Depuis plus de 100 ans, Alfa Romeo s’est bâti une excellente réputation pour nous proposer des véhicules toujours agréables à piloter, offrant une tenue de route supérieure et un agrément de conduite tout aussi relevé. Il y a bien quelques exceptions à cette règle, mais dans l’ensemble la lignée de la marque est parsemée de voitures légendaires.
Et pour prouver que ce constructeur n’avait pas perdu la main, la marque milanaise a concocté il y a quelques années la berline Giulia qui a épaté la galerie et inquiété les grandes marques allemandes. Mais en raison de la forte demande pour des VUS, la marque a été obligée de se tourner vers des véhicules utilitaires sport. Est-ce la même magie de la conduite relevée se retrouvera dans ces véhicules utilitaires ?
La réponse est oui, avec un O majuscule. En effet, le Stelviose se veut une réussite tant sur le plan esthétique que mécanique, et le verdict est encore mieux lorsqu’on parle de la version Quadrifoglio, la plus performante et la plus envoûtante.
Fidèle à la marque
L’un des attraits d’Alfa Romeo auprès des acheteurs est cette grille de calandre triangulaire inversée qui donne un cachet très particulier à tous les véhicules sortis de ses usines. Le Stelvio nous propose une carrosserie fort élégante, qui attire l’œil par sa section avant dont la grille de calandre typique de la marque est mise en évidence et entourée de feux de route horizontaux de bel effet qui sont nouveaux pour 2024. La section arrière est également réussie bien que sobre. Et
sur les parois latérales, des renflements dans les parties supérieures et inférieures viennent rompre la monotonie des surfaces planes. Bref, rien de spectaculaire, mais un style qui devrait demeurer dans le goût des gens pendant longtemps.
Dans l’habitacle, on retrouve une planche de bord qui a été conçue pour des conducteurs intéressés à piloter une voiture de qualité supérieure au chapitre des performances. Certains seront déçus de retrouver un écran tactile relativement petit de 8,8 pouces, mais dont le fonctionnement est correct, une fois qu’on a compris la logique de fonction de cet accessoire. Puis, sur la console centrale, on retrouve trois boutons de commande qui, je dois l’avouer, sont demeurés énigmatiques pendant quelques heures jusqu’à ce que je prenne le temps d’en déchiffrer le fonctionnement. Une fois que j’ai découvert le comment et le pourquoi de ces boutons, tout était facile.
Bien entendu, le volant sport possède un boudin de bonne dimension et gainé de cuir qui se prend bien en main tandis que la position de conduite est sans reproche et facile à trouver. Notre modèle d’essai était doté de sièges sport réglables offrant un excellent support latéral et on pouvait même régler le support des cuisses par un coussinet mobile.
Cependant, les places arrière peuvent être qualifiées de modestes tandis que la visibilité arrière est moyenne en raison d’une lunette relativement petite et des appuis-têtes de la banquette arrière qui obstruent la vision. Quant à la soute à bagages, sa capacité est dans la moyenne. Incidemment, je suis persuadé que l’acheteur intéressé par l’acquisition d’une Stelvio à d’autres préoccupations que de pouvoir transporter un nombre record de bagages.
Un moteur exceptionnel
Cette Alfa Romeo peut tenter de nous séduire par sa silhouette équilibrée et son habitacle bien pensé, mais la grande vedette, c’est certainement le moteur V6 turbo compressé de 2,9 litres d’une puissance de 505 chevaux, associé à une transmission automatique à huit rapports et un rouage intégral. Pour transmettre cette puissance au bitume, on retrouve des pneumatiques de 20 pouces, montés sur des jantes dont l’esthétique est vraiment très réussie. Ces jantes fort élégantes laissent entrevoir facilement les étriers de freins de couleur rouge comme c’est pratiquement la norme sur les véhicules de haute performance.
Si ce moteur est d’un tel brio, c’est tout simplement qu’il s’agit d’une version V6 d’un moteur V8 emprunté à Ferrari. Celui-ci portant le nom de code F154 est considéré comme l'un des meilleurs dans la catégorie de haute performance. Et la version V6 de ce dernier ne renie pas ses origines.
Selon les données du constructeur, il est possible de boucler le traditionnel 0-100 km/h en 3,8 secondes. Ce qui est quand même assez exceptionnel pour un VUS. Personnellement, dans le cadre de mon essai, j’ai effectué le même essai en 4,2 secondes, ce qui est quand même passablement impressionnant.
Enfin, la consommation de ce bolide s’est révélée assez frugale, puisqu’après une semaine au volant et en adoptant différents types de conduites, dont des accélérations presque intempestives, la moyenne observée a été de 11,6 l/100 km. Vous avouerez que c’est pas mal quand on sait que
certains véhicules à vocation économiques et animés par un quatre cylindres ont une consommation semblable avec une puissance presque quatre fois inférieure.
Le chaud et le froid
Malgré la puissance et des performances relevées, en conduite de tous les jours, cette italienne sure vitaminée se conduit très docilement. Si vous n’appuyez pas intempestivement sur l’accélérateur, vous ne pouvez pas vous douter des équidés sous le capot. En effet, il est facile de suivre la circulation sans devoir accélérer de façon agressive. De plus, la suspension peut être qualifiée de confortable malgré le caractère de ce véhicule tandis que la direction est juste ce qu’il faut. De plus, le volant se prend bien en main. Je ne suis pas un grand admirateur des passages de rapports avec les palettes placées derrière le volant. Mais cette fois, leurs dimensions très généreuses facilitent la tâche et les réactions de la transmission sont très rapides.
C’est le côté froid du véhicule. Si vous voulez avoir des chaleurs, appuyez à fond sur l’accélérateur et les choses se bousculent. Vous retrouvez au volant d’un véritable missile qui dévore le bitume à vive allure. Et si jamais un obstacle se dresse devant vous, vous serez étonnés et rassurés par la puissance de freinage.
Il est certain, en raison du centre de gravité plus élevé et des pneumatiques à vocation utilitaire, le véhicule ne performe pas aussi bien que la berline Giulia dans les virages. Mais la différence est modeste tandis que la présence du rouage intégral du Stelvio est un bonus à ne pas négliger.
Enfin, la mauvaise nouvelle, ce n’est pas la réputation de fiabilité relativement faible de la marque, mais bien que la Stelvio actuelle nous tire sa révérence. En effet, la production a cessé en juin et il faudra attendre à l’an prochain avant que son successeur soit dévoilé. Cette fois, selon Alfa Romeo, il s’agira de véhicules zéro émission. Et ce nouveau modèle fait partie d’une pléthore de nouveautés qui seront dévoilées jusqu’à 2030.
Finalement, on parle toujours de la fâcheuse réputation de non-fiabilité de la marque, mais en consultant de nombreux sites spécialisés à ce sujet, la marque italienne a progressé de façon positive et elle devance maintenant des marques que l’on ne soupçonnait pas d’être devancées pas Alfa-Romeo en fait de fiabilité. Toutefois, c’est cette fâcheuse réputation qui a une influence
négative sur la valeur de revente.