Alors que les constructeurs nord-américains s’empressent d’abandonner les berlines dans presque toutes les catégories, chez Hyundai on demeure fidèle à ce type de véhicule. Et non seulement on le maintient dans la gamme, mais on en bonifie les nouveaux éléments. On peut regretter le départ de l’Accent dont les caractéristiques générales ne convenaient plus nécessairement aux besoins du marché actuel, mais on a mis le paquet sur l’Elantra.
En effet, ce n’est pas parce que le nombre de concurrents s’amenuise qu’il faut se contenter de demi-mesure. Bien au contraire, on a concocté un véhicule moderne, élégant et d’un raffinement très poussé pour la catégorie. En plus, il est disponible en trois versions différentes, soit la version régulière, une motorisation hybride, une approche plus sportive avec le « N Line » et finalement le modèle N qui arrivera plus tard et qui offrira des performances fort impressionnantes.
Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai assisté au dévoilement de ce modèle en banlieue d’Ottawa à mi-novembre, et il m’a fallu tout près de quatre semaines afin de vous faire part de mes impressions de conduite. Est-ce de la paresse de ma part? Est-ce que j’avais peur d’être trop négatif, certainement pas ! Mais quoi qu’il en soit voici les résultats d’un essai effectué au volant de la version Ultimate, la plus luxueuse, propulsée par un moteur 4 cylindres de 2,0 litres. J’y reviendrai.
De l’épate !
Lors de mon premier contact avec ce modèle, j’ai immédiatement conclu que le concepteur de cette voiture devait rêver devant les Lamborghini alors qu’il était jeune. En effet, les parois sculptées de façon très agressive, une section avant fortement inclinée et agrémentée d’une grille de calandre d’une conception fort particulière constituée de petits godets dont l’ouverture serait en partie supérieure. C’est du jamais vu, du moins à ma connaissance, et cela démarque cette voiture de la concurrence de belle façon. De plus, le capot plonge vers l’avant et cette impression visuelle est accentuée par des moulures sur le capot qui se rapprochent vers le centre accentuant cette plongée vers l’avant. L’arrière est également bien exécuté avec un becquet intégré au couvercle du coffre dont la partie supérieure s’incline légèrement vers l’arrière afin d’optimiser la dynamique de la silhouette.
Mais, c’est surtout à l’intérieur que cette berline coréenne se démarque. En effet, ça débute par le volant qui se distingue par une section oblongue placée sous les rayons centraux. De plus, les stylistes font appel à des pavés de commande en aluminium brossé à chaque extrémité des rayons médians. Le modèle le plus luxueux propose, comme c’est présentement la tendance sur les véhicules de luxe, deux écrans de 10,5 pouces placés en continu afin d’offrir une présentation fort impressionnante. De plus, l’écran central est orienté vers le conducteur a fait d’optimiser l’impression d’être à bord du cockpit d’un avion. Autre détail, sur la console centrale, à la droite de celle-ci, on retrouve un petit mur relevé qui sert de poignée de soutien pour le passager.
La présentation générale est excellente et la plupart des matériaux sont de qualité compte tenu de la catégorie. Les places arrière sont convenables pour une voiture de ces dimensions et malgré la silhouette de coupé quatre portes, une fois en place, le dégagement pour la tête est adéquat pour la plupart des gabarits.
Un point faible ?
Cette nouvelle venue bénéficie de la plate-forme K3, la plus récente et la plus performante proposée par Hyundai. Plus légère, elle permet une garde au sol plus basse tandis que les porte-à-faux avant et arrière ont été réduits. La voiture est également légèrement plus longue de 55 mm tandis que l’empattement a progressé de 20 mm. Cela peut sembler relativement modeste, mais ça fait quand même une différence appréciable en offrant une meilleure répartition des masses et une suspension plus efficace.
Le modèle que l’on peut appeler conventionnel est propulsé par un moteur quatre cylindres 2,0 litres d’une puissance de 147 chevaux et un couple de 132 livres pieds. Seule une boîte de rapports à variation continue est offerte avec que cette motorisation. Quant à la version à moteur hybride, il s’agit d’un moteur GDI de 1,6 litre jumelé au moteur électrique de l'Elantra hybride offre une puissance totale de 139 chevaux et un couple jusqu'à 195 lb-pi. Ce moteur est associé à une boite à double embrayage à six rapports, ce qui distingue l'Elantra hybride de ses principales concurrentes qui proposent généralement des boîtes automatiques de type CVT.
Enfin, lorsque le modèle « N » sera commercialisé, il sera possible de pouvoir compter sur des performances passablement musclées en raison du moteur 2,0 litres turbo de 280 chevaux.
Pour en revenir au moteur équipant le modèle essayé, c’est pratiquement une reconduite par rapport à l’an dernier. Cependant, les ingénieurs assurent qu’il a été modifié et plusieurs de ses éléments internes revus afin d’améliorer la fiabilité et d’optimiser la consommation de carburant. Les performances ne sont peut-être pas à couper le souffle, mais elles sont adéquates contenues de la vocation anticipée. Et il ne faut pas oublier que la version « N Line » et son moteur de 200 chevaux et une boîte automatique à double embrayage à sept rapports pourrait être la solution la plus intéressante pour les amateurs de conduite plus sportive.
Et il ne faut toujours pas oublier que la plupart des personnes intéressées à se procurer une voiture de cette catégorie sont bien plus intéressées à bénéficier d’un habitacle confortable et bien dessiné qu’à un moteur hurlant sous le capot et offrant des performances relevées dont on n’a pas nécessairement besoin pour déplacer la petite famille.
Une désarmante efficacité
De nos jours, il faut se dire les vraies affaires, des mauvaises automobiles, ça n’existe pratiquement pas. Il y a quelques exceptions et elles sont généralement peu populaires et en voie de disparition. Comme la plupart de ses concurrentes, cette coréenne compacte propose un environnement silencieux et raffiné, un système d’info divertissement passablement conviviale tandis que le pilote n’a pas à se battre avec le volant pour aborder des courbes accentuées, et ce même lorsqu’on dépasse les limites de vitesse affichées.
Il est vrai que lorsqu’on appuie à fond sur l’accélérateur, le grognement du moteur filtre dans l’habitacle. Cela peut en déranger quelques-uns, personnellement, je n’ai que faire de cette critique. S’il faut trouver à redire, on peut souligner que la rétroaction du volant pourrait être meilleur, et que la banquette arrière est un peu trop basse pour les grandes personnes de sorte qu’on se retrouve quelque peu la tête entre les genoux. Sans vouloir entrer dans les détails, et cela varie selon les modèles choisis, il est possible de commander une pléthore d’accessoires généralement d’ordre électronique tandis que les systèmes de sécurité n’ont rien à envier à la concurrence. Et en plus, même la version la plus économique est fort bien dotée à tous les chapitres.
Bref, chez ce constructeur, on ne s’est pas contenté du minimum en raison du désintéressement de certains constructeurs envers cette catégorie de véhicule. Au contraire, on a fait tout pour qu’il soit l’un des plus compétitifs dans cette catégorie tout en offrant une consommation de carburant intéressante. En plus, il est possible d’opter pour l’hybridation ou la performance élevée avec le modèle « N » à venir plus tard.
En terminant, je me demande encore pourquoi cela m’a pris aussi longtemps pour rédiger mon essai routier.
Bref, chez ce constructeur, on ne s’est pas contenté du minimum en raison du désintéressement de certains constructeurs envers cette catégorie de véhicule. Au contraire, on a fait tout pour qu’il soit l’un des plus compétitifs dans cette catégorie tout en offrant une consommation de carburant intéressante. En plus, il est possible d’opter pour l’hybridation ou la performance élevée avec le modèle « N » à venir plus tard.
En terminant, je me demande encore pourquoi cela m’a pris aussi longtemps pour rédiger mon essai routier.