Lorsque Ford a annoncé la venue d’une nouvelle génération du Bronco, curieusement cette nouvelle a été accueillie avec enthousiasme. C’est probablement parce que cet enthousiasme a été manifesté par des gens qui ne conduisaient pas en 1990, la dernière année de commercialisation de ce modèle. En effet, dérivé de la camionnette Ranger, ce 4X4 était dépassé à presque tous les points de vue et il a été remplacé par l’arrivée du tout nouvel Explorer. Somme toute, le constructeur de Dearborn a utilisé une politique fort populaire auprès des constructeurs américains, la résurrection de modèles du passé, surtout s’il a connu du succès. Et même si était déficient à plusieurs points de vue en fait de comportement routier et d’agrément de conduite, avant de disparaître du marché, le Bronco II se vendait quand même assez bien malgré ses déficiences.
Cette fois, on nous propose deux versions ou plutôt deux catégories de Bronco. Il y a le « gros » Bronco grand format conçu pour la conduite hors route, aux dimensions généreuses et doté d’une suspension adaptée à un usage plus exigeant. Quant au Bronco Sport, c’est une version plus stylisée de l’Escape et malgré les apparences, il s’agit surtout d’un utilitaire urbain, malgré la présence d’un rouage intégral sur toutes les versions.
Le mystère de l’ovale bleu
Généralement, les constructeurs automobiles ne se privent pas pour afficher l’écusson de la compagnie bien en évidence sur le capot avant, sur le coffre ou le hayon arrière. Il y a toujours exception à la règle et le Bronco fait partie de cette exception. En effet, à l’avant, on retrouve le
mot « Bronco » bien en évidence à travers la grille de calandre puisque le mot est affiché en lettres rouges sur une membrure transversale de couleur blanche. À l’arrière, immédiatement dessous la lunette arrière, le mot Bronco est également en évidence. Et comme si ce n’était pas assez, on retrouve le nom du modèle sur les parois latérales. Juste au cas où vous n’auriez pas remarqué. De plus, à l’intérieur, on a placé la silhouette du cheval sur le moyeu du volant. Bref, on veut absolument que vous soyez vraiment réformés du modèle que vous conduisez. Sans oublier l’identification du modèle sur les tapis.
Et enfin, pour faire plus rétro, on a fait appel à des roues en aluminium dont la présentation est semblable à celle des roues en acier de jadis qui sont de couleur blanche. Par ailleurs,l’écusson ovale bleu propre à la marque se retrouve sur la partie inférieure gauche du hayon et il est relativement petit Efforts discrets.
Pour souligner le caractère particulier de la version Heritage, le toit est de couleur blanche tandis que trois couleurs de carrosserie sont disponibles : jaune, rouge et bleu poudre. Notre véhicule d’essai était de cette dernière couleur. Il était vraiment hilarant de voir la réaction de la gent masculine face à cette couleur, tandis que la gent féminine approuvait. Même un individu est venu me voir pour me demander quelle idée j’avais eu d’acheter un véhicule d’une telle couleur. Lorsque je lui ai répondu
que ce n’était pas ma propriété, il s’est senti soulagé.
Dans l’habitacle, c’est quand même assez bien fignolé bien que la plupart des plastiques pourraient être de meilleure qualité. Quant à l’ergonomie, elle m’a semblé supérieure à celle du « gros » Bronco.
Autre détail de présentation, les sièges sont revêtus d’une sellerie combinant un contour cuir et une partie centrale à motif écossais. Il faut également souligner que la version Heritage Limited produite en plus petite série est dotée d’une planche de bord différente.
Trois cylindres !!!
Depuis quelques années, on retrouve de plus en plus de moteurs trois cylindres sous le capot de plusieurs véhicules. Entre autres, General Motors l’utilise notamment sur le Chevrolet Trailblazer. Dans le cas qui nous concerne, ce tri cylindre de 1,6 litre produit 180 chevaux et 190
livres pieds de couple.
Ce moteur est associé à une boîte automatique à huit rapports tandis que toutes les versions Heritage sont dotées de la traction intégrale. Autre détail sur le plan technique, les essieux arrière sont
indépendants, ce qui contribue au confort de la suspension.
Malgré ce que plusieurs considèrent comme un moteur « inquiétant», la capacité de remorquage est
de 2000 livres. Même si plusieurs chroniqueurs automobiles ont des appréhensions quant à cette motorisation, celle-ci se débrouille bien d’affaire avec des accélérations correctes et des reprises assurant des dépassements sécuritaires. Cependant, comme la plupart des moteurs au nombre de cylindres impairs, la sonorité est particulière.
Et malgré cette petite cylindrée, la consommation de carburant pourrait être meilleure, car nous avons enregistré une moyenne de 8,3 litres aux 100 km, ce qui est perfectible. Incidemment, lors d’un essai d’une Volkswagen Jetta animéepar un quatre cylindres de 1,5 litre, la consommation enregistrée a été de 5,6 litres aux 100 km. Il faut toutefois préciser, que le Volkswagen est plus léger d’environ 200 kg.
Comportement équilibré
Même si on tente de lui donner des allures d’une bête de sentiers, il ne faut pas croire les spécialistes de la mise en marché. En effet, la présentation est originale et réussie, mais pour le reste, on se retrouve au volant d’un Escape déguisé un coureur des bois. Il est vrai que ses caractéristiques de garde au sol plus élevé, de transmission intégrale de série, et certaines autres caractéristiques permettent de s’aventurer un peu plus loin en forêt, mais, il n’a rien de comparable au Bronco,
au Jeep Wrangler et autres « beubittes » du même genre.
Ce qui en fait en réalité un véhicule polyvalent, relativement agréable à conduire et qui se débrouille fort bien aussi bien sur la grand-route que sur les routes secondaires et même celles en plus mauvais état. De plus, son équipement de série est relativement étoffé même si un prix d’environ 45 000 $ peut être jugé être corsé.
Somme toute, Ford se tire fort bien de l’aventure Bronco, et ce dans les deux formats. Quant au choix de couleurs du Bronco Heritage, on ne discute pas les choix individuels. Mais personnellement, la couleur bleu pic de mon véhicule d’essai n’est pas pour moi.
Somme toute, si vous êtes à la recherche de véhicules polyvalents, familiaux et urbains, l’Escape vous attend. D’autant plus qu’il est offert en version hybride et PHEV. Par contre, si vous voulez vous démarquer et vous aventurer un peu plus loin en forêt, le Bronco a des atouts pour vous intéresser.
Bref, c’est un exercice de marketing assez réussi.
