niveau 2 que l’on retrouve à la maison. Si l’autonomie annoncé en circonstance idéal est de 440 km, en hiver comme ces derniers temps, je n’ai obtenu que 313 km après les 10 heures de recharge. Là ou le bas blesse, c’est son prix. Ma voiture d’essai affiche un prix de départ de 180 850 $. De plus, nous avions droit à 12 340 $ d’options qui inclus l’ensemble performance et l’ensemble de cuir Nappa fin. Ajouté les frais de transport et préparation de 2700 $ pour une facture finale de 195 990 $ avant taxes. Ouf!
Malgré ce prix élevé et certains petits irritants, cette Audi RS GT est irrésistible et tellement agréable à conduire.