Les dirigeants automobiles à cravate sont-ils trop coincés ?

Texte : Denis Duquet

 

· Opinion
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La cravate, un incontournable ?

À mes débuts dans le monde automobile, j’ai été fort surpris de la tenue vestimentaire des grands dirigeants des compagnies. La plupart portaient le même uniforme, soit un complet foncé, gris ou bleu marin, associé à une chemise blanche et à une cravate de couleur neutre. De plus, ils chaussaient pratiquement tout le même type de souliers à bout rond, sans tenir compte de la dernière mode. Sans vouloir être grossier, je trouvais que ça faisait un peu collet monté. Bien entendu, on ne peut arriver en shorts et Birkenstock à un événement officiel. Mais en d’autres circonstances, on pourrait tout au moins desserrer sa cravate.

En plus de cette uniformité vestimentaire, ils ont généralement comme dénominateur commun l’ambition, le désir de domination et la volonté de s’enrichir sans oublier le rêve d’être considéré comme l’un des grands meneurs dans l’histoire de l’industrie automobile. Et ces dirigeants sont entourés d’une suite de gens qui n’oseraient jamais les contredire. Bien qu’il y ait eu quelques exceptions spectaculaires. Il suffit de mentionner le nom de Bob Lutz qui n’avait pas la langue dans sa poche et qui avait souvent des opinions à contre-courant. Avec ou sans cravate, il faisait souvent bande à part.

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Les dissidents

Au cours des dernières années, il y a eu de notables exceptions à cette dictature vestimentaire. Dans d’autres domaines, avant de parler de l’industrie automobile, il y a le regretté Steve Job qui a non seulement ressuscité la compagnie Apple, mais qui a transformé notre façon de vivre avec les célèbres appareils électroniques iPhone et iPad.

Son légendaire chandail noir, porté pratiquement en tout temps, était sa signature vestimentaire, affichant son désir de ne pas respecter les convenances des hommes d’affaires en général. Il faut dire également que Bill Gates, le fondateur de Microsoft, n’était pas également porté à toujours se déguiser en homme d’affaires.

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Steve Jobs

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Bill Gates

Mais revenons au monde de l’automobile. De nos jours, le dirigeant le plus spectaculaire et le plus coloré est sans aucun doute Elon Musk. Celui-ci semble allergique à porter une cravate. Cela est peut-être l’une des raisons qui explique ses idées audacieuses et brillantes.

Et il ne se limite pas avoir des idées, il les concrétise. Lorsqu’il a parlé d’une voiture automobile de grande distribution, et ce sur tous les marchés du monde, les gens l’ont traité de rêveur, d’illuminé et que sais-je encore. Pourtant, quelques années plus tard, Tesla est le plus grand producteur de voitures électriques au monde. Et même plusieurs concurrents ont affirmé qu’ils aimeraient pouvoir travailler dans les mêmes conditions que Monsieur Musk.

Et il ne faut pas oublier que ce fantasque génie s’intéresse également à la stratosphère et même au monde astral avec sa compagnie de fusées Space X, compagnie qui lui permet également de placer en orbite de multiples satellites dans le cadre d’un projet visant à révolutionner les communications téléphoniques de la planète.

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Elon Musk

Un autre récidiviste vestimentaire a été Sergio Marchione qui ne semblait même pas posséder de veston et encore moins de cravate. En effet, ce visionnaire dirigeant de Fiat à l’origine et du groupe Fiat Chrysler par la suite était toujours vu avec un chandail de laine de couleur foncée accompagné d’une chemise blanche dont le col n’était pas cintré par une cravate.

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Sergio Marchione

Les autres dirigeants des compagnies en général sont toujours habillés de la même façon et semblent toujours penser de façon très conventionnelle. Il suffit d’assister à un salon automobile, pour réaliser à quel point l’homogénéité vestimentaire règne en maître chez tous les constructeurs automobiles.

Au fil des années il y a eu des exceptions, et je ne voudrais pas oublier le regretté John Rock, autrefois directeur général de la défunte division Oldsmobile qui était souvent vu habillé de façon plus sportive. Cependant, lors d’événements officiels, il rejoignait les rangs de ses collègues des autres divisions. À deux exceptions près : il portait toujours des bottes de cowboy et son mouchoir de poche était un bandana de couleur rouge qui contrastait avec le reste de son habillement.

Il ne faut pas se surprendre si John Rock était l’un des personnages les plus colorés du monde automobile et il a dû à quelques reprises s’excuser pour son franc-parler. Ses discours étaient parfois parsemés d’explicatifs et de descriptions non conventionnelles de ses concurrents.

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John Rock

Bref, s’il faut garder un certain décorum dans des événements requérants un habillement d’affaires, mais si la plupart de ces gens pouvaient se départir du veston et de la cravate de temps à autre. Ils auraient probablement de meilleures idées à nous proposer.

La bonne nouvelle : plusieurs dirigeants automobiles ne se font plus prier pour délaisser la cravate de plus en plus souvent.