Le constructeur allemand est en train au fil des années de modifier sa gamme de véhicules à moteur thermique pour se diriger modèle par modèle vers le tout à l’électricité. Plusieurs modèles phares ont
quitté la scène et la tâche revient à Jetta et à quelques autres modèles à défendre les honneurs des berlines à moteur thermique. S’il est vrai que la version GLI est fort attrayante avec son moteur 2,0 litres plus performant, sa suspension plus sportive est une présentation visant une certaine exclusivité, il ne faut pas se détourner de la version « régulière » qui a pour mission de répondre aux attentes des automobilistes désirant un véhicule offrant plusieurs caractéristiques de base visant à remplir les besoins d’une famille associé à une conduite un peu plus relevée que la moyenne et surtout une consommation de carburant relativement modeste.
Après un essai de plusieurs jours, je me dois d’en conclure que la Jetta « ordinaire » répond à toutes les attentes et un peu plus encore, n’en déplaise à certains de mes collègues qui voudraient que chaque automobile nous propose un habitacle de présentation fort originale et des performances de grandes sportives.
La stabilité
Alors qu’on investit d’énormes sommes dans l’électrification de toute la gamme et le développement de VUS pour répondre à la demande, il ne faut pas s’étonner que cette berline compacte soit avare de transformations. Elle a été modifiée de façon assez substantielle il y a une couple d’années et les versions 2023 et 2024 n’ont subi que quelques modifications relativement mineures. Donc, la silhouette est fidèle aux multiples modèles de cette marque avec une présentation sobre, mais qui devrait subir l’outrage du temps avec sérénité. Parfois, certains modèles tape-à-l’œil sont encensés pour leur apparence innovatrice, pour être quasiment caricaturaux quelques années plus tard. Si vous regardez une Volkswagen qui est arrivée sur notre marché il y a une décennie, et elle est toujours dans le coup sur le plan visuel.
L’habitacle bien entendu est sobre, bien aménagé, mais on doit déplorer la présence de plastiques relativement durs, signe qu’on a tenté de réaliser des économies. Ceci dit, comme le souligne mon épouse, lorsqu’elle me voit tapoter les différentes surfaces de la planche de bord, elle me demande
si toutes les personnes concernées aiment une planche de bord réalisée en matériaux plus souples alors qu’on n’y touche jamais. Disons qu’elle a partiellement raison.
L’ergonomie est de bon aloi malgré quelques excentricités à la Volkswagen. En outre, l’écran d’affichage central est de dimensions relativement modestes, mais il est assez facile à naviguer et les commandes sont simples. De plus, l’écran d’instrumentation affiche différentes caractéristiques que l’on peut sélectionner. Donc sous ces airs relativement conservateurs, il suffit de consulter un peu plus en profondeur le manuel du propriétaire, pour découvrir plusieurs astuces d’affichage et de contrôle des composantes électroniques.
Par contre, là où il n’y a aucun élément restrictif, c’est au chapitre de l’habitabilité alors que les occupants des places avant et des places arrière ont amplement d’espace. Pourtant, la capacité du coffre n’est pas affectée, puisqu’il peut être considéré comme caverneux pour cette catégorie et même pour les véhicules de catégorie supérieure. Bref, pour la famille, c’est un véhicule très pratique qui sera fort apprécié. De plus, si on critique certains matériaux, on peut souligner le fait qu’ils résistent très
bien à l’usure et aux agressions des membres plus jeunes de la famille.
Frugale comme un hybride
Si la GLI est propulsée par un moteur 2 litres de 228 chevaux, la version plus économique et plus plébéienne nous propose une version de 1,5 litre d’une puissance de 158 chevaux. Détail à souligner, il est toujours possible de commander une version avec boîte manuelle à six rapports. Ce qui est de plus en plus rare de nos jours. Pour ceux qui aiment confier le passage de vitesses à la boîte automatique, celle-ci est à huit rapports. Personnellement, même si la transmission manuelle est gérée par un levier de vitesse relativement précis, si vous devez affronter les multiples embouteillages de la région
métropolitaine, vous allez certainement apprécier l’automatique. Par contre, si vous êtes un inconditionnel la boîte manuelle, vous ne serez pas déçus même si le passage des rapports est quelque peu caoutchouteux. Mais de si peu.
Même si le moteur de plus petite cylindrée peut paraître quelque peu maigrichon en puissance par rapport à celui de la GLI, il ne faut pas le mettre de côté sans avoir tout au moins effectué un essai routier. En effet, en conduite normale de tous les jours, la gestion du turbo sur ce moteur permet d’obtenir un bon rendement et à moins d’être conducteur ultra pointu qui se prétend connaisseur, vous ne verrez pas la différence en conduite de tous les jours. De plus, lors des dépassements, la puissance procurée par le turbo est suffisante pour vous éviter d’avoir des sueurs froides.
Cependant, l’attribut le plus intéressant de ce moteur est sa faible consommation de carburant. En effet, au tout début, la consommation semblait tellement faible que je croyais que la jauge d’essence était défectueuse. Du moins jusqu’à mon premier plein d’essence alors que j’ai réalisé que ma consommation réalisée au cours de plusieurs jours et dans différentes circonstances était de 5,6 litres aux 100 km. Bref une consommation de moteur à assistance électrique, mais pourtant réalisée avec un moteur uniquement thermique.
En raison de sa petite cylindrée, lorsqu’on le sollicite abruptement et à fond, sa sonorité devient quelque peu désagréable, mais en conduite en souplesse de tous les jours, il n’y a aucun problème.
« Ça va bien !»
Souvent, dans le cadre d’un essai routier, nous nous contentons de fréquenter certaines routes typiques, et ce chaque semaine afin de pouvoir établir une comparaison avec les autres modèles essayés. Cela nous permet d’avoir un certain barème d’évaluation. Je suppose que mes confrères ont
la même politique lors de ces essais hebdomadaires. Mais une voiture, c’est pour une utilisation familiale et il arrive parfois que dans certaines circonstances, les caractéristiques intégrales
de la voiture soient mises à l’essai. Cela est survenu au cours de l’été alors que mon fils Daniel a fait appel à la Jetta pour revenir de vacances et de charger le véhicule presque à son maximum pour effectuer le trajet Québec–Montréal sur des routes secondaires.
Son véhicule de comparaison était une Mazda CX-5 qui n’est pas dans la même catégorie, mais qui
possède d’excellentes qualités routières et une consommation de carburant raisonnable. Il a d’ailleurs apprécié les caractéristiques générales de cette Mazda. Cependant, les dimensions plutôt modestes de la Jetta semblaient assez peu adaptées à un retour à la maison avec beaucoup de bagages. Pourtant, tout est entré dans ce coffre arrière caverneux. Et malgré une charge relativement lourde, les caractéristiques routières de la voiture n’ont pas été affecté. Il avait cependant eu l’occasion aussi de conduire la voiture avec uniquement deux occupants et il a été en mesure d'apprécier le comportement général de la voiture. Il aurait sans doute aimé une direction un peu moins assisté, des performances plus relevées, mais dans l’ensemble il a été impressionné par l’aspect général de la
voiture ainsi que le confort des sièges avant et l’habitabilité à l’arrière.
D’ailleurs, lorsqu’il m’a remis les clés, son commentaire a été : « Ça va bien et sa consommation de carburant est écœurante ». Je crois que cela résume tout.