Hyundai SantaCruz

Plus stylisé que pratique

Texte de Denis Duquet

Photos de Denis Duquet et Hyundai Canada

· Essais Routier

Chez ce constructeur sud-coréen, on ne se gêne pas pour nous proposer des véhicules parfois hors normes. Par exemple, il y a le Veloster avec sa silhouette assez particulière et sa configuration de 3 portières. Cette fois, on a poussé l'audace encore plus loin en proposant une camionnette dontla silhouette s'inspire de véhicules classiques des années 60 qu’étaient le Chevrolet El Camino et le Ford Ranchero. Ceux-ci étaient en fait des berlines dont la section arrière accueillait une caisse de chargement, c'était un plus ou moins heureux mélange entre une automobile et une camionnette.

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Il existe déjà sur le marché deux modèles de camionnette monocoque que sont le Ford Maverick et le Honda Ridgeline. Cela signifie qu'on ne fait pas appel à un châssis à échelle ou à une carrosserie et une boîte de chargement autonome. Le Santa Cruz fait appel à la même technologie, ce qui permet de proposer une suspension arrière indépendante et de pouvoir ainsi intégrer un espace de rangement sous le plancher de la caisse de chargement et doté d’un drain. 

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Méli-mélo 

Non, il n'y a aucune association avec la publicité d’une chaine de  magasins spécialisés dans la vente de matelas. Mais, cette expression reflète bien ma perception de cette camionnette et de l’habitacle. Il est bien évident que les stylistes ont consacré beaucoup d'efforts à dessiner une silhouette qui tente de se démarquer le plus possible d'une camionnette. Les angles latéraux, la section avant fortement inspirée de la Tucson ainsi que le pilier C incliné vers l’avant qui lui donnent un caractère à part. On note également plusieurs petits artifices parsemés ici et là, notamment les arches de roues en plastique noir qui je l’espère seront résistants. Des roues de 20 pouces optimisent la silhouette et donnent un air plus agressif à l'ensemble. 

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Dans l'habitacle , c'est plus ou moins une reprise de ce que l'on retrouve dans la Tucson. C'est passablement neutre et il n'y a pas de fla-fla pour tenter de nous impressionner. On retrouve toutefois un écran d'affichage de 12,3 pouces qui se prête fort bien à la gestion du système d'info divertissement et des principales fonctions du véhicule. Toutefois,comme tous les écrans tactiles, il faut quitter la route des yeux et certaines commandes nécessitent plusieurs touches; ce qui n'est pas pour améliorer la sécurité.  

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La qualité des matériaux est généralement bonne tout comme l'assemblage. Je ne trouve rien à redire quant au confort des sièges avant et la position de conduite est relativement facile à trouver. Cependant, les places arrière n'offrent pas beaucoup de dégagement pour les jambes tandis que le dossier est relativement droit. Sur une note plus positive, le siège se relève pour donner accès à un espace de rangement. 

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Parlant de rangement, et c'est là le point le plus contesté de ce véhicule, la caisse de chargement est relativement petite. Par exemple, il est impossible d'y loger des skis en longueur et même en les plaçant de biais. Cependant, des objets en hauteur comme des plantes par exemple ne poseront aucun problème. Il faut également souligner plusieurs points d'ancrage , un éclairage DEL de la caisse et une ouverture progressive du battant arrière. 

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Version canadienne 

Les acheteurs américains peuvent opter entre deux motorisations. Au Canada, Hyundai a décidé de simplifier la donne en ne proposant qu’un seul moteur. Il s'agit d'un quatre cylindres turbocompressé 2,0 litres de 281 chevaux et 311 livres-pied de couple. Il est associé à une boîte automatique à 8 rapports à double embrayage. Cette combinaison permet de remorquer une charge de 5000 livres. Je n'ai pas effectué de test de remorquage,mais il me semble qu'une transmission plus conventionnelle ferait un meilleur travail de remorquage compte tenu des performances parfois peu adaptées des transmissions à double embrayage à ce genre d’exercice. 

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En raison des conditions météorologiques et routières de notre pays pendant presque six mois par année, le Santa Cruz est équipé de série du rouage intégral. À ce chapitre, le conducteur peut choisir entre quatre modes différents: normal, sport, smart et snow. Bien entendu, cette sophistication mécanique a pour effet de faire grimper la facture qui dépasse les 40 000$. 

À trop vouloir en faire 

Il ne faut pas consulter la fiche technique de ce véhicule trop longtemps ou encore examiner sa silhouette de près pour en conclure qu'on a fait l'impossible pour nous offrir un véhicule compétitif sur tous les aspects. Mais, avant de parler de l'expérience sur la route, il est important de souligner un élément qui peut influencer la décision d'achat de ce modèle par rapport à la concurrence.  

En effet, ce n'est pas parce qu'il y a une boîte de chargement que le véhicule est automatiquement très pratique. Le principal talon d'Achille de ce Hyundai à tout faire est la capacité de sa boîte de chargement. Celle-ci est longue de 48 pouces et d’une capacité de 27 pieds cubes. En comparaison, le Ford Maverick nous offre une caisse de 54 pouces de long et une capacité de 33 pieds cubes. Enfin, si vous recherchez une camionnette monocoque offrant une plus grande partie de chargement, le Honda Ridgeline est doté d'une caisse d'une longueur de 64 pouces d'une capacité de 34 pieds cubes. Si la caisse de chargement est l'élément le plus important pour vous, ces chiffres vous faciliteront la tâche. 

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Esprit de contradiction 

Souvent dans ma carrière, on m'a accusé d'avoir un esprit de contradiction très élevé. C'est possible, mais ce n'est pas nécessairement pour contredire les gens, mais plutôt pour défendre mes opinions. Par exemple en ce qui concerne le Santa Cruz, la plupart des critiques ont encensé ce véhicule, et ce pratiquement à tous les chapitres. 

Je ne suis pas entièrement de cet avis. Par exemple, on vante les qualités du rouage intégral. Lors de mon essai, j'ai dû affronter plusieurs conditions routières enneigées et ma conclusion est que ce système ne nous met pas nécessairement en confiance. On semble toujours percevoir une certaine dérobade du train arrière en accélération modérée. De plus, comme c'est souvent le cas avec ce type de transmission automatique à double embrayage, les passages de rapports inférieurs sont souvent hésitants. 

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Bien entendu, les performances du moteur de 281 chevaux ne sont pas à dédaigner et les accélérations sont à la hauteur des attentes. Cependant, il est vrai que mon essai s'est déroulé en hiver et par temps très froid, mais je n'ai pu faire mieux que 12,4  l/100 kilomètres. Ce qui est plus que décevant vous l’avouerez. Par exemple, l’essai d'une camionnette GMC Sierra de catégorie 1500 propulsée par un moteur diesel a affiché une consommation de carburant inférieure à 10,0 l/100 km ! Revenons à la même catégorie et après une semaine d'essai du Ford Maverick hybride, la consommation enregistrée a été de 9,2 l/100 km. 

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Au chapitre de la conduite, plusieurs essayeurs ont mentionné la qualité de l'assistance et la précision de la direction tout  en vantant également les qualités routières de ce modèle. J'espère ne pas avoir essayé le même exemplaire que ces personnes, puisque la conduite de mon modèle d'essai ne m'a pas inspiré outre mesure. C'est correct, la tenue de route est sans surprise, mais de là à être impressionné il y a toute une marge. 

Dans sa conception actuelle, on peut conclure que le SantaCruz est une réponse à une question qui n'a jamais été posée. Et sa position est plus délicate étant donné que la concurrence propose des modèles peut être moins élégants ou moins songés, mais qui répondent mieux e ce que l'on s'attendd'une camionnette.