Quand on parle de New York, Paris et Milan, toutes des villes bien connues pour leur « penchant » pour le design et la mode, il ne faut pas oublier qu'il y a une ville en Amérique du Nord qui a une saveur véritablement européenne et qui est une sorte de sanctuaire pour les amoureux du design et
tout ce qui vient avec, et c'est Montréal.
N'oublions pas que Montréal fait partie d'un réseau de villes «Design » à travers le monde, votées par l'UNESCO en 2006. Il n'est donc pas surprenant que Lamborghini ait décidé d'établir « une nouvelle esthétique de design » pour leur nouvelle salle de montre récemment rénové, celle de Lamborghini
Montréal dans l'ouest de la ville.
Andre Baldi, le PDG d'Automobili Lamborghini America était présent et très fier de participer à la cérémonie VIP d'inauguration pour célébrer ce nouveau showroom. D'un point de vue architectural, le showroom est un immense espace ouvert avec très peu d'obstacles visuels et la façade principale
utilisée comme un élément totalement transparent, avec du verre s'étendant du sol au plafond qui insuffle de la lumière naturelle à l'espace. La bande horizontale foncée qui sert de transition entre le mur vertical et le toit est sombre et semble disparaître la nuit, donnant l'impression que le toit flotte
au-dessus de l'espace d'exposition bien éclairé.
Nous avons évidemment profité de l'occasion pour discuter avec M.Baldi de cette « nouvelle esthétique de design » ainsi que d'autres points forts de la marque du taureau de combat.
Sur la question de savoir comment la « nouvelle esthétique de design » se traduit dans l’espace, M. Baldi a évoqué toutes les considérations nécessaires pour « façonner » ce nouveau langage esthétique.
« Lorsqu’on change l’intérieur d’un showroom, il faut considérerque cela sera applicable à l’ensemble du plan stratégique. Nous souhaitions apporter une atmosphère plus chaleureuse à nos salles de montre ainsi que plus de fonctionnalité, ce que nous recherchons chez un concessionnaire. La gamme de produits Lamborghini s’est énormément développée au cours des 20 dernières années; techniquement parlant, tout a commencé avec la Gallardo en 2004 et est passé d'une production annuelle de quelques centaines de voitures à plusieurs milliers. La personnalisation est devenue une partie importante de l'expérience client, et cela a représenté un grand changement pour nous. Cela signifiait également que nous devions désormais exposer les voitures dans un environnement approprié; la gamme de produits plus large signifiait également que nous avions plus de produits dérivés et de personnalisation pour nos clients. »
Le design de Lamborghini impose certaines normes ; matériaux tels que des tuiles et autres éléments de design mais « John Scotti, avec leur concessionnaire de Montréal, a largement dépassé ce à quoi nous nous attendions », admet M. Baldi. Tout cela est en symbiose avec le « leit motif » initial de Lamborghini qui était d’allier une passion pour l’automobile avec un sens aigu des affaires.
M. Baldi a ensuite ajouté : "Il s'agit d'une déclaration d'amour" entre Lamborghini et la famille John Scotti puisqu'il s'agit de la relation commerciale la plus ancienne avec la marque, remontant à 1979.
« John Scotti est considéré comme faisant partie de la famille Lamborghini. Montréal est très spécial pour nous; elle a cet esprit européen. Je pense qu'il y a une maturité chez les consommateurs qui cherchent à investir dans le segment des super voitures de sport/de luxe qui est similaire à celle
que nous avons en Europe, et en ce sens, vous avez une sophistication extrême. De nombreux clients sont issus d’un passé de collectionneur de voitures, ayant peut-être commencé modestement, puis se sont orientés vers les voitures de sport et de super sport, peut-être parce qu’ils étaient passionnés par
celles-ci et par le sport automobile. »
Ce n’est pas un hasard s’il s’agit du plus grand showroom Lamborghini au monde. La salle d'exposition de 33 000 pieds carrés de Lamborghini Montréal sert de toile de fond parfaite pour les dernières supercars de la marque - la Huracán Tecnica à moteur V10, la Huracán Sterrato tout-terrain, ainsi que deux nouveaux modèles Urus Super SUV, l'Urus Performante et le puissant et raffiné Urus S. Le premier, le Urus Performante, a fait une apparition à la réception de Montréal sous l'enthousiasme des
invités VIP présents. Avec une vitesse de pointe de 190 mph, l'Urus Performante peut accélérer de 0 à 100 km/h en 3,3 secondes et les clients ont déjà commencé à recevoir des livraisons de ce super-utilitaire de plus de 300K $ !
Ajoutant au charme de l'esthétique distincte de Lamborghini, ce tout nouvel espace de vente au détail propose une expérience client à 360 degrés représentative du style avant-gardiste de la marque, caractérisé par des polygones, des formes nettes et une diffusion de lumière et de couleur. Une
salle de personnalisation Ad Personam présentant les choix sur mesure de la marque donne aux clients la possibilité de toucher physiquement et de jouer avec des combinaisons de couleurs et de matériaux, notamment des cuirs souples et l'apparence de la fibre de carbone. Les choix à la mode Collezione et Accessori Originali ajoutent également à l'expérience client pour ceux qui visitent le showroom.
Lamborghini, comme tous les constructeurs, aura des défis dans les prochaines années, d'autant plus qu'il s'agira d'un virage vers l'électrification et, loin d'être un obstacle, Andrea Baldi y voit une
opportunité.
« Nous ne considérons pas nécessairement cela comme un défi, mais de notre point de vue, nous y voyons une opportunité. Nous savons ce que nous devons faire pour commercialiser un produit qui soit une véritable Lamborghini et nous pensons que nous avons la recette pour réussir. Évidemment, le plus grand défi réside dans l’investissement requis. La Lanzador, par exemple, une ultra GT 2+2, dévoilée à Pebble Beach, nécessitera un investissement de 1,9 milliard d'euros. Vous savez comment fonctionne l’industrie automobile et à quel point elle est intensive en capital. Ainsi, lorsque vous investissez ce genre d’argent, vous devez être très discipliné en ce qui concerne les délais et la réalisation de votre vision. Nous sommes constamment arrivés sur le marché avec quelque chose de nettement meilleur de ce qui l’a précédé. Il y a une limite au volume que nous produisons. Notre objectif n'est pas le volume même si nous avons constaté des augmentations positives à chaque fois que nous avons lancé un nouveau produit ; nous produisons des objets de désir, il est donc normal qu'il y ait une file d'attente pour une Lamborghini. »
Quand on parle de design, il est fascinant de voir qui oriente qui, et quelle relation existe entre les départements marketing et design chez Lamborghini ? M. Baldi nous a donné un aperçu de cette relation dynamique.
« Le centre de design est piloté par un briefing qui vient du service commercial; soyons clairs, il ne s’agit pas seulement de savoir si tel ou tel produit est adapté au marché, mais nous devons toujours considérer ce qu’est notre ADN. Un impact énorme pour notre département de design vient
également de la R&D: il y a une énorme quantité de paramètres de performance à prendre en compte et la R&D doit traduire cela en quelque chose de « tangible », un produit véritable, fonctionnel et concret. Cette « architecture » fait partie intégrante de ce que le bureau d’études doit savoir
d’un point de vue fonctionnel. Ça devient alors un grand défi de construire et de produire le véhicule lui-même. Et surtout, le résultat doit être beau! Alors oui, le design est un travail fascinant et stimulant chez Lamborghini. »
En cette année du 60e anniversaire de Lamborghini, l'entreprise a établi un nouveau record de ventes au premier semestre 2023, avec 5 341 véhicules livrés dans le monde, soit 251 de plus que les ventes du premier semestre de l'année dernière. L'Urus continue d'être le modèle le plus vendu avec 3 241 unités, suivi par l'Huracán. Les deux modèles sont épuisés jusqu’à la fin de la production. Ces résultats arrivent à un moment crucial, alors que Lamborghini entre dans la deuxième phase du programme Direzione Cor Tauri, dans lequel la marque investit 1,9 milliard d'euros – le plus gros investissement de l'histoire de l'entreprise – jusqu'en 2028.
Sur une note plus personnelle, j'ai posé quelques questions à M. Baldi sur son mode de vie.
DLV : Pratiquez-vous des sports ou avez-vous des passe-temps?
« Je n’ai pas beaucoup de temps pour m’entraîner, mais j’aime le vélo et je peux apprécier l’analogie des matériaux légers et de la technologie appliquée au monde du cyclisme via les techniques de la fibre de
carbone. »
DLV : Quel genre de musique Andrea Baldi écoute-t-il ?
Il rit et répond : « C'est très diversifié parce que j'ai deux filles, une adolescente et une petite que je dois absolument mettre au courant de tout ce qui est pertinent en musique. J’écoute de la musique des
années 50 jusqu’à la musique contemporaine, mais j’ai un faible pour la musique des années 90. »
DLV : Andrea Baldi a-t-il une icône inspirante, quelqu'un àadmirer ?
M. Baldi parcoure son « rolodex mental » et, après un peu de réflexion, sa réponse a été : « Le Pape François est pour moi une figure très inspirante. Nous avons même fait don d’une Huracan pour récolter des fonds pour une œuvre caritative. »