Pour 2025, la marque Infiniti a complètement renouvelé le plus imposant de ses VUS, à savoir le QX80. Et quand on parle de haut de gamme chez ce constructeur, ce n’est pas uniquement au chapitre du luxe proposé, mais également en fait de dimensions. En effet, ce modèle renouvelé s’attaque principalement à des concurrents nord-américains, notamment le Cadillac Escalade, le Jeep Grand Wagoneer L et le Lincoln Navigator. Bref des modèles qui ciblent une clientèle pour qui plus c’est gros, meilleur c’est.
C’est pourquoi les stylistes n’ont fait aucun effort pour tenter d’offrir une silhouette paraissant plus petite que le véhicule ne l’est en réalité. Au contraire, surtout en raison d’une grille de calandre fort
imposante et dont le motif est supposé être inspiré d’une forêt de bambous, rien de moins. On ne fait pas nécessairement dans la dentelle. De plus, à chaque extrémité de la section avant, une cascade de phares superposés est un autre élément de la signature visuelle. Toutefois, de profil, ça ressemble à un réfrigérateur couché sur le côté. Heureusement,avec une succession de petites touches un peu partout sur la carrosserie, cela atténue quand même l’impact visuel de ce mastodonte.
Passez au salon
Bien entendu, l’habitabilité est plus que généreuse dans l’habitacle. De plus, la présentation des sièges bicolores donne immédiatement une impression de confort et de luxe. D’ailleurs, les sièges avant sont réglables électriquement, chauffants, et même proposent un effet de massage selon les désirs des occupants. Sur la version Autograph qui était notre modèle d’essai, deux banquettes constituent la seconde rangée et, bien entendu, la banquette de troisième rangée permet à des adultes quand même de grandeur moyenne de s’y retrouver dans un confort acceptable. De plus, l’accès à cette troisième rangée est relativement facile puisque les sièges médians se déplacent vers l’avant avec une commande électrique. C’est relativement lent, mais l’accès est quand même facilité.
Comme le veut la tendance actuelle, deux écrans d’affichage horizontaux de 14,3 pouces sont montés en série. L’affichage est bon, les informations suffisamment claires et il est relativement facile de s’y retrouver. Puis, immédiatement sous l’écran central, on retrouve un autre écran, plus petit cette fois, permettant de gérer la climatisation et certains modes de conduite. Cette disposition est logique et passablement pratique. Il faut également souligner que l’affichage tête haute est apprécié.
Comme tous les véhicules de cette catégorie qui se respecte, la quantité de gadgets et accessoires est impressionnante. Notons entre autres la possibilité de gérer l’éclairage d’atmosphère en différents coloris.
Bien entendu, un véhicule dans la catégorie de luxe ne peut pas se contenter d’un système audio peu impressionnant. Cette fois, Infiniti a fait appel à la compagnie Klipsch pour le système audio. Sur les versions Luxe et Sensory, le système est doté d’un ampli de 600 W et de 14 haut-parleurs. Sur le modèle Autograph, la version la plus luxueuse et notre modèle d’essai, la puissance de l’ampli est portée à 1200 W et on a logé 24 haut-parleurs dans l’habitacle.
Par contre, pour prendre place à bord du QX 80, il faut lever la patte passablement haute. Heureusement, la poignée d’assistance montée sur le pilier A ainsi que le marchepied se révèlent être fort pratiques Enfin, la suspension pneumatique permet d’abaisser ou de relever le véhicule selon les conditions d’utilisation. En conduite hors route, le dégagement par rapport au sol est de 10 pouces, l’un des plus généreux de sa catégorie.
Adieu V8 !
Jusqu’à l’arrivée de cette nouvelle version, ce gros VUS-luxueux était propulsé par un moteur V8 de 5,6 litres d’une puissance de 400 chevaux et de 413 livres pieds de couple. Même s’il était utilisé depuis plusieurs années, ce moteur n’était pas tellement impressionnant. Son rendement était moyen, sa consommation élevée et sa fiabilité pas toujours exemplaire.
Il est remplacé par un moteur V6 de 3,5 litres à double turbo d’une puissance de 450 chevaux et un couple de 515 livres pieds. Cette fois, on a délaissé la boîte automatique à sept rapports par une autre à neuf rapports fournie par la compagnie Jetco. Cette motorisation permet de pouvoir
compter sur une capacité de remorquage de 8500 livres. Cependant, une motorisation hybride aurait été appréciée, mais ce n’est pas une technologie qui semble être appréciée par Nissan.
Lors de mon essai, j’ai enregistré une consommation moyenne route/ville et autoroute de 12,7 litres aux 100 km. Cependant, une fois le véhicule chargé de sept occupants et leurs bagages cette consommation devrait frôler les 15 litres aux 100 km. Accrochez une remorque, et ces chiffres vont
être encore plus impressionnants.
Routes secondaires et autoroutes
Compte tenu des dimensions du QX 80, il ne faut pas être un expert en la matière pour en déduire que la circulation urbaine, surtout dans le cauchemar routier que représente Montréal, n’est pas nécessairement son point fort.
Dans la circulation citadine, sa largeur et sa longueur ne font pas bon ménage avec les rues étroites du Plateau par exemple et pour se stationner, il est préférable de trouver une place en bout de file car en certaines circonstances sa longueur rend les manœuvres de stationnement entre
deux véhicules assez délicates.
Heureusement, sur des routes secondaires, les grandes routes et les autoroutes, ce véhicule possède de bonnes manières. Sa direction est précise, et même dans les virages serrés, le roulis de caisse est bien contrôlé. Quant à la motorisation, elle répond bien aux sollicitations de la
pédale d’accélération et il est facile d’aborder les routes secondaires parsemées de virages serrés sans problème. Par contre, en raison de sa largeur, les rencontres avec d’autres véhicules sur des routes très étroites peuvent intimider certains conducteurs.
Et il ne faut pas oublier que le système de rouage intégral est efficace, bien que compte le tenu des dimensions fort généreuses de ce modèle, il n’est pas nécessairement recommandé d’aller s’aventurer dans des sentiers boueux, étroits et parsemé d’obstacles.
Marché québécois timide
Si vous ne croisez pas ce modèle sur nos routes, ne soyez pas surpris. Ce n’est pas en raison d’une absence de qualité de ce véhicule, mais surtout en raison des goûts des automobilistes québécois qui favorisent des véhicules de plus petites dimensions. Par contre, le QX80, malgré quelques irritants et limitations, il semble avoir été accueilli avec un certain enthousiasme chez nos
voisins du Sud. On sait que dans ce pays, plus c’est gros, meilleur c’est.
Si les écologistes de notre province n’ont aucune affinité avec des VUS de cette catégorie, il existe cependant un marché et des acheteurs qui n’ont pas peur d’investir de fortes sommes, le prix du QX 80 Autograph est d’environ 140 000$, dans des véhicules de luxe surdimensionnés.
Tant mieux pour Infiniti !