L’an dernier, Hyundai révisait sa berline intermédiaire de fond en comble. La silhouette s’était raffinée, les assistances électroniques à la conduite plus nombreuses et plus sophistiquées tandis que l’expérience de conduite était plus relevée qu’auparavant. Selon les dires du constructeur, contrairement à ce qu’en pensent les nord-américains, l’avenir n’est pas sombre pour les berlines. Au contraire, certaines études ont démontré qu’il y aurait un intérêt progressif envers ce type de véhicule. D’autant plus, puisque les nord-américains ont quitté cette catégorie, cela rend la partie belle pour les constructeurs asiatiques et même européens.
Cette nouvelle venue s’intègre dans une politique de développement de nouveaux modèles alors qu’on veut proposer dans presque toutes les catégories des versions plus sportives et même carrément très sportives. Dans le cas qui nous concerne, la Sonata N Line est la première étape dans le cette escalade vers un niveau de performance plus relevé. Un peu plus tard, il devrait y avoir une version N plus performante encore. Mais pour l’instant, on a affaire à la version N Line qui tente d’être un compromis intéressant entre la traditionnelle berline familiale et un véhicule plus performant.
De légers indices
À une certaine époque, lorsqu’on concoctait un modèle plus sportif, on se sentait obligé d’y apposer des bandes décoratives très larges, des écussons à n’en plus finir, et ce même si les modifications à la mécanique étaient relativement modestes. Bref, l’apparence primait davantage. En ce qui concerne cette Sonata plus musclée, on a apporté quelques retouches à la carrosserie, installé des sièges sportifs en cuir nappa dans l’habitacle, opté pour un pédalier en aluminium en plus d’un équipement plus complet que les autres versions du Sonata.
Ces modifications peuvent sembler relativement modestes, mais des changements mécaniques songés ainsi que des pneus plus larges remplissant les passages de roues sont des indices qui ne trompent pas, on a affaire à une voiture différente.
Et il faut souligner également que la silhouette de coupé quatre portes s’accommode fort bien de cette nouvelle vocation. Sans oublier une garde au sol le plus basse reliée à une suspension raffermie .
La recette du succès
Concocter une voiture à vocation sportive nécessite de multiples modifications et pas uniquement avec la présence d’un moteur plus puissant. C’est pourtant le premier élément de la transformation de cette voiture avec un moteur quatre cylindres de 2,5 litres turbo d’une puissance de 290 chevaux et d’un couple de 311 livres pieds. Il faut également préciser que le couple optimal est obtenu à 1650 tr/m et le demeure jusqu’à environ 4000 tr/m. De quoi permettre des accélérations et des reprises assez impressionnantes. Cette puissance est gérée par une transmission automatique à huit rapports et à double embrayage, une réalisation de Hyundai.
Insérer un groupe propulseur dans une berline à vocation de confort et de tourisme n’est pas nécessairement une bonne idée si la suspension et le freinage sont échangés. On a bien fait ses devoirs chez Hyundai alors que les ancrages du moteur sont plus rigides de 22 %, les ressorts de 5 % plus rigides à l’arrière tandis que les barres de stabilité sont plus grosses de 5 % à l’avant et de 18 % à l’arrière. Bien entendu, les freins plus puissants et de plus gros diamètres sont utilisés.
Comme sur plusieurs voitures de performance, les ingénieurs ont opté pour des amortisseurs mono tube modifiés pour une conduite plus sportive. Somme toute, on a mis les barres sur les « T » et les points sur les « I » en ce qui concerne une préparation destinée à pouvoir obtenir un comportement routier digne de ce nom.
Et ceux qui s’interrogent quant à la compétence de ce constructeur au chapitre des voitures plus sportives, il faut souligner que cette marque connaît des résultats forts impressionnants dans le Championnat du monde des rallyes ou WRC. De plus, l’arrivée d’Albert Berman dans le camp Hyundai a eu une influence non négligeable sur les véhicules à vocation sportive. L’ancien patron de la division Motorsport de BMW et dorénavant patron de la Recherche & Développement chez Hyundai a vraiment changé la donne et pour le mieux.
Le calme avant la tempête
Lorsqu’on prend le volant d’une Sonata N Line on est surtout impressionné par le confort des sièges, leur support latéral ainsi que le modernisme de la planche de bord et de son imposant écran d’information. Sans oublier une ergonomie de bon aloi. Personnellement, la gestion de la boîte de vitesses par des boutons placés sur la console centrale ne me réjouit pas nécessairement, mais il faut se souvenir que cette voiture a été initialement développée comme voiture de tourisme et non sportive. De plus, une fois la marche avant engagée des palettes derrière le volant permettent de passer les rapports.
Tout début, lorsqu’on se contente de suivre la circulation, on se rend compte que le moteur est plus musclé, que la sonorité des pots d’échappement est de mesure d’être appréciée par les amateurs de sportivité tandis que la direction est précise. En outre, la rigidité de la caisse est un autre élément qui saute aux yeux.
À une certaine époque, avant la prolifération de l’électronique dans les automobiles, une voiture plus sportive était généralement associée à des amortisseurs ultras fermes, à un moteur qui semblait tourner carré, sans oublier une insonorisation perfectible. Bref, c’était tout ou rien. On voulait des performances, il fallait en subir les conséquences. Mais de nos jours, grâce à la magie de l’électronique, une voiture peut se comporter de façon très docile, et ce malgré un moteur puissant et une suspension sportive. C’est ce qui se produit sur la Sonata N Line. Quatre modes de conduite sont offerts aux conducteurs, il y a le mode régulier ou normal, le mode sport, le mode sport + et un autre mode permettant des villages individuels. Si vous optez pour le mode sport, les performances sont pointues, la direction est plus directe et les passages des rapports s’effectuent plus rapidement. Dans les virages serrés, on apprécie la qualité de la direction, la fermeté des amortisseurs et le support des sièges. Mais tout cela, sans secousses, sans excès d'inconfort.
Puis, j’ai opté pour le mode sport +. Les choses se précipitent. Les accélérations sont nerveuses et instantanées, les passages de rapports se succèdent plus que rapidement tandis que la direction est nettement plus ferme. Là, on est au volant d’un modèle sport. J’ai bien en devoir la version and qui sera encore plus performante. Mais pour l’instant, cela devrait suffire à la grande majorité des amateurs de conduite sportive.
Est le plus intéressant dans tout cela, c’est qu’on peut choisir le type de conduite que l’on veut adopter par le biais des différents modes pouvant être sélectionnés. Il est vrai que Hyundai n’a pas inventé cette technologie, mais il la gère passablement bien pour permettre à cette Sonata être confortable et raisonnable la plupart du temps, pour devenir un foudre de guerre lorsque l’occasion se présente. Et pour s’en convaincre davantage, il faut essayer le mode « départ catapulte », cela vient de moi, si vous permet de vous mettre dans le trouble for rapidement. Pour ce faire, il faut sélectionner le mode sport +, débrancher le mode ESC en appuyant sur le bouton de désactivation pendant plus de trois secondes, mettre la boîte de vitesses à la position D, appuyer fermement sur la pédale de freins avec votre pied gauche tout en appuyant à fond sur la pédale d’accélération. À ce moment, le message « Launch Controi Ready » s’affichera au tableau de bord. Vous avez alors quatre secondes pour enlever votre pied de la pédale de freins et vous allez expérimenter ce qu’est un départ canon.
Avec un bel équilibre général, des performances musclées, un équipement complet, la facture de 35 999 $ ne me semble pas exagérée.