Lorsque Honda a introduit sa camionnette Ridgeline sur le marché en 2006, cela a causé toute une commotion. En effet, il s'agissait d'un véhicule qui reniait la plupart des éléments d'une camionnette traditionnelle. Il y avait tout d'abord cette silhouette assez particulière qui le démarquait fortement de la concurrence. Également, cette silhouette peu conventionnelle s'expliquait par l'utilisation d'un châssis monocoque, contrairement à la totalité des camionnettes de l'époque qui faisaient appel à un châssis autonome de type échelle sur lequel la carrosserie et la caisse étaient boulonnés.
Toujours en rupture des traditions, le Ridgeline possédait une suspension indépendante aux quatre roues, une caisse de chargement en matériau composite qui accueillait par la même occasion un coffre de rangement sous le plancher puisque la suspension indépendante permettait cette
originalité.
Cette présentation et cette conception n’ont pas vraiment plus aux puristes des camionnettes qui trouvaient que c'était quasiment un sacrilège de présenter un tel véhicule. Ce qui explique pourquoi sa pénétration du marché a été relativement lente. Cependant, au fil des mois et des années, les
gens ont appris à découvrir la personnalité de cette camionnette hors norme qui a été conçue pour répondre aux besoins des gens qui n'avaient pas nécessairement besoin d'une camionnette de travail, mais d'un véhicule de tous les jours capable d'offrir un comportement routier intéressant tout en étant polyvalent. D'ailleurs, une revue américaine très populaire a qualifié le Ridgeline de couteau suisse sur roues.
La production du modèle initial s'est poursuivie jusqu'en 2014. Il s'est ensuivi alors une période d’inaction, du moins jusqu'en 2017 alors que la seconde génération est commercialisée. Depuis ce temps, la camionnette est plus ou moins semblable au fil des années, mais on a concocté plusieurs améliorations et introduit notamment la version TrailSport spécialement conçue afin d'optimiser la conduite hors route.
Huit années
Dans le monde de l'automobile, règle générale, on tente plus ou moins de rafraîchir la présentation d'un modèle à tous les trois ans. Les modifications ne sont pas spectaculaires, mais permettent quand même de discerner un modèle de l'autre. Dans le cas qui nous concerne, un peu comme ce
fut le cas lors de la première génération presque dénuée de changements esthétiques, les stylistes semblent avoir conservé leurs crayons dans leur tiroir et on nous propose depuis 2017 une version plus ou moins identique.
Cela en soi n'a rien de dramatique et je suis persuadé que nombre d'acheteurs ont apprécié la silhouette de cette camionnette. Le seul ennui, c'est que les canons esthétiques progressent, et que le Ridgeline est un peu en retrait à ce chapitre. Mais si vous voulez mon opinion, le stylisme
d'une camionnette, c'est bien secondaire Et dans le cas qui nous intéresse, on peut juger que le résultat est élégant.
En fait, c'est plutôt dans l'habitacle ou l’on se rend compte qu’il s’est déroulé environ huit années depuis le lancement de ce modèle. Là non plus, ce n'est pas dramatique mais quelques indices sont des témoignages d'une conception de quelques années. Le premier indice est l’écran d'affichage des cadrans indicateurs qui est d'une dimension de 7 pouces alors que la concurrence en propose davantage. De plus l'indicateur du régime moteur est numérique tandis que l'indicateur de vitesse est analogique. En fait, il s'agit d'un certain anachronisme qui n'enlève en rien à
l'efficacité de l'affichage.
En outre, alors que la majorité des nouveaux produits font appel à un écran tactile en appui sur la planche de bord et de dimensions plutôt généreuses, celui du Ridgeline est intégré dans le tableau de bord. Et même s'il est tactile, ses dimensions de neuf pouces sont en retrait face à la concurrence. Cela dit, l'affichage est simple et facile à déchiffrer. En plus, cet écran est entouré d'un rebord qui permet au doigt de s'appuyer pour gérer lorsqu'on roule sur des routes en mauvaise condition.
La finition est excellente et l’habitabilité est bonne tandis que le caractère pratique de l'habitacle propose un siège arrière relevable pour obtenir plus d'espace de rangement.
Motorisation unique
Pour simplifier les choses, Honda ne propose qu'une seule motorisation pour cette camionnette. Il s'agit d'un moteur V6 atmosphérique de 3,5 l d'une puissance de 280 chevaux et associé à une boîte automatique à 9 rapports. Ce moteur est performant et sa sonorité est de la musique aux yeux des connaisseurs lorsque poussé davantage. Quant à la boîte automatique, son
fonctionnement est sans faille et le passage des rapports est imperceptible.
Ce modèle n'est livré qu'avec la transmission intégrale, ce qui simplifie encore des choses. Il s'agit du système i-VTM4 qui envoie automatiquement jusqu'à 70% du couple du moteur aux roues arrière et en distribue continuellement 100% de ce couple entre les roues arrière selon les conditions de conduite de chaque roue. Il fonctionne même dans des conditions extrêmes alors que lorsqu’une roue arrière est décollée du sol, le système envoie la puissance à la roue en contact avec le sol pour tirer le véhicule et lui donner de l'élan. En plus, le contrôle de la gestion de traction est doté de quatre modes pour s'adapter aux conditions de terrain. Ceux-ci sont : sable, neige, boue et chaussée pavée. J'ai été en mesure de faire l'essai de ce système au fil des années et sa performance a toujours été ce qui avait été promis par le constructeur.
Plus VUS que camionnette
En raison de son châssis monocoque, on réalise rapidement que la conduite du Ridgeline s’apparente davantage à celle d’un VUS que d'une camionnette avec châssis autonome. Même si notre modèle était une version TrailSport dotée d'une suspension surélevée adaptée à la conduite hors route, de pneus spécialisés et de différentes autres caractéristiques favorisant la conduite en sentier, l’agrément de conduite est passablement relevé pour un véhicule de cette catégorie. De plus la suspension indépendante aux quatre roues n’assure pas uniquement une meilleure tenue de route, mais un niveau de confort supérieur à la catégorie.
Quant aux performances du moteur V 6, il permet de boucler l’incontournable 0-100 km/h en sept secondes et des poussières. Quant à la consommation enregistrée, elle a été de 11,3 l-100 km.
Mais il faut également souligner la polyvalence de cette camionnette tout usage. Avant de l'oublier, il faut mentionner que le battant arrière s’abat de façon traditionnelle, mais il s'ouvre également de droite à gauche comme une portière. Ce qui favorise l'accès à la boîte qui est réalisée en composite et qui résiste aux égratignures et aux chocs. L’absence de passages de roues dans la boîte permet d’accueillir des planches de contreplaqué à plat. Enfin, il ne faut pas ignorer la présence d'un généreux espace de rangement de 203 litres sous le plancher de la caisse. Il se
verrouille et peut même servir de glacière à l'occasion. Et pour ajouter à la polyvalence, on a placé deux indentations sur la surface intérieure du hayon pour qu'il puisse servir de siège. Un autre argument pour favoriser son utilisation lors de réunions d'avant match communément appelée ‘tailgate’.
Autres versions
Étant donné ses caractéristiques plus spécifiques, le modèle Trail Sport risque de ne pas attirez certains consommateurs qui n'ont pas envie de se balader sur des sentiers en mauvais état. Pour ces personnes, quand même intéressé à cette camionnette, Honda propose deux autres versions. Il y a le modèle Sport, le plus économique de la gamme qui est doté d'une suspension régulière et conserve tous les éléments mécaniques des autres versions. En raison de son prix plus compétitif,
son niveau d’équipement est relativement moindre. Par exemple, les sièges sont recouverts de tissus et non pas de cuir comme sur les autres versions. Finalement, la version la plus luxueuse, la Black Edition, se démarque par quelques accessoires esthétiques, un éclairage d'ambiance et autres éléments visant à rehausser le niveau de luxe.
Mais peu importe la version, le véhicule propose toujours une même polyvalence et la même capacité de remorquage qui est de 5000 livres, ce qui est suffisant pour remorquer la majorité des roulottes et embarcation.
