Le Grand Cherokee est un véhicule arborant la traditionnelle silhouette de la marque, sans oublier la grille de calandre à sept ouvertures verticales. Ajoutons qu’il est d’une très grande efficacité en conduite hors route tandis que son habitacle est confortable et parfois luxueux. Il est offert sur le
marché canadien en de multiples versions, notamment quelques modèles propulsés par un moteur hybride rechargeable, un pas en avant pour ce constructeur. Du moins en théorie puisque suite à notre essai, on peut se demander si une version thermique conventionnelle serait un meilleur choix.
Malheureusement, malgré une fiche technique passablement relevée, les ventes de ce modèles n’ont pas atteint les objectifs. Une des raisons qui expliquait cette situation était le prix très corsé demandé pour la version Xe. En effet, la différence de prix avec la version à motorisation thermique dépassait les 17 000$, ce qui fait toute une différence.
Afin de corriger la situation, la direction de Stellantis a sabré dans le prix de la Xe. En effet, la facture est réduite d’environ 17 000$, ce qui met ce modèle à un prix plus ou moins égal à la version thermique et permet de bénéficier des rabais gouvernementaux. De là à nous demander si l’option en théorie plus écologique, notre modèle à l’essai, mérite qu’on s’y intéresse suite à ce
rabais.
Silhouette réussie, habitacle luxueux
Sur le plan du stylisme, ce véhicule se veut une réussite aussi bien au chapitre de sa présentation extérieure qu’en raison de son habitacle. De l’extérieur, la grille de calandre traditionnelle fait toujours son effet. Celle-ci est superposée à un pare-chocs dominant une très vaste grille. Les parois latérales sont pratiquement planes tandis qu’à l’arrière les feux sont rejoints au centre par une bande lumineuse alors que les angles sont arrondis. Ce n’est pas spectaculaire, mais élégant.
Mais la surprise, c’est lorsqu’on monte à bord. En effet, l’impression est que l’on vient de prendre place dans un véhicule de luxe. Les sièges de couleur tan accentués de panneaux noirs, les éléments de cuir perforé, la présentation générale,c’est fort bien réussi. De plus, cet habitacle accueille cinq écrans d’affichage. Il y a le premier faisant face au conducteur qui sert à la présentation des cadrans indicateurs, un second de 10,1 pouces est placé en plein centre et en superposition de la console centrale. Sans oublier qu’on retrouve en face du passager avant un écran horizontal de 10,5 pouces. Soulignons que cet accessoire me semble inutile en raison des dimensions de l’écran tactile central. Mais c’est quand même un gadget qui peut en intéresser certains. Finalement, on retrouve deux écrans pour les occupants des places arrière, chacun ancré au dossier des sièges avant. Ces passagers ont également un centre de gestion placé à l’extrémité de la console centrale.
Et pour les amateurs d’haute-fidélité, notre modèle d’essai était équipé du système audio McIntosh dont la sonorité plaira aux plus exigeants. Soulignons au passage que cette marque n’a rien en commun avec le constructeur d’ordinateurs mondialement connu.
Motorisation hybride à revoir
Il faut féliciter le constructeur Stellantis pour avoir mis les bouchées doubles pour rattraper son retard en fait de motorisation électrique, qu’elle soit à recharge interne, recharge extérieure et entièrement électrifiée. L’acheteur de Grand Cherokee se voit confronté à choisir entre deux
motorisations. En effet, on retrouve sous le capot l’incontournable moteur thermique V6 Pentastar de 3,6 litres produisant 293 chevaux. Il est couplé à une boîte automatique à huit rapports. Cette même transmission est utilisée sur la version à motorisation hybride rechargeable. Cette fois, on associe un moteur turbo compressé quatre cylindres 2,0 litres à deux moteurs électriques pour obtenir une puissance maximale de 375 chevaux. Dans ce dernier cas, l’autonomie en mode purement électrique est de 42 km lorsque les astres sont bien alignés. Pour notre part, en conduite
hivernale, l’autonomie maximale a été de 28 km.
Bref, compte tenu d’une importante différence de prix entre la version à moteur V6 et la motorisation hybride, plus de 17 000$, et que la différence au chapitre de la consommation une fois la puissance électrique épuisée est pratiquement identique, soit 10,0 litres versus 11,2 litres pour le V6. Il faut être vraiment convaincu pour ce prix d’opter pour la version hybride rechargeable ou
effectuer de très courts trajets en mode électrique. D’autant plus que le moteur quatre cylindres n’est pas nécessairement exemplaire en raison de son niveau sonore élevé et de son rendement passablement rugueux.
Un autre bémol, et ce sur tous les modèles, le bouton de sélection des vitesses placé sur la console centrale. C’est une opinion personnelle, mais je ne suis pas très friand de ce mode de passages des rapports. Au pis-aller, le système à boutons-poussoirs me semble une meilleure option ou, encore mieux, le traditionnel levier.
Impressionnant quand même
Bref, notre véhicule à motorisation hybride rechargeable ne nous a pas naturellement impressionné au chapitre de son autonomie électrique, mais l’ensemble de l’œuvre est digne de mention. Tel que mentionné, l’habitacle sur les versions de luxe est pratiquement une référence aussi bien en fait de
présentation que de qualité des matériaux sans oublier le système d’info divertissement qui est une réussite complète aussi bien en raison de son efficacité que de sa simplicité d’exécution.
Mais peu importe la motorisation choisie, le Grand Cherokee se débrouille de façon impressionnante au chapitre du comportement routier. Sur une route sinueuse, les virages s’enchaînent sans aucun problème, et ce malgré le centre de gravité relativement élevé. Incidemment, il est possible sur certains modèles de régler la hauteur de la suspension afin de l’adapter soit à une conduite routière normale ou encore sur des sentiers en très mauvais état.
Incidemment, soulignons que le grand Cherokee Xe a réussi à franchir le légendaire parcours du Rubicon uniquement en motorisation électrique. Ce n’est pas tant l’excellence de la version hybride qui est à souligner, mais du rouage intégral de ce véhicule.
Somme toute, la tradition d’excellence des modèles Jeep en conduite hors route se retrouve sur ce modèle. Cependant , en raison de la faible autonomie en mode 100 %électrique et la rugosité du quatre cylindres, il ne faut pas ignorer l’option thermique dont la motorisation rend l’expérience de conduite plus agréable.
Et si pour vous un véhicule quatre roues motrices destiné à une conduite en route plus agressive ne peut être équipé que d’un moteur V8, la version « L » allongée est équipée de l’incontournable moteur V8 hémi de 5,7 litres. Mais si vous obtenez le moteur V8 que vous désirez, la longueur
additionnelle de ce modèle vous pénalise au chapitre de l’agrément de conduite et du comportement routier.